Monsieur Papa : les secrets du tournage

Monsieur Papa marque pour Kad Merad un moment décisif dans sa carrière. Initialement, Kad Merad devait simplement tenir le rôle principal de Monsieur Papa. Mais après avoir lu le scénario, l'acteur s'est imaginé lui-même metteur en scène sur ce film. Il a alors posé sa candidature auprès des producteurs pour le diriger. C'est la première fois que l'acteur passe derrière la caméra pour assurer la réalisation d'un film.

L'idée originale du film a été proposée par Richard Pezet, le producteur délégué de Bienvenue chez les Ch'tis. C'est Emmanuelle Cosso-Merad qui a assuré l'écriture du scénario. Il s'agit, en outre, de l'épouse de... Kad Merad en personne ! Cette romancière a déjà publié deux romans, intitulés J’ai longtemps été une blonde d’un mètre soixante-quinze et Mon avion, mon roman, mon amour, tous deux édités chez Flammarion.

C'est Kad Merad qui a fait appel à sa femme Emmanuelle Cosso-Merad pour l'écriture du scénario de Monsieur Papa. Choix que le néo-réalisateur explique par le style très cinématographique de son épouse, ainsi que par "son univers à la fois réaliste et singulier, son souci de justesse sur les personnages, le cœur qu’elle met à peaufiner les intrigues secondaires, une certaine façon d’être ancrée dans la vraie vie tout en s’autorisant fantaisie voire onirisme."

Kad Merad ne voulait pas que Monsieur Papa se porte exclusivement sur un récit franco-français et donc rabattu sur lui-même. De ce fait, il a proposé que le personnage principal du film habite dans le quartier chinois à Paris afin de créer une atmosphère cosmopolite.

Contrairement aux apparences, Monsieur Papa n'est pas un remake de Monsieur papa, autre film réalisé en 1977 par Philippe Monnier, interprété par Claude Brasseur et Nathalie Baye et adapté d'un roman de Patrick Cauvin intitulé... Monsieur Papa ! Même s'il possède le même titre, le Monsieur Papa de Kad Merad n'a rien en commun avec ces deux œuvres homonymes. Kad Merad a néanmoins demandé l'autorisation d'utiliser ce titre, une autorisation qui lui a été accordée sans difficultés.

Le personnage principal de Monsieur Papa est Marius, jeune garçon de 12 ans, qui mène l'action et par qui les péripéties surviennent. Sans s'en rendre compte, les adultes sous menés par le bout du nez par cet enfant. Gaspard Meier-Chaurand tient là son premier rôle sur grand écran.

Après l'avoir rencontré à un concert des Enfoirés, Kad Merad a tout de suite pensé à Michèle Laroque pour jouer la mère de Marius. Il souhaitait voir cette actrice dans une composition plus vulnérable et plus délicate, elle qui d'habitude se montre si déterminée et pleine d'assurance. L'intéressée affirme que son personnage se distingue de ceux qu'elle a déjà pu interprété par le passé : "J’ai joué souvent des personnages qui sortent vainqueur d’une espèce de contrôle permanent sur eux-mêmes. Marie, elle, ne contrôle plus rien. Et ce qui est touchant c’est la façon dont elle s’accroche vaille que vaille à sa mauvaise idée. Elle refuse de voir la réalité."

Régis Blondeau est le directeur de la photographie sur Monsieur Papa. Blondeau et Kad Merad se connaissaient déjà : le premier était le chef opérateur de Mais qui a tué Pamela Rose ? (2002) et Un ticket pour l'espace (2005), deux films dans lesquels le second tient la tête d'affiche. Régis Blondeau a aussi été le chef opérateur de Barnie et ses petites contrariétés (2000), Essaye-moi (2005), Prête-moi ta main (2006), Vilaine (2007) ou encore Philibert (2011).

La bande originale de Monsieur Papa a été concoctée par Daran, le célèbre compositeur-interprète français. C'est Kad Merad qui a pensé à lui pour écrire la musique du film.

Kad Merad affirme que Monsieur Papa porte avant toute chose sur la famille et sur le rapport mère-enfant, qui n'est pas toujours des plus aisés : "C’est un film qui parle d’amour et de solitude. De mensonge et de non-dit. De liberté aussi. Marie Vallois est une femme libre qui cherche à inventer ce qui n’existe pas pour faire plaisir à son fils. Certes, lui inventer un père n’est pas la meilleure idée à avoir mais finalement, c’est grâce à cette liberté de faire autrement qu’elle s’octroie que Marius va rencontrer, contre toute attente, une véritable figure paternelle."