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    Les Innocentes
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    245 critiques spectateurs

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    Nadia G.
    Nadia G.

    4 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 février 2016
    Exceptionnel
    Magnifiquement interprété
    Bravo aux actrices et à Anne Fontaine
    Courrez vite le voir
    ffred
    ffred

    1 489 abonnés 3 961 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 février 2016
    Depuis son premier succès (critique et publique) avec Nettoyage à sec en 1997, Anne Fontaine se construit une filmographie aussi éclectique que bancale. De jolis films (Entre ses mains, La fille de Monaco, Comment j'ai tué mon père...) et d’autres vraiment plus dispensables (Gemma Bovery, Coco avant Chanel, Mon pire cauchemar...). Filmographie qui se caractérise souvent par un certain manque d'émotion mais où la femme est toujours le centre d’intérêt. Ces deux caractéristiques sont une fois de plus réunies dans ce nouveau film. Il n'y a que des femmes (ou presque) dans Les Innocentes. Le scénario est tiré d'une tragique histoire vécue par les religieuses d'un couvent polonais au sortir de la 2è guerre mondiale. La réalisatrice passe de très peu à côté du grand film, voir du chef d'oeuvre. Sa mise en scène est pourtant souvent d'une grande maitrise et d'une grande précision. Privilégiant les scènes intimes, terribles, douces ou parfois drôles, aux scènes d'action et aux dialogues inutiles. Très beau travail technique, costumes, décors et surtout sur la lumière. Toutes les actrices polonaises sont formidables, avec à leur tête Agata Buzek et Joanna Kulig. Lou de Laâge, malgré son manque de talent et de charisme, s'en sort à peu près. Tout comme Vincent Macaigne, qui sort lui un peu de son registre habituel. Même si certaines scènes sont violentes ou dures et d'autres très touchantes, je trouve que l'ensemble manque malgré tout d'une certaine émotion qui aurait couronné un film par ailleurs très réussi. Et malheureusement toujours d'actualité. Le destin des femmes dans les guerres et conflits n'a malheureusement pas vraiment changé. Un beau film, poignant mais plein d'espoir malgré tout, à voir tout de même...
    mazou31
    mazou31

    80 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 mars 2016
    Très beau film qui adapte des faits réels (Pologne, 1945) avec beaucoup d’humanisme, de dignité et d’émotion. Il fallait une femme pour relater cette cruelle histoire de viols collectifs puis d’amitié entre des femmes que la foi (bénédictines vs athée) sépare. Et Anne Fontaine y réussit parfaitement, sans maladresse aucune, avec des images sobres et sublimes et un travail sur les lumières époustouflant. Une interprétation magnifique de toutes et particulièrement de Lou de Laâge, jeune actrice française déjà deux fois “césarisée”, qui explose dans ce film, . Un film beau, grave, austère mais lumineux.
    mem94mem
    mem94mem

    94 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 février 2016
    Anne Fontaine semble avoir mis tout son savoir-faire au service de ce drame historique. Le scénario est très précis, procède par touches qui sont ici de formidables huis-clos. Le film trouve son équilibre entre les différents aspects du drame et la spiritualité passablement bousculée des soeurs. Le casting est au poil, la lumière formidablement dosée et la mise en scène juste comme il faut, c'est à dire assez invisible. Le résultat est un film touchant, tant la proximité des soeurs est là. Le sujet soulève de redoutables questions, sur la foi et l'omniprésence de Dieu. Dommage que l'affiche ressemble autant à celle du film "Ida".
    Thibaud G
    Thibaud G

    40 abonnés 170 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 mars 2016
    Une histoire dramatique dont j'ignorais tout. Un film correct mais trop illustratif, cela manque de lyrisme ou d'humanité ou de passion ou de foi ! C'est bien de ne pas être tombé dans l'écueil du sensationnalisme en ne montrant pas les viols perpétrés par les soldats russes sur les religieuses mais il aurait fallu être au plus près des personnages évoqués afin de mieux comprendre leurs réactions et leurs atermoiements. Une belle découverte toutefois : l'actrice Lou de Laâge est formidable !...
    Christophe L
    Christophe L

    21 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 janvier 2016
    L’auteure de Gemma Bovery nous plonge ici dans les ruines de la Pologne, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. S’inspirant du journal de Madeleine Pauliac, jeune médecin de la Croix-Rouge ayant officié dans ce pays, en décembre 1945, elle nous raconte l’histoire de Bénédictines violées par des soldats de l’Armée rouge. Un sujet lourd, que la réalisatrice a su traiter sans emphase émotionnelle, en prenant une certaine distance par rapport à son sujet, usant notamment avec mesure des effets musicaux (essentiellement limités aux chants grégoriens rythmant la vie monastique) et permettant à Vincent Macaigne d’exprimer sa fantaisie empreinte de tendresse.

