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    Vénus noire
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Vénus noire" et de son tournage !

    Le film a secoué la Mostra de Venise, où il était présenté en compétition

    Le film redonne sa dignité à une femme, dont peu de gens connaissaient la terrible histoire

    Abdel Kechiche prouve encore qu'il sait filmer les scènes de groupe comme personne !

    Après Sara Forestier ou Hafsia Herzi, Kechiche découvre une nouvelle actrice : Yahima Torres

    Venise

    Le film a été présenté en compétition à la Mostra de Venise. La Graine et le mulet y avait remporté le Prix spécial du jury et le Prix de la révélation pour la comédienne Hafsia Herzi, en 2007.

    Le choix de l'actrice

    Après d'infructueux castings à la recherche de l'interprète idéale de Saartjie, Abdellatif Kechiche s'est rappelé la rencontre d'une femme dans la rue, trois ans plus tôt. Il se souvient : "Yahima, je l’ai vue pour la première fois en 2005 (...). J’avais été saisi par sa présence et des traits qui m’ont fait immédiatement penser à Saartjie." Il prend alors la décision de la recontacter pour lui faire passer des essais et se montre convaincu par la légèreté avec laquelle Yahima prend la vie : "J'ai compris que je pourrai la pousser loin dans l’émotion sans qu’elle en soit meurtrie."

    L'éprouvante réalité du tournage

    Sur un thème aussi pénible, il y a parfois un décalage émotionnel entre un scénario et un tournage. Ecrire "il la frappe" est une chose mais le tourner en est une autre. Voir un personnage souffrir, notamment lors des scènes dans les salons libertins n'a apparemment laissé personne indemne et pleinement serein. Il y avait donc un réel défi pour le réalisateur à montrer "humainement" une vérité insoutenable. Il précise ses intentions : " Je me suis laissé guider autant par la préparation en amont que par ce qui jaillit de l’instant. C’est l’acteur, son émotion, sa violence et son rythme qui vous donnent la sensation que c’est dans telle direction qu’il faut aller… Comme sur mes films précédents, j’ai essayé de faire en sorte que le plateau soit un lieu de création et non pas d’exécution."

    Le parti-pris de la neutralité

    A l'écoute des acteurs, le regard du réalisateur est tout autant celui d’un artiste que d’un être humain. Jamais il ne se permet de juger Saartjie, pour qui il éprouve une fascination depuis plus de 10 ans, ni aucun autre des personnages. Sur le tournage, cette conviction s'est traduite par un respect absolu de l’acteur. Et la solidarité sur le plateau s'est révélée d'une force évidente, menant l'actrice principale à une naturelle confiance, nécessaire à un tel rôle. La plupart des personnages restant opaques, l'implication du spectateur devient nécessaire et active par réaction essentielle devant un tel spectacle.

    La rencontre d'un visage

    Parmi les nombreuses humiliations que Saartjie a subies au cours de sa vie, celles à but prétendument scientifique n'étaient pas les moins avilissantes. Le moulage de sa tête, destiné à poursuivre des "études" post-mortem en est une preuve. Un avantage à cette situation s'est révélé cependant, celui d'avoir permis à Abdellatif Kechiche de faire la "rencontre" de ce visage. Un moment qui l'a profondément ému. "J’ai été saisi d’émotion par son visage. Il parle d’elle mieux que personne. (...) Elle inspire le détachement, l’abnégation la plus totale, et l’intelligence. Elle doit en savoir sur la nature humaine…" confesse-t-il, avant de conclure. "En rencontrant son image, j’ai éprouvé le devoir de raconter son histoire."

    Un message

    Par ce qu'elle révèle de l'inhumanité barbare qui peut animer un être humain face à la différence, l'histoire de Saartjie est proprement universelle. Son interprète expose ainsi son point de vue sur la résonance contemporaine à prêter à cette histoire : "Elle est un symbole, forcément. (...) Le film transmet l’idée simple et universelle que l’on a tout à apprendre des autres. Et apprendre, ça signifie respecter ce qui nous est étranger : un physique, une culture, un langage. C’est cela être humain."

