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    Les Innocentes
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    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 février 2016
    "Les innocentes" de Anne Fontaine fait preuve d'une sensibilité poignante qui nous envahit pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin, elle même grandiose...
    Sans pathos d'aucun genre, ce presque huis-clos nous met dans un état de tension et d'hébétude face à ces religieuses et à leur communauté, toutes perdues de devoir affronter l'impensable après ce drame lors de la deuxième guerre mondiale en Pologne...
    Grâce à des comédiennes admirables de sincérité, de justesse, dirigées avec un tact et une émotion sans pareil, on assiste à une remise en question des peurs, des croyances et des règles que ce couvent contient et maintient, et dont la hiérarchie chapeaute le fonctionnement sans bornes.
    C'est aussi cette facette du film qui est passionnante !
    Tout est en effet remis en cause, et les souvenirs, les doutes, les désirs enfouis, les vies antérieures reprennent leur raison d'être, reviennent dans les consciences !
    La maternité vue par chacune de ces sœurs et la réaction qui en émane est à chaque fois plus que bouleversante et on a vraiment la gorge nouée plus d'une fois sans que cela soit pourtant larmoyant, sans voyeurisme aucun, mais avec la plus au contraire avec la plus grande des pudeurs...
    Chaque naissance est pour beaucoup une véritable révélation, un retour à la vie...
    Lou de Laâge interprète son rôle avec une force et une présence étonnantes, elle assure sans faiblesse tous les états d'âme auxquels est confronté cette femme médecin envers ses patientes particulières, tandis que Agata Buzek est admirable de délicatesse et de sincérité dans son jeu magnifique, en tant que Sœur Maria dont la conscience rivalise dans la douleur avec ses devoirs d'obéissance envers la Mère Supérieure...
    Film bouleversant, puissant qui offre une réflexion plutôt bienvenue sur la religion, la guerre et la société.
    Ces actes affreux vécus et cachés dans la honte ont été le déclencheur ou le catalyseur d'un éveil à l'humanité dont ce film est un très beau témoignage !
    Une histoire d'amitié, une découverte d'un monde à l'autre, d'un monde vers l'autre...
    Un très beau film de Anne Fontaine sans aucun doute !
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2016
    Des témoignages facilement disponibles l'attestent : en 1945, non seulement l'Armée Rouge soviétique progresse irrésistiblement jusqu'à Berlin mais elle occupe les territoires conquis et considère comme une évidence et un droit d'y faire régner la terreur, notamment en pratiquant le viol systématique des femmes. Les soldats ne demandent pas mieux que d'exercer ce droit, sachant que leurs supérieurs hiérarchiques non seulement ne les sanctionneront pas mais les approuveront. L'un des témoignages les plus saisissants à ce sujet fut écrit par une femme anonyme de Berlin : elle y raconte le quotidien cauchemardesque des berlinoises contraintes de se terrer afin d'échapper, autant que faire se peut, à l'emprise fatale des soldats soviétiques (« Une Femme à Berlin », Folio n° 4653).
    Mais ce que dévoile aujourd'hui « Les Innocentes », le film d'Anne Fontaine, nous laisse stupéfaits. En Pologne, en décembre 1945, Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge, remarquable), une jeune interne de la Croix-Rouge française est mise en alerte par une religieuse échappée clandestinement d'un couvent de Bénédictines. Introduite dans la clôture, l'infirmière y est mise en présence de l'invraisemblable : plusieurs parmi les religieuses sont enceintes, le couvent ayant été investi, occupé, il y a quelque temps, par la soldatesque de l'Armée Rouge.
    Sans hésiter, tout à son sens du devoir et n'écoutant que son cœur, la jeune Mathilde se met au service des religieuses durement éprouvées, au point que se noue, petit à petit, entre l'infirmière issue d'une famille aux convictions communistes bien ancrées et l'une ou l'autre des cloîtrées une relation d'amitié ou de complicité qui autorise des confidences et n'est pas dénuée de dimension spirituelle. Quand Mathilde s'enquiert auprès d'une des religieuses de ce qui persiste de sa foi et de sa vocation après l'épreuve qu'elles ont subie, la réponse vient tout naturellement : « Au début d'une vocation, c'est comme si l'on était pris par la main et conduit doucement. Mais vient le jour où le Père lâche la main de son enfant et il faut continuer d'avancer malgré la nuit, les doutes, la croix. »
    Pour les religieuses bénédictines de ce couvent polonais, la croix est des plus éprouvantes. On imagine les nombreuses questions et les nombreux dilemmes qui se posent à elles. Elles s'efforcent de poursuivre leur vie conventuelle de toujours, mais, qu'elles le veuillent ou non, elles se trouvent confrontées à des faits qui risquent d'ébranler, de faire vaciller, les vœux mêmes auxquels elles se sont engagées. Deux des vœux sont particulièrement concernés. Celui de chasteté, bien évidemment, non seulement à cause des viols qu'elles ont subis mais aussi parce que, pour celles qui sont enceintes, chaque examen, même exercée par les mains d'une infirmière, est ressentie comme une nouvelle atteinte à leur intégrité, voire comme une agression. Celui d'obéissance aussi, car plus d'un doute et plus d'une question surgissent dans l'esprit de certaines religieuses au sujet des décisions prises par la mère abbesse.
