Derniers Avis : Black Coal - Page 3

En termes d'atmosphère, Black Coal lorgne plutôt du côté du polar coréen dont The Chaser pourrait être un modèle : une ambiance profonde et pesante servie par une interprétation d'une belle intensité. Malheureusement, le film n'en a pas l'efficacité en termes de scénario (qui malgré les tiroirs est assez prévisible) et de puissance (il ne prend pas aux tripes). D'autre part, les personnages sont un peu désincarnés et difficiles à cerner. Une demi-déception.

Je regarde peu de film chinois et c’est toujours avec une certaine curiosité que je me mets devant ceux-ci. Ici, bien que le film vienne de Chine Populaire, le thème policier, l’ambiance nordique, les personnages renfermés et finalement peu sympathiques, tout cela n’est pas sans évoquer fortement les polars scandinaves. Las, le film s’il n’est pas ennuyeux à tendance, à mon goût, à trop étirer les scènes, ce qui parfois amène des coups de mou au niveau de l’intrigue. L’ultime séquence notamment, qui fait écho au titre chinois du film, est un clin d’œil qui n’apporte pas grand-chose au film et qui aurait pu/dû être supprimée tant elle le rallonge inutilement. L’enquête, parallèle à celle de la police, de cet ex-flic devenu alcoolique, se suit pourtant avec intérêt et le rebondissement ultime apporte un supplément de tension à l’histoire. De plus, le réalisateur ne mise pas tout sur l’intrigue policière en elle-même, mais s’intéresse également à la psychologie des personnages et notamment à celle de ce flic finalement peu sympathique. S’il permet de voir une autre facette de la Chine, ce polar noir, cherche trop à poser son ambiance et à regarder évoluer ces personnages pour susciter chez le spectateur un intérêt puissant, le laissant parfois un peu irrité devant tant de temps morts. Un film à réserver aux fans de polar noir et/ou à ceux qui aime le cinéma asiatique en général, les autres en retireront une impression mi-figue, mi-raisin.

Du sang neuf au rayon "noir c'est noir" et il nous vient de Chine… Grand bien nous fasse ! Alors je préviens tout de suite, Black Coal n'est pas exactement le chef d'oeuvre annoncé partout depuis qu'il nous est arrivé auréolé d'un Ours d''Or, d'abord parce que je n'ai pas été vraiment convaincu par la fin (plutôt déroutante) ni par les circonvolutions de l'intrigue lorsqu'on découvre le premier pot-aux-roses… Mais le film regorge par ailleurs de tas d'énormes séquences sur lesquelles se pose une voix singulière, un regard fascinant qui se matérialise par une mise en scène étonnante. Je retiendrai d'ailleurs longtemps quelques magnifiques moments dont la scène suspendue et torride de la grande roue (j'adore, comme j'adore cette femme fatale sous le charme brûlant de laquelle on est obligé de tomber) dans un décor lunaire. Egalement quelques beaux exploits lors des séquences de patinage ou de déflagrations de violence froide et crue. Le héros est à cet égard un ours mal lâché de circonstances, marqué par son passé et tombé sous l'empire de cette femme sensuelle et vénéneuse. Je finis en relevant une vraie grande cinéphile chez ce réalisateur avec de vraies références (voulues ou non) !

Ours d'or à Berlin en 2014, ce film chinois met en scène un ex-flic au bout du rouleau qui reprend du service pour tenter de percer le mystère d'une affaire complexe impliquant notamment une jeune femme dont la mari a été tué cinq ans auparavant. "Black Coal" tient davantage du film noir que du polar avec son intrigue dense et embrouillée (mais compréhensible !), ses personnages à la fois violents et désabusés, paumés et manipulateurs, et son atmosphère cotonneuse. Celle-ci est impeccablement rendue par une mise en scène sobre et précise, qui utilise brillamment les décors peu réjouissants d'une région industrielle assez glauque, surtout dans cet hiver maussade. Le film est certes exigeant de par sa langueur, mais est intelligemment rythmé par des ellipses parfois stupéfiantes (on passe de 1999 à 2004 en un génial champ-contrechamp) et bénéficie d'une photographie aussi stylisée que réaliste. Une oeuvre singulière, froide et élégante.

