Une comédie "douce-amère"
Au sujet de son film, la réalisatrice Patricia Plattner s'exprime : "Bazar est une comédie dramatique que je qualifie de " douce-amère ". Ces termes correspondent, à mes yeux, au style des comédies que je réalise en fiction : une certaine philosophie de la vie, à la fois légère, mais profonde. " Inconsolable et joyeuse " est une de mes maximes préférées. Porter un regard sur les autres, en particulier sur des destins de femmes, d'une manière que je souhaite perspicace, sensible et tendre. Mettre en scène un univers de personnages, de couleurs et de musiques, qui résonnent dans mon imagination, à une certaine période de ma vie. Bazar ancre son récit dans une période intéressante de la vie d'une femme. En ce début de vingt-et unième siècle, une femme, dans la soixantaine, est trop vieille pour se permettre bien des choses, mais encore trop jeune, pour ne plus y croire. En plein bouleversement de son existence, entre retraite et activité, en pleine "passation de relais", professionnel et filial, le personnage de Gabrielle se lance dans une histoire d'amour improbable. Avec l'énergie vitale qui la caractérise, elle va bouleverser d'une manière positive sa vie et remuer celle de quelques personnes qui l'entourent. Une mère, jeune amoureuse, alors qu'elle doit se préparer à être grand-mère, n'est pas sans résonner dans la relation avec sa fille, elle-même à un tournant de sa vie : devenir mère, alors qu'elle vient d'achever des études! Les intrigues secondaires apportent différents rebondissements et permettent de faire le portrait d'une galerie de personnages, d'âges divers, qui, eux non plus, ne manquent pas de choix à faire. Où sont les frontières entre la vieillesse et la jeunesse, l'énergie et le renoncement, la Suisse et la France, le confort et la précarité ?"
Femmes, femmes, femmes
La réalisatrice
Patricia Plattner s'approprie une nouvelle fois un sujet qui lui tient à coeur : les femmes. Déjà dans ses deux fictions précédentes,
Piano panier ou la recherche de l'Equateur et
Les Petites couleurs, la cinéaste avait exploré la condition féminine à travers les relations familiales, amicales, professionnelles et amoureuses. Avec
Bazar, elle exploite cette fois les préoccupations d'une femme à l'aube du troisième âge : la retraite, la place de l'amour et de la sexualité dans sa vie.
Entre Genève, Annemasse et Lisbonne...
A l'instar des personnages, l'équipe de tournage de Bazar a voyagé entre la Suisse (Genève), la France (Annemasse) et le Portugal (Lisbonne). Certaines séquence ont été tournées dans le célèbre "Tram 12" qui relie Genève à la France, comme le symbole de la frontière entre les âges, thème principal du film de Patricia Plattner : l'amour entre un jeune homme et une femme sexagénaire.