C'est la question de l'hospitalité qu'Arnaud des Pallières a voulu mettre au coeur de son film. Ce dernier explique ses intentions : "Cette question commence là : devons-nous demander à l'étranger de nous comprendre, de parler notre langue, de connaître nos lois, avant et afin de pouvoir l'accueillir chez nous ? Car s'il parlait notre langue, s'il connaissait nos lois, si donc nous partagions déjà tout ce qui se partage avec une langue et une loi, l'étranger serait-il encore un étranger, et pourrait-on parler à son sujet d'hospitalité ? (...) L'hospitalité, c'est être disponible quand vient celui qu'on n'attend pas, de qui on n'attend rien, et à qui on n'a rien demandé. Celui-là même que nous appelons aujourd'hui "clandestin"."
Arnaud des Pallières retrouve ici deux acteurs qu'il a déjà dirigés : Thierry Bosc, présent au générique de Drancy avenir (1997), et Michael Lonsdale, le narrateur du téléfilm Un siècle d'écrivains : is dead ou portrait incomplet de Gertrud Stein (1999).
Arnaud des Pallières explique pourquoi le son et l'image divergent parfois sur la façon de raconter l'histoire : "Chacun la raconte de son propre point de vue, selon ses propres capacités. Et chacun nous touche à sa manière. Il y a toujours au moins deux points de vue dans mes films : celui de l'image et celui du son. Jusqu'au risque de la contradiction".
Le travail du compositeur Martin Wheeler a nourri le montage d'Adieu depuis le premier jour. Arnaud des Pallières et lui ont mis en place une méthode de collaboration très simple : Martin Wheeler ne travaillait pas d'après l'image, il produisait ses "objets sonores" et le cinéaste décidait ou non de les retenir pour le film. "Au montage, plusieurs scènes se sont même construites en posant d'abord le son puis en construisant l'image à partir du son", explique Arnaud des Pallières.