    Anne Fontaine évoque avec beaucoup de pudeur et de dignité ces femmes confrontées, de façon inattendue et violente, à leur féminité, à leur corps. Chacune de ses héroïnes fera face à la situation à sa manière. Certaines répondront par le déni, d’autre vivront leur maternité subie comme un appel à un retour à la vie extérieur…

    Les innocentes met en scène des religieuses. Il symbolise cependant le drame de toutes les femmes ayant connu le traumatisme d’un viol, un sujet auquel fait douloureusement écho l’actualité…

    Le propos ne se limite toutefois pas au martyr enduré par cette communauté. Avec beaucoup d’intelligence, il n’élude pas la question de la Shoah, et l’attitude des Polonais, en particulier Catholiques, pendant la guerre.

    Visuellement, ce film est porté par la subtile photographie de Caroline Champetier, qui fit ses premières armes, excusez du peu, aux côtés de Godard, Akerman, Doillon, Rivette, Jacquot, et qui officia, plus récemment, sur le tournage des Hommes et des Dieux et plusieurs films de Carax. Elle compose ici une lumière à la fois vibrante, pour les extérieurs dans la neige, et tout en clairs-obscurs, dans le style de Georges de La Tour, pour les intérieurs.

    Lou de Laâge fait montre d’une grande maturité dans son rôle. Mais on retiendra surtout les interprétations des actrices polonaises, impressionnantes, spécialement Agata Buzek et Agata Kulesza.
    leobis
    leobis

    46 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2016
    Tiré d'une histoire vécue, ce film est remarquable, tant par le sujet que par le traitement. l'image y est superbe ( belle lumière), l'actrice principale ( médecin de la Croix Rouge durant la deuxième guerre mondiale) est d'une justesse et d'une délicatesse rares. A ne pas manquer !
    Nathanaël Bechdolff
    Nathanaël Bechdolff

    22 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mars 2016
    "Au milieu de l'horreur, la vie s'invite" est la phrase qui peut le mieux résumer ce film ! Esthétiquement beaucoup du film se passe dans une lumière claire-obscure ajoutant de la profondeur au drame vécu par ces sœurs. Elles qui ont fait vœux de chasteté vont devenir mères. Au delà des aspects des questionnements liés à la foi, à cette crise que traverses les religieuses violées par des soldats russes se posent les questions de l'accueil de la vie, de ces nouveaux nés : grossesse difficile, déni de grossesse, abandon, orphelins... C'est la jeune médecin française de la Croix Rouge qui va les aider et trouver la solution qui va réconcilier les religieuses entre leur vocation et la vie des enfants... Un très beau film qui nous posent à nous aussi des questions existentielles.
    danna2509
    danna2509

    22 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2016
    Réconcilié avec le cinéma français depuis que j'ai vu le film de Pascale Breton, je suis allé voir celui d'Anne Fontaine qui, il y a peu, avait proposée une réécriture très intéressante du célèbre roman de Flaubert (Gemma Bovary, 2014). Pour commencer, je dois dire une chose, c'est qu'en France on sait filmer l'isolement en milieu monacal ou clinique. De Xavier Beauvois (Des dieux et des hommes, 2010) à Anne Fontaine en passant par Bruno Dumont (Camille Claudel, 2013), nous avons la chance de voir des films qui abordent ce sujet avec une délicatesse et une beauté visuelle qui me fascinent à chaque fois.
    L'histoire se déroule à la fin de la seconde guerre mondiale en Pologne. Alors qu'ils repoussent les allemands, les russes décident de s'arrêter dans un couvent et violent les religieuses qui s'y trouvent. A leur départ, les femmes pansent leurs blessures mais certaines sont tombées enceintes. C'est un secret inavouable que la mère du couvent compte bien ne pas ébruiter. Arrive alors une jeune assistante médicale qui va se charger d'accompagner les nonnes dans leurs grossesses. Le couvent devient un lieu où se mêlent les devoirs du médecin et ceux du croyant.
    Cette histoire terrible, qui a du arriver à de nombreuses nonnes dans l'histoire, femmes un peu oubliées du fait de leur isolement, est montrée avec grâce, sans effets inutiles. La mise en scène est superbe et le film est d'une grande beauté formelle.
    En toute subjectivité, j'ai beaucoup aimé les chants qui parsèment cette oeuvre. Anne Fontaine se contente de filmer cette histoire sans placer de jugements à l'emporte pièce sur ses personnages et sur leurs actions nous obligeant ainsi à nous interroger. C'est un film puissant et dur qui sait aussi parfois être drôle. Les acteurs sont excellents.
    Jonathan M
    Jonathan M