    Un rôle physique

    Pour son premier rôle cinéma, l'actrice d'origine cubaine Yahima Torres s'est confrontée à une interprétation complexe et physique. Elle confie que les scènes de danse, essentielles à la narration, ont été les plus intenses à préparer : "En amont, j’ai pris des cours de chant, de danse africaine même si j’avais acquis de bonnes bases à Cuba ! (...) Même pendant le tournage, j’ai continué à m’entraîner pour être en phase avec l’énergie déployée par Saartjie.(...). Pour résister et la faire exister."

    Une certaine condition d'artiste

    Sur la base des documents qui ont permis au réalisateur de construire son récit, la personne de Saartjie était réellement une artiste. D'après ces textes, on sait que la jeune femme jouait en effet d’un instrument, avait des prédispositions pour le chant, et dansait très bien. Ce qui déclenche chez le réalisateur cette formule, triste. "Une artiste complète dont le drame est peut être qu’elle n’a jamais pu s’exprimer, parce que ce n’est pas ce que l’on attendait d’elle…"

    La Freak en anglais et en costume

    Les précédents films de Abdellatif Kechiche avaient pour cadre principal la France contemporaine: le cinéaste partait des quartiers immigrés de Paris dans La Faute à Voltaire, passait par les HLM de Franc-Moisin à Saint-Denis pour L' Esquive avant d'atterrir enfin dans le port de Sète à l'occasion du tournage de La Graine et le mulet. La Vénus Noire est donc son premier film en costume et, partiellement, en anglais (l'action se déroulant principalement à Londres et au XIXème siècle). Loin de ses intrigues resserrées en une unité de lieu et de temps, ce film d'époque s'étale sur deux pays et sur sept années. Cependant, le réalisateur dément le fait que ces nouveaux éléments puissent ouvrir un nouveau chapitre dans sa filmographie. Si le film se targue de révéler au grand jour un fait historique et peut prétendre, par la même occasion, à une dimension internationale, il estime que ses enjeux sont, en réalité, plus contemporains qu'on ne veut le croire. Son envie première était de pouvoir livrer un message atemporel: "Ce qui m’a le plus impressionné dans le destin de Saartjie, c’est ce qui va au delà de l’Histoire. Son histoire traverse le temps et reste très actuelle. Ce qui se joue au niveau du regard de l’autre se manifeste dans la société du spectacle telle que nous la vivons aujourd’hui" souligne-t-il.

    Les muses noires de Kechiche et de Basquiat

    Alors que Abdellatif Kechiche sort son quatrième long-métrage qui relate les humiliations subies par la Vénus noire hottentote au XIXème siècle, le musée d’Art moderne revient sur l'un des artistes noirs les plus avant-gardistes du XXème siècle, surnommé le « Andy Warhol noir »: Jean-Michel Basquiat. Chez les deux artistes, une esthétique de la femme noire et un même thème central, le racisme. Abdellatif Kechiche décide pour ce nouveau film de se pencher sur un fait historique mais ce qui l’intéresse réellement c’est le jeu de regards qui s’établit entre le regardeur (voyeur) et le regardant, la "freak", Saartjie Baartman qui demeure tout au long du film, atone. D’abord peu préoccupée par les figures féminines, l'oeuvre de Jean-Michel Basquiat de son côté, se peuple petit à petit de muses qui détournent avec cynisme la représentation occidentale de la femme. Ses femmes mettent en valeur leurs formes voluptueuses, sans réelle recherche érotique. Dans sa toile intitulée Big Joy qui date de 1984, la Vénus du peintre est vêtue et jette un regard franc au spectateur, comme si elle se donnait pour ce qu’elle est, telle l’africaine de Kechiche. On ressent dans cette vision qu’en donne le peintre, l’asservissement contraint de la femme noire. A ses côtés, des inscriptions témoignent de sa condition: le peintre fait mention d'un «grand spectacle» et d'une «esclave». L’œuvre du peintre tombe encore sous le sens et résonne ainsi étrangement avec l’histoire contée par le cinéaste, celle de Saartjie Baartman, sacrifiée au nom du racisme et du spectacle.

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