Le cinema asiatique est certainement le plus abouti, le plus précis et le plus impressionnant. "Black coal" ne déroge pas à la règle. Le long métrage, mis en scène avec une technique imparable offre une histoire de qualité grace a un scénario bien écrit. "Black coal" n'atteint pas la qualité de ses aînés a cause d'un rythme trop lent, et qui manque d'un souffle horrifique et noir plus prononcé.

Vendu comme un polar dont l'enquête tente de nous mener à la réalité, le film dérive malheureusement rapidement vers la "surveillance" de cette femme autour de qui tout tourne. Et c'est là que la film déçoit. Alors que sa première partie créait une tension incroyable (cette scène d'arrestation tragique suffit finalement à elle seule à nous émouvoir), le retour du blessé créé des longueurs sans nom. Dommage, ça partait drôlement bien!

Ours d'Or?!?! C'est quoi cette blague?!? Encore un film où j'ai regardé ma montre une bonne dizaine de fois avant de sombrer ! Lent, quasi aucun dialogue, mise en scène ordinaire... Bref, je comprends pas vraiment comment un film pareil puisse émerveiller... le scénario tient la route et cela nous donne l'occasion de voir la Chine d'une façon authentique mais sans un minimum de rythme, c'est l'ennui qui l'a emporté. Peut être que les cinéphiles y trouveront leur compte dans une certaine technique ou je ne sais quoi d'autre mais pour le simple spectateur que je suis, ce n'est pas le cas!

Assez proche de films coréens comme "Memories of murder" ou "The chaser", un polar chinois qui se laisse plutôt bien regarder malgré un rythme particulièrement lent. Avec un côté réaliste voire froid loin des codes habituels du genre avec notamment des personnages terriblement humains, bien peu héroïques, tantôt presque antipathiques tantôt très drôles et touchants, on a au final une œuvre solide mais déroutante.

Déception. C'est l'adjectif qui souligne ce long et ennuyeux film dramatique à la réalisation pas toujours bonne. Le premier quart d'heure démarre plutôt bien avec son lot d'intrigue et la présentation des personnage mais ensuite ça tourne en rond, c'est mou. Dialogues parsemés de blanc insupportable, on attend , rien ne se passe. Finalement on ne s'attache pas aux personnages. Quelques défauts de réalisation apparaissent comme ces ombres projetés en plein jour à cause d'un projo trop fort...Une histoire intéressante mais mal développé et ennuyeuse...Un film que l'on oubliera vite.

