J’en vois qui sourient, là, dans le fond. J’en vois qui ricanent. « Oh Tony Scott ? Encore ? C’est du déjà vu (blague). Encore un film d’action sans réflexion… » Ben oui, pourquoi pas ?
Il faut dire que moi, Tony Scott, je l’aime bien. J’ai pour lui, une indulgence inexplicable, une tendresse naïve depuis Spy Game, son chef d’œuvre.
Alors certes, ce n’est pas un grand intello le Tony. Jeune, il était plutôt du genre à sécher les cours pour passer sa journée à regarder des séries B (tient, ça me rappelle quelqu’un). Chez lui, l’histoire est secondaire et les personnages peu fouillés. Ici, c’est un train fou transportant à toute berzingue un chargement de produits chimiques vers une ville de Pennsylvanie que deux héroïques cheminots (Denzel Washington, l’acteur héroïque et le jeune premier, Chris Pine) vont tenter d’arrêter. Y parviendront-ils ? Suspens…
Ca vous paraît nul ? Sans grand intérêt dirons-nous pour rester poli (je suis le premier à le reconnaître). Mais je vous l’ai dit plus haut, tout cela est secondaire. Ce qui est intéressant ici, c’est l’enthousiasme de Tony Scott qui filme cette histoire de train comme un gamin découvrant ses jouets au pied du sapin.
Comme d’habitude, les plans sont courts, le montage épileptique, le tout accompagné par des bruits de train (roues qui crissent et tôles qui se froissent). Mais plus que d’habitude, Tony Scott met de la folie et de la fraîcheur (communicatifs) dans son histoire de train. On est d’abord accroché puis bientôt scotché à son siège, le poing serré, plongé au cœur du suspens et de l’action et le film semble alors passer à la même vitesse que le train fou.
On est pas obliger, bien sûr, d’aimer Tony Scott. Certains d’entre nous (nombreux peut-être) détesteront son film. D’autres l’aimeront (ce n’est pas moi qui irait les en empêcherait).
On peut reprocher de nombreuses choses à ce film, mais il nous communique si bien l’enthousiasme de son réalisateur que, pour une fois, on peut bien être un peu indulgent…