Indéniablement Hugo Cabret est un hommage au cinéma. Au cinéma « préhistorique ». A Méliès et à tous ces fous de la bobine. Méliès, un génie à sa façon qui avait tout anticipé sur ce que serait plus tard LE cinéma, autre chose qu’un documentaire, une sortie d’usine, un train en gare : le cinéma devait être le relais des Jules Vernes, de ces écrivains à l’imagination débordante. Pionnier en terme de trucages, d’évasion, de science-fiction, de fantastique et de la couleur ! Méliès a trouvé en Scorsese un porte-parole de valeur. Et le réalisateur s’appuie sur un sujet tout nouveau pour lui afin d’illustrer son propos, son hommage : un film pour enfants. Pas quelque chose de trop enfantin. Pour des enfants matures. Le duo est savoureux, je connaissais Chloé Moretz, mais Asa Butterfield est pour moi une découverte. A voir en VO pour apprécier leur jeu tout comme celui maîtrisé de Sacha Baron Cohen, presque méconnaissable. Moi, qui ne suis pas du tout fan de Scorsese, bien que je lui reconnaisse d’énormes qualités professionnelles, j’avoue avoir apprécié son « Hugo », son travail pour la 3D, ses couleurs féeriques et sa part de poésie. Pour la première fois, Scorsese m’a touché... Parce qu’il a su traduire ma vision de ce qu’est et de ce que doit être le cinéma : un hymne à l’aventure, à l’évasion, au rêve, à l’imagination, à l’émotion ; Cécil B de Mille, Charles Chaplin, Billy Wilder, Vincente Minelli, Steven Spielberg, Peter Jackson,Christopher Nolan, Joe Dante, John Carpenter, Tim Burton, les frères Wachowski, petit panier garni spontané, sont enfants de Méliès. Et bien d’autres encore...