"Black Coal" de Dioa Yi'nan a été doublement récompensé au Festival de Berlin en 2014. Polar noir au substrat social, il témoigne de la profonde mutation que subit la société chinoise depuis l'ouverture de son économie aux lois du capitalisme. Tels les Scorsese, Cimino et Coppola en leur temps à Hollywood, Yi'nan se saisit du cinéma de genre pour s'interroger sur les mutations de son pays. Zhang Zili, un policier à cran après que sa fiancée l'a largué se trouve confronté à une horrible affaire de cadavre disséminé à travers toute la province via le transport du charbon, énergie polluante surexploitée par la Chine pour son développement à marche forcée qui en plus de gangréner les paysages et les organismes sert désormais de véhicule au crime. Dans une banlieue sans âme reflet réel de la situation faite au peuple ayant déserté les campagnes, l'enquête est vite menée, trop vite sans doute se soldant par la mort violente de deux petits malfrats et de deux flics. Quand cinq ans plus tard en 2004 le même processus morbide se remet en route cette fois aux abords d'une patinoire à ciel ouvert, le lieutenant Zhang Zili est au fond du trou ravagé par l'alcool, tout juste bon à se faire dépouiller de sa moto à la sortie d'un tunnel où il s'était affalé ivre mort. Par le plus grand des hasards il va être remis par son ancien collègue sur la piste du crime de 1999, la nouvelle affaire en cours ayant des connexions avec l'employée de la teinturerie dont le mari avait été la victime de l'horrible dépeçage. Un peu à l'image de Paul Newman avocat alcoolique au bout du rouleau dans le somptueux "Verdict" de Sidney Lumet en 1982 qui s'offrait une ultime rédemption via une affaire tombée du ciel, Zhang comprend que c'est en suivant la jeune femme énigmatique qu'il va redonner un sens à sa vie en accomplissant ce qu'il fait de mieux, traquer les tueurs. Au fur et à mesure des pérégrinations de Zhang aux basques de l'employée mutique, Yi'nan très parcimonieusement nous délivre les tenants d'une intrigue très bien charpentée qui nous offre en sus d'un suspense savamment orchestré, une vision assez sombre de la Chine urbaine du XXIème siècle. Le cheval de traie perdu dans le couloir d'un immeuble devant lequel la gardienne reste un moment prostrée illustre en une métaphore chargée de nostalgie le passé perdu d'un immense pays qui ne semble plus très bien savoir quelle route il doit prendre. Idem pour Zhang qui un moment ne comprend pas où le mènent des traces de pas dans la neige qui s'arrêtent brutalement au pied d'un lampadaire. Si le message social de Yi'nan est clairement affirmé il n'en oublie pas de rendre hommage aux grands maîtres du film noir tel Carol Reed et son célèbre "Troisième homme" avec un emprunt à la célèbre scène de la grande roue foraine entre Orson Welles et Joseph Cotten. Le flic joué par le très convaincant Liao Fan récompensé d'un Ours d'argent est tout à fait dans la lignée des détectives à la dérive du cinéma américain, montrant qu'il est encore possible de puiser aux sources pour régénérer un genre qui n'en finira jamais de renaître de ses cendres.

J'étais impatient de voir ce film, avec le synopsis, la bande annonce et le fait que les asiatiques sont loin d'êtres les plus mauvais dans ce genre là et au final, j'en ressors déçu. Je m'attendais clairement à mieux de ce "Black Coal" qui a mon gout, manque de beaucoup de choses. D'accord, l’environnement est sympa ; les acteurs sont convaincants ; la photographie est pas mauvaise et ... en fait c'est tout. L'histoire ne m'a pas emballé, les rebondissements n'en sont pas vraiment, tout est assez mou (même si ça ne me dérange pas en général quand c'est bien fait), manque cruel de bande originale, long dans la durée alors que l'on aurait pu faire quelque chose de plus court et de plus intense, etc. Bref, j'ai peut-être mis ce drame/thriller sur un piédestal (comme il m'arrive souvent de faire) et avec mon objectivité que j'essaie de parfaire au maximum, je ne peux qu'avouer que je n'ai pas été fan. Après, certains me diront que chaque réalisateur à son style, je suis d'accord mais je ne suis pas obligé de me soumettre aux critiques de Télérama (pour ne citer qu'eux - et qui comme par hasard n'ont pas noté ce long métrage). Voila, donc ni un navet ni un chef d’œuvre, tout simplement moyen. 10/20.

Un film asiatique qui mérite d'être vu et qui comporte une suite logique durant le film.