    Cette dernière, en effet, semble habitée par une obsession : le secret. Pour elle, les faits qui se sont déroulés au sein du couvent doivent, à tout prix, demeurer secrets, sans quoi, elle en est certaine, un scandale éclatera, des sœurs seront victimes de l'opprobre et la communauté sera dissoute. La conséquence de cette obsession va de soi : comment garder secrets les grossesses et les accouchements de religieuses dont l'état exige des soins et, surtout, que faire des enfants une fois qu'ils sont nés ? Que fait la mère abbesse ? Comment s'y prend-elle ? Comment se résoudront ces épineuses questions ?
    C'est avec grande délicatesse et une constante justesse de ton qu'Anne Fontaine aborde ces questions inédites et ces dilemmes dans son film. On le ressent d'un bout à l'autre de celui-ci, la réalisatrice s'est elle-même fortement imprégnée de la vie conventuelle qu'elle met en scène. On le devine aussi à cause de la pertinence de certaines répliques, elle a été judicieusement conseillée (en l'occurrence par dom Jean-Pierre Longeat, l'ancien abbé de Ligugé).
    Servis par des actrices remarquables, le film convainc sans peine chaque fois qu'il se déroule entre les murs du couvent (c'est un peu moins le cas pour les scènes se déroulant au sein de la Croix-Rouge). On y ressent fortement la détresse des religieuses, leurs doutes, leurs peurs, mais aussi leur foi (même si elle a de quoi vaciller), leur espérance, leurs désirs (qui diffèrent de l'une à l'autre) et, étonamment, quelque chose qui surgit, par moments, et qui ressemble à la joie. La scène finale, surprenante, donne presque envie de rire !
    Ce film nous rappelle aussi que, de tout temps, et aujourd'hui encore, le viol est considéré par certains militaires comme une arme de guerre parmi d'autres. Cette pratique inqualifiable doit cesser : il faut non seulement la dénoncer mais agir pour qu'elle soit réellement sanctionnée pour ce qu'elle est : un acte criminel. 8,5/10
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2016
    Sur une idée de Philippe Maynial, le scénario de Sabrina B. Karine et Alice Vial se base sur des faits douloureux, monstrueux et bien réels. Les exactions commises se font douloureusement ressentir au travers des regards, de quelques gestes, de simples protestations. Les dialogues, loin d'être bavards, en disent pourtant long. Ils vont à l'essentiel et n'appuient en rien sur l'horreur du propos. La lumière blafarde, voire sombre, des intérieurs d'un couvent délabré dans la Pologne des années 1945 augmente le malaise. La réalisation assez démonstrative correspond parfaitement au thème abordé. Anne Fontaine a déclaré : "Le film soulève les questions qui hantent nos sociétés, et montre tout ce à quoi l’intégrisme peut aboutir." L'ensemble est minimaliste et réussi. Un face à face avec, d'un côté des femmes qui, pour la plupart resteront inébranlables dans leur foi, définie par l'une d'entre elles comme "vingt-quatre heures de doute et une minute d’espérance" et ce, en dépit des atrocités subies. D'un autre côté, une jeune infirmière athée qui leur portera secours. Ces face-à-face poussent à la réflexion, au respect, et laisse envisager un espoir. Aussi mince soit-il. La très jeune, mais convaincante Lou de Laâge, un étonnant casting d'actrices, toutes remarquables, servent magnifiquement ce long-métrage. Un homme arrivera à s'imposer face à ces comédiennes, le touchant et toujours parfait Vincent Macaigne.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 février 2016
    Un très beau film franco-polonais filmé avec la pudeur qui sied au sujet et qui nous immerge ainsi avec justesse dans le drame de ce couvent polonais. La guerre, la religion et finalement l'humanité sont au cœur de la réflexion sur cette histoire vraie méconnue. Les paysages enneigés de la campagne polonaise servent cette belle méditation historique. Le plus beau film que j'ai vu depuis le début de l'année.
    calliphilus
    calliphilus

    7 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mars 2016
    Peu de livres d’histoire relatent le sort des prisonniers de guerre français internés dans des camps situés dans la Pologne annexée par le régime nazi. Pourtant, ils furent plus de 300.000. C’est pour les soigner et les rapatrier que fut constituée par le gouvernement de la France Libre la mission de Varsovie. La Pologne se trouvait alors sous occupation Russe laquelle entendait faire régner sa loi. Autant dire que les soldats de l’Armée Rouge qui venaient de subir des combats acharnés et qui risquaient le peloton d’exécution s’ils reculaient, se comportèrent rarement en gentleman vis à vis de la population qu’ils étaient censés libérer de l’oppression nazi. Si les témoignages abondent concernant les viols en Allemagne, les Polonais ont longtemps tu par honte, par pudeur mais aussi par crainte de représailles, les viols commis sur les Polonaises et, plus particulièrement les plus vulnérables d’entre elles, les nones de couvent.
