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    La Ligne droite
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Ligne droite" et de son tournage !

    Genèse

    Régis Wargnier a eu l'idée de réaliser La Ligne droite après avoir assisté à une compétition d'athlétisme : "Aux Mondiaux de 2003, au stade Charléty, quand je filmais Hicham El Guerrouj à l’entraînement. J’ai vu le coureur non-voyant Aladji Ba qui, quelques jours plus tard, devait d’ailleurs emporter une médaille de bronze au 400 m. Avec son guide, Denis Augé, ils travaillaient sur la piste, attachés l’un à l’autre par le poignet. Ces deux hommes, le non-voyant avec ses lunettes et le guide, le lien qui les unissait, la dépendance, leurs foulées ensemble… Il y avait là quelque chose de fondamentalement émouvant. Je me suis dit : « Si un jour, je fais une fiction sur l’athlétisme, je partirai de ce lien-là. (...) J’ai donc eu envie d’écrire une histoire de deux athlètes qui se rencontrent à travers ce lien qui est aussi, bien sûr, une attache symbolique. Qu’est-ce qu’il y a au-delà du fil ? Voilà, c’est parti de là…" Pour l'écriture du scénario, il explique : "Comme sur mon premier film, La Femme de ma vie, qui était très personnel, j’ai commencé seul avant de faire appel à des collaborateurs. Puis, j’ai donné ce scénario à lire à quelques personnes de confiance et, en tenant compte de leurs réactions, je me suis remis au travail."

    Passion

    Le réalisateur Régis Wargnier est un passionné d'athlétisme. Il a d'ailleurs déjà co-réalisé deux documentaires pour la télévision sur ce sujet, Cœurs d'athlètes en 2003 et D'or et d'argent l'année suivante. Il explique d'où lui vient cet intérêt pour cette discipline : "L’athlétisme est un sport originel qui ramène aux premiers hommes, à la nature humaine, au physique de l’homme qui court parce qu’il faut chasser ou parce qu’il est chassé… Il y a quelque chose qui remonte à la nuit des temps de l’humanité, je trouve magnifique que des gens aujourd’hui perpétuent cela. C’est le premier point. Et puis, par rapport aux autres sports, dans l’athlétisme le plus grand adversaire de l’athlète, c’est lui-même. C’est une discipline où l’on est très souvent face à soi, face à sa détermination, à son désir. C’est très particulier. Il y a quelque chose de très impressionnant chez les athlètes. (...) En plus, c’est très beau à regarder et… très beau à filmer. Il y a dans l’athlétisme quelque chose de très esthétique."

    Thématique

    Derrière l'histoire de deux athlètes, La Ligne droite est d'après le réalisateur une histoire sur "ce qui unit, oppose, rapproche ou sépare Leïla et Yannick, ce qui se passe entre ces deux personnes blessées, leur histoire, leurs sentiments, leurs peurs, leurs émotions…". Le film traite également de sujets chers à Régis Wargnier : "le vrai thème, en profondeur de la ligne droite, c’est la résistance, le combat. Contre le mauvais sort. Comment remonter la pente après un événement dramatique, voire tragique. (...) On aurait aussi bien pu appeler le film "La deuxième chance". De manière plus ou moins violente, plus ou moins évidente, nous sommes tous un jour confrontés à l’échec. Vie privée, vie professionnelle, la fin d’un couple, les ambitions déçues, l’abandon d’un projet, sans même parler de la disparition des êtres chers. L’essentiel, dans ces moments là, c’est de refuser l’immobilité, c’est de se mettre en mouvement, en action. Créer le mouvement, la dynamique."

    De la réalité à la fiction

    Régis Wargnier a déjà réalisé 2 documentaires sur l'athlétisme. Avec La Ligne Droite, il lui fallait adopter une nouvelle mise en scène : "Ce sont des personnages que j’ai créés, une histoire que j’ai imaginée, que je raconte et que je mets en scène. Notre grande question avec Laurent Dailland, le chef opérateur, c’était donc : comment filme-t-on des personnages qui courent pour qu’ils ne soient pas juste des athlètes au travail ? On y a beaucoup réfléchi avant le tournage et on a décidé d’être avec eux lorsqu’ils couraient, très proches, comme pour une scène de dialogue, au plus près de leurs émotions."