    111 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 février 2016
    Anne Fontaine passe le cap sensoriel, touché. Lou de Laâge aux lèvres croquantes, touché. Femmes sages et enfants bâtards, coulé. Pas de complaisance, l'Eglise en ressort à la fois fragilisée et renforcée. Match nul. Nul n'est pas Vincent Macaigne, docteur dandy, second rôle brillant. Une envolée scénaristique, des chutes de ton, c'est réussi. Le gâteau est beau, assez gros, il me manquera la cerise.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 11 février 2016
    Pologne, décembre 1945.
    Une jeune religieuse polonaise, aussi désespérée que déterminée vient secrètement demander son aide à Mathilde, jeune médecin de la Croix Rouge Française. Celle-ci refuse d'accord, ce n'est pas sa mission puis, touchée par le visible désespoir de la nonne, finit par accepter. Au couvent, elle découvre une, puis plusieurs jeunes religieuses, des bénédictines d'un ordre très sévère, ne parlant pas français pour la grande majorité, enceintes et sur le point d'accoucher. Les pauvres femmes ont été violées par des soldats russes, de véritables brutes. Non sans difficultés, la jeune femme les aidera, dans le secret absolu exigé par la supérieure (qui a peur du scandale qui entraînerait des conséquences dramatiques pour leur communauté). spoiler: Malgré un événement dramatique, une solution heureuse et très ingénieuse sera enfin trouvée pour protéger femmes et enfants
    . Les innocentes est un film aussi réaliste qu'émouvant, plein de sensibilité, de bonté et de compassion, d'une belle et grande valeur morale. Un film magnifique sur tous les plans, à ne pas manquer. Anne Fontaine est une grande réalisatrice.
    Stephenballade
    Stephenballade

    353 abonnés 1 235 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 juillet 2016
    Décembre 1945. La guerre vient de finir, et tel un cataplasme venu couvrir les plaies restées béantes, l’hiver a enveloppé de son manteau blanc les vastes contrées polonaises, coupant encore un peu plus du monde un couvent dans lequel une trentaine de sœurs Bénédictines vivent en autarcie. La belle réalisation d'Anne Fontaine se base sur des faits peu connus et pourtant bien réels de l’année 1945, à savoir le viol de la plupart des religieuses et/ou le meurtre d’une vingtaine d’entre elles. En somme, "Les innocentes" est un drame historique d’une immense gravité, sorti presque en même temps que "Spotlight". Tout comme son concurrent, le sujet porte sur une affaire de mœurs, sauf qu’ici ce n’est pas l’Eglise qui est montrée du doigt. Au contraire, c’est elle la victime, cette fois. L’Eglise en victime, affublée de ses malheureuses innocentes, voilà qui devrait apporter son lot d’émotions fortes. Les émotions sont là, oui. Mais pas aussi intenses qu’elles auraient dû l’être. Dans les faits, ces moments forts sont peu nombreux, le premier intervenant vers la 40ème minute, et le second… une quarantaine de minutes plus tard, ouvrant alors sur une dernière demi-heure empreinte d’émotion constante qui réussit néanmoins à soutirer quelques larmes. Pas forcément des larmes provoquées par l’instant T, mais des larmes soutirées par l’ampleur du drame et tout ce qu’il implique. Une œuvre homogène en quelque sorte, dont la plus grande réussite technique réside en la photographie. Cette dernière exprime toutes ses qualités dès les premières images. Les angles de vues sont millimétrés, et les portraits dressés en feraient pâlir de jalousie "La Joconde", le tout dans un éclairage tamisé matérialisé par une lumière blafarde, synonyme de l’entière dévotion dans la piété, une lumière sombre venue souligner à la fois la dureté de l’hiver et le drame qui a envahi le couvent et la congrégation qu’il abrite. Même les accessoires les plus anodins ont leur rôle en la matière spoiler: (le cierge apportant sa seule lumière lors de la césarienne)
    . Quant au casting, il n’y a pas grand-chose à dire, bien que Lou de Laäge ne m’ait pas complètement convaincu. Je n’ai rien à lui reprocher mais, c’est un avis qui n’engage que moi, j’y aurai vu à sa place plus une actrice de la trempe de Rachel McAdams. Ceci dit, pour qu’une production franco-polonaise s’attache les services d’une telle comédienne… je crois qu'on peut toujours attendre. Bien que Lou de Laâge n’ait pas le charisme de McAdams, elle interprète à merveille le perpétuel dilemme auquel elle est confrontée, avec les doutes de sa nouvelle mission qui semblent être en balance avec les certitudes de sa destinée. Un équilibre précaire qui se traduit aussi par la confrontation entre ses peurs, et la sérénité qu’elle retrouve au sein des murs austères du couvent. La mère abbesse, interprétée par Agata Kulesza, a en revanche la tête de l’emploi. Les dialogues ont été également bien travaillés, savamment aménagés de silences lourds de gêne, de honte, de mystères. Autrement dit : lourds de sens. La bonne idée des dialoguistes est d’avoir laissé les parties polonaises en polonais sous-titré, et les parties françaises en langue de Molière. Cela permet d’optimiser la crédibilité et de mieux immerger le spectateur dans le récit. Cela permet aussi de mesurer l’écart entre les cultures de ces deux pays, mais de prendre plus encore la mesure de l’écart creusé par l’opposition des conventions de femmes entièrement dévouées à Dieu avec l’athéisme ainsi que le côté rationnel de celle qui est venue les aider. Mais y-a-t-il seulement un côté rationnel après le chaos laissé par la guerre ? Au final, "Les innocentes" a frisé la perfection, porté par une documentation minutieusement approfondie, y compris dans le mode de vie des sœurs Bénédictines. Le sujet a été traité avec beaucoup d’humilité, sans jugement aucun, mais avec beaucoup de compassion. Malgré ces qualités indéniables, au risque de me répéter, il manque seulement de l’intensité dans les émotions, et peut-être un peu de charisme chez Lou de Laâge. Un film très réussi d'Anne Fontaine à découvrir absolument.
    Matching P.
    Matching P.