Black coal a quelque chose de Fargo... Le froid, sans aucun doute, mais aussi ces personnages fermés sur leurs secrets, engagés dans une trajectoire impossible vers un destin qui leur échappe. Black coal, c'est un regard non conventionnel, porté par le réalisateur et auteur Diao Jinan, sur une Chine sans charme, beaucoup plus proche de la réalité de centaines de millions de chinois que la vision idyllique du Bund de Shanghai.... Immeubles ternes, rues glacées, froid glacial pénétrant, néons verdâtres perçant la nuit, rudesse des rapports humains, conditions de vie médiocres dans ce nord charbonnier de Harbin Dans ce décor sombre, une histoire de meurtre rassemble une jeune femme énigmatique et un flic alcoolique. On ne raconte pas un film policier, mais le puzzle des corps illustre bien ce drame à tiroirs : qui tue ? qui meurt ? qui est vraiment coupable ? L'histoire se dévoile au bout d'une traque sanglante et glacée. Film choc qui a reçu l'Ours d'or à Berlin tant pour ses qualités narratives que pour une photographie éblouissante d'invention et de rigueur. Chaque plan porte violemment son message. Il faut voir Black Coal. Parce que c'est un grand film qui imprime durement sa marque, parce qu'il faut comprendre que derrière le masque des pays et des régimes, l'homme reste le produit de ses passions.

Aussi dense qu'imprévisible, "Black Coal" est autant un solide polar qu'une vision lucide de son pays. Une sublime ellipse au tiers du film suffit à en constater toute la force.

Il y a dans ce film des éléments intéressants, on se plonge dans une Chine rude,au fin fond d'une province industrielle, aux rapports sociaux tout aussi rudes que le climat avec une pauvreté flagrante. Les flics ressemblent à M.tout le monde et tout ceci reste déroutant tant les codes du polar à l’américaine sont ancrés dans notre ou en tout cas dans mon imaginaire. En cela le film est intéressant et montre une autre réalité. La réalisation est ensuite le second point positif avec une magnifique ellipse lors de la scène du tunnel ou la poésie incongrue de la scène finale. Le reste souffre du jeu exagéré des acteurs comme souvent dans le cinéma asiatique avec lequel j'ai beaucoup de mal. Question d'habitude et de culture surement. Quelques scènes sont tellement énormes qu'on se demande pourquoi elles ont été écrites de la sorte : spoiler: les flics abattus dans le salon de coiffure : le flingue tombe par terre devant le flic, le suspect le prend et tue 2 flics en toute simplicité
!! Puis la scène où les enquêteurs suivent en voiture la dame du pressing qui navigue en vélo à allure modéré dans une rue enneigée. "garde tes distances" dit un des flics alors qu'on doit déjà être vers un bon 10 km/h !! Enfin la scène où le flic arrête l'homme aux pantins spoiler: et se fait buter de manière totalement stupide tant elle nous est présentée à nous spectateurs avant qu'elle ai lieu!, on ne pressent plus les événements, des ficelles énormes nous les expliquent
. Ces formes d'invraisemblances et de simplicité presque burlesques qui semblent assumées sont totalement déroutantes. Une façon de souligner un cinéma sans esbroufe mais avec de la poéise, qui se joue des codes? ça donne sa singularité au film, encore faut-il l’apprécier.
Le scénario quant à lui est totalement alambiqué, trop, et les révélations tombent en chapelet comme autant de coup de théâtre (chinois) dont on se fout, occupé à remettre les pièces du puzzle en ordre. Autre point qui généralement peut donner une véritable plus-value au genre du polar : l'attachement aux personnages et le suspense, ici quasi nul. L'important dans ce cinéma est surement ailleurs, dans l'air du temps, dans cette virée glacée où les êtres se heurtent, se tuent, se désirent,s'étreignent, dans une vie désincarnée qui semblent dénuée de sens. Peut être le cinéma occidental nous en donne trop de sens, à la pelle afin de nous conforter dans nos croyances et dans l'importance de ce qu'est la vie, sa valeur. Cette idée du destin. Un film qui est une sorte de demi énigme pour moi, dont je n'ai tiré que très peu de plaisir, ce que sont censées nous apporter toutes les histoires filmées qu'on dévorent avant ensuite d'en faire toute une histoire.