    Duo

    Le réalisateur évoque le tandem Leïla-Yannick sur lequel repose le film : " (...) ils vont travailler leurs foulées ensemble, obligés d’être dans la même énergie, dans la même puissance, de respirer ensemble. Chacun va avoir de l’autre une connaissance assez animale, assez intime. Mais lui qui ne la voit pas, il veut savoir aussi qui elle est, quelle est son histoire. Elle, justement, ne veut pas se livrer, ne veut pas se raconter." Cyril Descours, interprète de Yannick, ajoute : "Au départ, ils essayent de s’apprivoiser, de se connaître, mais surtout ils se testent, ils testent leurs limites, (...) Yannick trouve en Leïla enfin un répondant, il sent chez elle une blessure peut-être aussi profonde que la sienne, une rage semblable à la sienne, comme s’ils étaient faits pour se rencontrer. Leurs blessures, leurs déchirures vont finalement les rapprocher et leur permettre de se reconstruire ensemble…"

    Evidence

    Rachida Brakni qui joue Leïla a été le 1er choix de Régis Wargnier : "J’ai écrit pour Rachida Brakni. D’abord parce que c’est une actrice rare - dans tous les sens du terme. Je savais en plus qu’elle avait fait de l’athlétisme dans sa jeunesse, qu’elle courait en national. Avant de partir écrire, j’ai pris rendez-vous avec elle et je lui ai parlé du projet sans entrer dans les détails. Elle m’a dit : « Mes deux passions, ce sont le cinéma et l’athlétisme. Tout ce que tu me racontes me parle… Je suis partante». Je me suis donc nourri pour écrire de ce qu’elle est, de ce qu’elle dégage, de son histoire, de son origine algérienne…" De son côté, l'actrice a accepté le rôle avec enthousiasme : "c’est la première fois où mes deux passions se trouvaient réunies. (...) Donc de me retrouver dans un film qui me donnait la possibilité de jouer une athlète de haut niveau, c’était inespéré ! En plus, je venais d’avoir 33 ans, c’était le moment où jamais. Ce qui m’a séduite aussi bien sûr, c’est l’occasion de travailler avec Régis. C’est un réalisateur qui a toujours fait des cadeaux magnifiques aux actrices. Quand je vois Je suis le seigneur du château, Indochine, Est-Ouest, les femmes y ont toujours des partitions extraordinaires à jouer."

    Leïla

    Rachida Brakni se confie sur son rôle : "Disons qu’au moment où le film commence, Leïla n’a qu’un objectif elle est déterminée, entière et pour récupérer cet enfant, elle est prête à tout mettre de côté - sa part de féminité, ses envies, ses désirs, ses sentiments, ses émotions... Elle a tout rangé dans des compartiments et n’entend pas se laisser submerger par ça. Mais, comme souvent dans la vie, c’est beaucoup plus compliqué qu’on ne le croit. (...) J’aime les êtres qui sont pleins de fêlures, de brèches, et chez qui tout peut voler en éclats à tout moment… J’aime aussi la combativité de Leïla, sa détermination à ne pas lâcher prise malgré les obstacles."

    Cyril Descours

    Régis Wargnier a remarqué le jeune acteur dans Une petite zone de turbulences et Complices : "J’ai été frappé, surtout pour un acteur de son âge, par son aisance, par son rapport au corps. On voyait que, dans le jeu, son corps était un atout et pas un handicap. Il avait aussi une espèce d’imperméabilité, de non-compromission que je trouvais très intéressante. J’ai retrouvé ça lorsque je l’ai rencontré. C’est quelqu’un qui est à la fois proche et mystérieux. Il y a une distance chez lui que j’aime bien et qui est agréable pour un metteur en scène. Et puis, il a mordu tout de suite au projet. Quand on a fait les essais, il n’y avait pas beaucoup d’hésitations : c’était lui."

    Clémentine Célarié

    A côté du duo Yannick-Leïla existe un 3e personnage, Marie-Claude, la mère du jeune aveugle : "Elle a été là dès le départ même si son importance s’est beaucoup accrue au fil de l’écriture, avec l’idée d’en faire une femme de tête, une femme forte, dure, qui fait un métier d’hommes – directrice d’une compagnie d’autocars. J’en ai fait une femme bouleversée par l’accident de son fils mais qui ne le dit pas", explique le réalisateur. Clémentine Célarié, interprète du personnage, était ravie à l'idée de jouer une telle femme : "Non seulement c’est à l’opposé des rôles qu’on me propose habituellement mais c’est surtout à l’opposé de ce que je suis. Et justement, c’est ce qui était intéressant. Ce rôle m’a plu tout de suite parce que cette Marie-Claude est une mère possessive et autoritaire, plutôt pesante pour son fils dont elle a du mal à accepter le handicap, qui veut donc le surprotége."