    11 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2016
    Film très féminin d'Anne Fontaine où domine une certaine douceur malgré la situation dramatique et la violence sous-jacente. Nous y avons retrouvé des échos de "Ida" et de ses paysages de neige en Pologne, comme on le voit sur l'affiche, et de "Magdalena Sisters" et "Philomena", dans l'approche du tabou de la maternité hors mariage. Ici cependant l'univers de la clôture paraît moins rude. Un film pudique qui aurait pu exploiter les scènes de viol, mais garde une certaine retenue et offre quelques instants de lumière, dans tous les sens du terme car il faut signaler une photographie très soignée.

    Les actrices sont très justes. Lou de Laâge, la jeune interne courageuse, mais surtout les sœurs polonaises Agata Buzek et Agata Kulesza, déjà remarquée dans "Ida" dont nous avions parlé ici , ont un jeu nuancé. Vincent Macaigne dans son rôle de médecin cynique au grand cœur ajoute une touche d'humour salutaire à ce film qui ne sombre jamais dans le misérabilisme ou le mélo, ce qu'on aurait pu craindre à la lecture du synopsis.
    Sally Ecran et toile
    Sally Ecran et toile

    56 abonnés 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 mars 2016
    « Les innocentes » met en lumière un fait historique passé sous silence et peu connu dans nos régions occidentales. En effet, durant la deuxième guerre mondiale, des militaires russes ont envahi un couvent polonais et ont maltraité les religieuses qui l’habitaient. Les séquelles, traumatisantes, ont eu de lourdes conséquences et quelques mois plus tard, des nouveaux nés étaient là pour rappeler les faits insupportables du passé.

    Glaçant, le sujet ne peut qu’interpeller, tant au niveau de la cruauté humaine dont les sœurs ont été les victimes qu’au niveau de leur foi. Ont-elles pu pardonner ? Leur croyance envers un Dieu amour n’a-t-elle pas été ébranlée ? Comment accueillir des nourrissons dans un lieu où la chasteté est prêchée ? Ce sont autant de questions et de réponses qui sont abordées dans ces presque deux heures de film... dont on sortira forcément marqué.

    La toute jeune comédienne Lou de Laâge est remarquable. Malgré quelques inconstances dans son jeu, elle porte le film avec beaucoup de courage et sait se montrer à la fois compréhensive et distante face à une situation difficile à vivre. Elle est le lien entre la médecine et la vie religieuse et elle peinera à recueillir la confiance de ces sœurs abusées et apeurées à l’idée d’être damnée pour avoir été engrossée. Dans ce monde de femmes où la solidarité est relative, les tabous sont nombreux et la pudeur exacerbée. La mission de « sauvetage » du personnage de Mathilde Beaulieu n’en sera que plus compliquée mais Lou de Laâge parvient à se l’accaparer et à la dépasser. Plus le film avance et plus la comédienne prend de l’assurance dans son rôle : touchante, fragile mais forte à la fois, elle assure et le fera jusqu’aux dernières minutes du film.

