Probablement le chef d'oeuvre de Julien Duvivier, qui maitrise parfaitement son film, au niveau de la mise en scène, du scénario et de la direction d'acteurs. Michel Simon est magnifique. Sans oublier le pessimisme cher au réalisateur.
Digne des grandes tragédies grecques, ce film noir de Duvivier montre, philosophiquement, sa critique des rumeurs; qui peuvent détruire la vie d'un individu. Surprenant, ce film est créé 40 ans avant facebook, le réseau social où circule des information destructrices de vie sociale, morale ou carrememt physique... Une métaphore involontaire, donc, et qui peut révéler un caractère visionnaire.
quelques longueurs ainsi que quelques détails un peu exagérés pour maintenir le suspens mais l'ensemble reste un film assez intéressant. MIchel Simon joue avec beaucoup de sobriété et de vérité ce personnage désabusé par les désillusions qu'il a connues.
Ce film n'est pas sans rappeler la mauvaise réputation de Brassens. Sauf que la haine de l'autre conduit parfois à l'irréparable. Certes ce film a vieilli mais il est comme un bon vin. Il prend encore plus aux tripes encore. Cela est certainement dû à l'excellente interprétation de Michel Simon.
Une bonne production d'après guerre qui vaut pour sa peinture des milieux popus et pour Michel Simon qui joue ici Mr Hire, un misanthrope photographe, bibliophile, une figure classique du marginal indissoluble dans la communauté des honnêtes gens. Barbu, costaud et cultivé ce Mr Hire n'est pas celui de la version de 1989: un type un peu space et réfrigérant très bien joué par M. Blanc. Ici, Simon est un solitaire qui se fout du mépris qu'il suscite et en plus qui en impose. Voir la scène dans le troquet, où un client voulant le sermonner, se déballonne finalement comme une merde: "il m'a fixé d'une maniere, je ne pouvais plus parler". Un type fort, mais pas assez cependant, pour ne pas voir derrière les minauderies d'une poule, le piège qui le conduira a sa perte. Des dialogues et une mise en scène travaillés. Voir la scène, très symbolique et cruelle, des auto tamponneuses. Et puis dans les 15 dernières minutes, la dynamique de groupe, filmée comme un fleuve haineux qui grossit et grossit jusqu'à la spectaculaire traque finale sur les toits, qui fait penser un peu a "Peur sur la ville". Sauf, que bebel lui s'en sort :-)
Un chef d’œuvre de film noir signé Julien Duvivier. Au sortir de la seconde guerre mondiale, Julien Duvivier, de retour en France, tourne Panique, un film très noir dans lequel l'injustice et la vindicte populaire jouent les premiers rôles. Le succès de ce film ne sera pas au rendez vous, et pourtant le noir et blanc est profond, la caméra sublime le propos tant elle est discrète, légère et au service de l'histoire. Une modernité dans le traitement de cette affaire rend le film résolument moderne car Julien Duvivier, tout en laissant ses acteurs/actrices interprétés leurs rôles avec beaucoup d'incarnation, sait multiplier les fausses pistes. L’ambiguïté et le mystère des personnages principaux et l'ambiance d'un Paris tout encore empreint de la collaboration d'une partie de ses habitants font de ce film est une belle réussite intemporelle.