    Travailler avec Régis Wargnier

    Le casting du film ne tarit pas d'éloge sur son réalisateur : "Régis a (...) cette qualité rare que j’adore dans le travail : une grande exigence et la capacité de… déconner ! (...) On travaille à la fois dans la rigueur et dans la bonne humeur. C’était vraiment un tournage heureux… J’ai souvent fantasmé un metteur en scène idéal : quelqu’un avec qui je peux rire et qui peut m’emmener explorer des choses pas évidentes, avec qui on peut s’amuser et être exigeant. Voilà, Régis est l’incarnation de mon fantasme de metteur en scène !" déclare Rachida Brakni. Cyril Descours poursuit : "Le plus impressionnant avec Régis sur ce film, c’était d’abord sa passion, son bonheur, à filmer ce monde de l’athlétisme. (...) Ensuite, ce sont ses qualités de directeur d’acteurs. C’est un véritable musicien qui est attentif à chaque note et qui, surtout, sait comment susciter chez vous telle nuance ou telle autre, en l’exprimant tellement clairement qu’on arrive à intégrer sa remarque tout de suite. (...)Tout en étant drôle et chaleureux, il sait faire régner sur le plateau une véritable ambiance de travail, une formidable concentration." Enfin, Clémentine Célarié révèle qu'elle lui doit sa carrière : "Régis est quand même celui grâce à qui j’ai fait du cinéma…(...) A l’époque, il était assistant, il m’avait vue à la télé en train de faire la débile avec Carlos et il a dit à Annick Lanoë qui allait tourner Les Nanas que c’était moi qu’il fallait prendre pour le rôle !"

    Préparation

    Pour incarner des sportifs, il était nécessaire pour Rachida Brakni et Cyril Descours de s'entraîner afin d'être crédibles. L'actrice rapporte :" C’est un travail qui prend toute la journée. Au départ, c’était trois fois par semaine. Ensuite cinq à six fois parce qu’en dehors de l’INSEP, je faisais parallèlement deux séances de musculation de trois heures. Tout ça pendant presque cinq mois…" Régis Wargnier ajoute : "J’ai demandé à Rachida et à Cyril de s’entraîner comme de vrais athlètes. Très régulièrement et pendant plusieurs mois. Ils sont allés à l’INSEP où s’entraînaient à côté d’eux les athlètes de l’équipe de France. Ils avaient un programme particulier avec de la musculation, du vélo en salle, de la course… (...) Dès le départ du projet, la Fédération française d’athlétisme nous a soutenus. Le président Bernard Amsalem, le directeur technique national, Ghani Yalouz… Ils m’ont emmené à l’INSEP, ce sont eux qui ont choisi les entraîneurs, Bruno Gajer et Renaud Longuèvre, le coach de Ladji Doucouré, et leur ont demandé de s’occuper de Rachida et Cyril."

    Tourner au Stade de France

    La scène finale du film a été tournée au Stade de France, durant une véritable compétition sportive. "C’était très émouvant pour moi. (...) On n’était plus au cinéma, il y avait l’émotion de nos personnages et notre émotion à nous. C’était comme l’aboutissement de tous ces mois de travail", raconte Rachida Brakni. Un moment intense pour toute l'équipe, d'autant qu'il n'y avait pas de droit à l'erreur, comme l'explique Régis Wargnier : "Je ne vous parle pas de ce que c’était de tourner au Stade de France, en ouverture d’une vraie rencontre d’athlétisme, le meeting Areva, avec juste la possibilité de faire, en moins de six minutes, une seule prise de “notre” course et de ce qui est, en plus, la scène finale… Je crois n’avoir jamais ressenti une telle tension avant un tournage. J’avais quarante jours de tournage mais tout le monde, équipe et producteurs, ne me parlait que du 39ème jour, celui qu’on devait faire au Stade de France ! Le tournage de cette scène a été un moment incroyable."

    Champions

    Trois sportifs de haut niveau jouent dans le film : Gautier Trésor Makunda, athlète malvoyant et champion du monde sur 100m en 2006, Seydina Baldé, ancien champion du monde de karaté à cinq reprises et Aladji Ba, non-voyant et champion de France sur 400m en 2005.

    Musique

    Le compositeur de La Ligne droite, Patrick Doyle, est un fidèle collaborateur de Régis Wargnier. Le cinéaste revient sur leur association, qui remonte à Indochine : "Je ne peux plus travailler sans lui ! J’aime beaucoup son travail. Difficile de ne pas aller vers Patrick, pour ce film dont j’ai tout de suite ressenti qu’il serait “musical”. Le mouvement, le rythme de la course et des entraînements sont tout à fait comparables à la musique minimaliste, façon Philip Glass, ou John Adams. (...) Patrick est un mélodiste. De la musique minimaliste, oui, mais avec mélodie et thèmes entrecroisés. Patrick est très sérieux, en tout cas avec moi. Visite sur le plateau, rencontre avec les comédiens, vision rushes, tout le nourrit et l’inspire. Il s’est très vite imprégné du film, a laissé le temps faire son œuvre, et un jour il s’est enfermé dans son studio à Shepperton, dans la banlieue de Londres. Je l’ai retrouvé là, et nous avons fait nos traditionnelles séances de travail: quelle musique, à quelle place, avec quelle orchestration."

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