    Autour d’elle, une multitude de comédiennes, les plus considérables les unes que les autres. Qu’elles s’expriment en polonais ou en français hésitant, elles parviennent à nous faire croire que cette histoire est la leur et nous confient leurs sentiments les plus forts dans une prestation plus vraie que nature. Ces femmes, ce sont, entre autres, Agata Kulesza, la bluffante Agata Buzek, Joanna Kulig, Eliza Rycembel, la touchante Anna Prochniak, Helena Sujecka ou encore Katarzyna Dabrowska.

    Mais dans ce monde de femmes et de guerre, on trouve aussi deux hommes : le docteur Samuel Lehman (Vincent Macaigne) et le colonel Poix (Pascal Elso). spoiler: Samuel, jeune médecin de guerre, est aussi le collègue et l’ami de Mathilde. Lorsqu’ils ne se retrouvent pas autour d’une table d’opération, c’est autour d’une bouteille de vodka qu’ils partagent un peu de gaieté. Car leur quotidien est loin d’être facile et celui de Mathilde l’est encore moins depuis qu’elle a entrepris d’aider les sœurs à accoucher de leur bébé… dans le plus grand secret, au risque de voir le couvent démantelé.


    Des femmes au service d’une histoire incroyable et méconnue, dans un décor impressionnant où le silence est tantôt rassurant, tantôt pensant c’est sans doute ce qui résumera le mieux le sentiment qui nous habite à la sortie de la projection. On s’immerge dans une époque pas si lointaine et dans des lieux de désolation, on côtoie la misère humaine et les troubles de la foi, bref, on est l’espace d’un instant dans la campagne polonaise de 1945, neigeuse, froide, hostile. Si le film souffre de quelques lenteurs, on comprend que cette prise de temps est indispensable pour ressentir véritablement le fond des choses. O spoiler: n est néanmoins content de sortir par moment la tête de l’eau et de retrouver un peu de chaleur en l’histoire personnelle de Mathilde et Samuel.
    L’équilibre entre les deux univers de chahut de la Croix rouge française et le calme du couvent est d’ailleurs presque parfait.

    Anne Fontaine nous a déjà entraînée dans de nombreux univers et nous réserve sans cesse de belles surprises. Que ce soit avec « Coco avant Chanel », « Gemma Bovary », « Mon pire cauchemar » ou encore avec « Entre ses mains », elle propose tantôt un cinéma ludique, tantôt un cinéma réflexif et çà marche à tous les coups. Ici encore, elle signe un très joli film, basé sur des faits réels, et non contente de nous cultiver en soulevant un pan de l’Histoire polonaise, elle nous fait découvrir des comédiens de choix dans un contexte peu évident.
    papalou
    papalou

    14 abonnés 225 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 février 2016
    Lou de laage est vraiment très belle et tranche avec la rigueur et la froideur du couvent et des sœurs ursuline!
    Le parallèle est immédiat entre les "dieu et des hommes" et les innocentes: confrontation de la foi de de ces femmes et de la guerre. Confrontation à l'intrusion de la vie par l'horreur, et confrontation entre la vie qui explose avec l'essence même de la foi de ces sœurs engagées et mariées à Dieu !
    Au final cela en fait un film clivant dont Anne Fontaine a choisi son camp!
    C'est aussi une histoire de femmes entre L'infirmière Lou s'engageant dans la vie et réparant les corps et ces sœurs contemplatives et dans la spiritualité et l'isolement
    La narration reste classique, et la mise en scène rigoureuse sans être appuyé, elle laisse l'expression de point de vue différente du partie pris de Anne Fontaine. C'est en cela que ce film est intéressant car il laisse et propose des chemins possible et un autres jugement que nous pouvons avoir sur ce drame 60 ans après !
    Vincent Macaigne incarne un personnage assez anecdotique, avec un sens de l'humour caustique et replaçant le contexte de fin de conflit en Pologne ! Peut-être que certaine parole de Vincent sont en avance sur son temps.... C'est la position de Anne Fontaine qui peut aussi gêner les puristes.
    Que dire d'autre... Pression sociale et manque d'ouverture sur le monde conduit à des réponses inadaptées aux contextes exceptionnelles qu'est la guerre....
    Le solutions sont là devant nous et nous ne voulons pas les voir.... Peut-être une allégorie sur les réfugiés et l'Europe....
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