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    Un barrage contre le Pacifique
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Un barrage contre le Pacifique" et de son tournage !

    Proximité

    Si Isabelle Huppert reconnaît qu'il y a des similitudes entre les personnages qu'elle a joués dans Un barrage contre le Pacifique et White Material ("Maria se défend. Elle se bat pour une terre et a des enfants."), elle explique que le film de Claire Denis a été tourné avant celui de Rithy Panh.

    Retour à la fiction

    Barrage contre le Pacifique marque le grand retour de Rithy Panh au cinéma de fiction. Révélé en 1994 avec le film Les Gens de la rizière, le cinéaste avait choisi de se consacrer, à partir de la fin des années 90, à la réalisation de documentaires sur les traumatismes de son pays, le Cambodge. Citons le très remarqué S21, la machine de mort Khmère Rouge, sorti en 2004.

    Duras mon amour

    L'un des plus fameux films écrits par Marguerite Duras est sans doute Hiroshima mon amour d'Alain Resnais. C'est grâce à ce film que Rithy Panh a découvert l'écrivain. "Cette rencontre était rendue possible à travers une sensibilité commune vis-à-vis de la souffrance et de la guerre", précise-t-il. "L'univers et les grands thèmes de l'oeuvre de Duras se trouvent déjà dans Un barrage contre le Pacifique, comme dans une partition de jeunesse. C'est dans ce livre qu'elle exprime le plus précisément ses engagements anticolonialistes. Ce qui me touche infiniment dans son travail, c'est qu'il est à fois fiction et documentaire. Duras a vécu l'histoire du Barrage, et elle en a fait un roman. Avec la liberté de la fiction, elle parle de la réalité et lui confère une portée symbolique universelle, accessible à tous. J'aime beaucoup cette manière de respecter la réalité tout en la transcendant. Avec cette adaptation, j'ai voulu tourner un film ouvert, généreux, populaire, à l'image du roman de Duras : un drame familial, une histoire sentimentale, et aussi une description sans concession du système colonial."

    Il y a 50 ans...

    Paru au printemps 1950, Un barrage contre le Pacifique. roman qui a fait connaître Marguerite Duras, a été porté à l'écran une première fois par René Clément sous le titre Barrage contre le Pacifique. Dans cette coproduction italo-américaine, sortie en 1958, le rôle de la mère est interprété par Silvana Mangano, et celui du fils par Anthony Perkins. Alida Valli figurait également au casting.

    La mère veille

    La mère, interprétée par Isabelle Huppert, qui est au centre du film, est un personnage riche et complexe. Rithy Panh livre son point de vue : "Je ne pense pas qu'elle soit à la lisière de la folie. Je ne voulais pas en faire une femme hystérique. Cette mère aime profondément sa fille. Certes, elle la frappe, mais elle sait bien, au fond d'elle-même, que Suzanne n'a pas couché avec M. Jo, son soupirant. Il existe entre elles un lien de protection. De transmission. Pour ce clan, la page cambodgienne se tourne mais la mère, à la fin du film, fait quand même comprendre à sa fille : " Vas-y, continue à te battre. " C'est le roman de la fin d'une illusion (...) La mère rêvait de justice et de paix: planter le riz, mieux nourrir les enfants, refuser de se faire exploiter. Seule contre tous, elle échoue mais conserve la foi dans sa conviction, même quand tout est perdu. Elle ne baisse pas la garde. Et elle transmet cette force-là à ses enfants."

    La rizière sans retour

    Le choix du lieu de tournage s'est révélé crucial, comme le confie Rithy Panh : "Il s'est passé quelque chose au moment des repérages. Nous avons recherché l'emplacement de la concession de Madame Donnadieu, près de Ream dans la province de Kompong Som. Et voilà que nous avons découvert que ce qui paraissait un rêve insensé en 1930 : construire un barrage contre le Pacifique pour protéger les rizières, était en réalité un projet visionnaire, puisque aujourd'hui, en 2008, il existe sur ce site un polder, et que la production de riz y est trois fois plus élevée que dans les autres rizières de la région. Pour moi, cela a été comme un signe. Si je n'avais pas pu tourner là, je n'aurais pas fait le film. Il y avait une rivière, des vieux qui avaient connu Duras jeune, qui avaient vu Joseph chasser avec son fusil à deux coups. Ce lieu a nourri mon imaginaire, en inscrivant l'histoire dans la symbolique de la résistance, de la germination et de la transmission. Ce qui par un jeu de correspondances me renvoyait à mon premier film, Les Gens de la rizière."

    L'effet Fessler

    Le coscénariste du film, Michel Fessler, qui a travaillé sur des oeuvres aussi ambitieuses que Farinelli, Man to man ou La Marche de l'empereur, évoque son rapport au livre de Duras : "Découvert à 18 ans, ce roman a été fondateur de ma passion pour la littérature. Tout ce qu'il contient m'est familier - l'enfance aux colonies, l'amour, la passion, l'injustice, l'ennui, la maladie, la mort (...) Jusqu'à l'âge de 12 ans, j'ai eu une enfance africaine en Centrafrique où j'ai vécu près d'un grand fleuve, l'Oubangui Chari, piqué d'îles où vivaient des piroguiers... Plus tard, j'ai habité le Sénégal, aux portes de la savane. À Thiès, j'étais un enfant blanc au milieu d'enfants noirs et c'est avec eux que j'ai appris à lire, à écrire... Le soir après le dîner, mon père militaire évoquait souvent sa guerre d'Indochine. Il parlait de la mousson, des hauts plateaux, des rizières, des bords de mer, des femmes... Il parlait aussi de l'intelligence des peuples indochinois. J'ai connu et désiré l'Indochine avant de l'avoir vue..."

    Jo l'embrouille

    Rithy Panh évoque un personnage très trouble et symbolique : M. Jo, l'homme que Suzanne présente comme son amant. "Certains lecteurs de Duras pensent que Monsieur Jo est un Blanc. Dans le texte, elle ne dit rien sur sa nationalité. Mais dans ses interviews elle parle d'un Chinois. Je l'ai imaginé comme un Sino-Cambodgien issu d'une riche famille de commerçants, et que son père aurait envoyé faire des études en France. Il parle français sans accent. Il se sent à la fois enraciné et déraciné. Il n'est pas occidental, mais occidentalisé. C'est ce genre de types qui exploitent le mieux leurs compatriotes, c'est sur cette classe de nantis locaux que s'appuient toujours les administrations coloniales. Oui, toute sa logique n'est qu'une logique d'exploitation : des terres, des paysans et de Suzanne. M. Jo respire l'ambiguïté comme l'aventure du colonialisme."

    Binoche contre le Pacifique ?

    Juliette Binoche avait été pressentie pour jouer le rôle de la mère.

    Vu à Rome

    Un barrage contre la Pacifique a été présenté au Festival de Rome en 2008.

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