    Le film « les innocentes » relate l’aventure d’une jeune interne française volontaire pour participer à la mission Varsovie et qui va être confrontée au drame de ces religieuses plusieurs fois violées et enceintes. Anne Fontaine aurait pu en rester au strict récit historique. Elle a eu l’idée de confronter cette jeune fille issue d’un milieu athée à la foi ardente de ces femmes blessées dont on découvre que certaines d’entre elles connaissent le déni de grossesse et accouchent sans rien dire, d’autres éprouvent un sentiment de rejet face à « l’enfant du péché », et d’autres au contraire s’éprennent de cet enfant qu’elles souhaitent garder auprès d’elle.
    La réalisatrices évite non seulement le pathos mais aussi la vulgarité d’un discours militant. Les scènes sont emplies d’un pouvoir émotionnel d’autant plus fort que tout est suggéré par des prises de vue pudiques, brèves, bien cadrées. Sur le plan strictement cinématographique, le film n’atteint pas le chef d’œuvre du fait d’un montage qui comporte quelques faiblesses, mais il se révèle tellement fort sur le fond que le spectateur d’une sensibilité normale ne peut s’empêcher d’avoir la gorge nouée devant maintes scènes poignantes. On retiendra aussi la beauté des chants et la qualité des voix cristallines des religieuses admirablement bien interprétées par des actrices peu connues du public français. Lou Delaâge est remarquable. Sa diction est parfaite et son jeu plein d’émotion. Les interprètes masculins dont Vincent Macaigne sont à la hauteur des exigences du film sans atteindre, toutefois, le niveau de leurs consœurs.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2016
    Avec un tel sujet, fort, dramatique et douloureux, l'on se dit qu'il aurait fallu être un manchot pour rater ce film. Mais on a tort, si Les innocentes est aussi bouleversant en son dénouement, c'est qu'il est empreint d'une délicatesse infinie et d'une bienveillance et d'une empathie admirables. Quand débute Les innocentes, l'horreur a déjà eu lieu. L'armée rouge a violé les nonnes d'un couvent polonais dans l'indifférence générale. Staline, qui connaissait les exactions commises par ses troupes balayait ces crimes d'un pathétique : "Il faut bien que les soldats s'amusent un peu." Les alliés ont su aussi mais ce n'était qu'un effet collatéral de la guerre, n'est-ce pas ? Le film d'Anne Fontaine redonne à ses femmes un visage et une dignité, il n'en fait pas pour autant des saintes. Elles sont soeurs et elles deviennent mères, leur foi en est ébranlée mais elles sont soudées par ce secret inavouable. Le scénario, d'une belle densité et complexité, est aussi parfaitement lumineux : il nous fait pénétrer dans le couvent par l'intermédiaire d'une infirmière française qui sera leur ange purificateur, en quelque sorte. Anne Fontaine, qui a une longue expérience dans la mise en scène de films réussis (Nettoyage à sec) mais aussi désastreux (Perfect Mothers) s'efface intelligemment devant la hauteur de son histoire. Elle n'en oublie pas pour autant la direction d'acteurs (d'actrices plutôt), magistrale. Lou de Laâge y trouve son rôle le plus marquant, qu'elle endosse avec la maîtrise d'une grande au milieu d'interprètes polonaises remarquables. Sans chercher le mélodrame, Les innocentes touche pourtant profondément, mû par une sincérité sans faille.
    Rictus1260
    Rictus1260

    25 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 mars 2016
    Ce film est inspiré d'un fait réel peu connu. L'horreur est de ce monde à cause de l'homme mais il est converti en paradis grâce au sacrifices des unes et au dévouement des autres. Cette amitié profonde qui nait entre une religieuse contemplative polonaise et une infirmière française de la croix rouge nous plonge dans l'admiration. Quels rôles tout empreints de grâce pour ces deux actrices Mathilde et Marie, qui telles les Marthe et Marie de l'évangile nous enchantent, nous impressionnent, nous font vibrer. Je remercie sincèrement Anne Fontaine pour nous avoir fait connaitre cet épisode poignant bien que révoltant de l'après guerre et pour avoir réalisé un des meilleurs films français depuis longtemps après "Des hommes et des Dieux". C'est sûr, ça nous change des films poisseux qui font le buzz sur le grands écrans en ce moment tels "les tuches 2" "zoolander" et j'en passe et des meilleurs, films commerciaux qui plongent le public dans le crétinisme absolu et l'anesthésie totale. Pour la petite histoire, j'habite une ville (je ne la cite pas) mondialement connue pour ses organisations internationales et sa vocation reconnue pour l'aide humanitaire. Eh bien dans ma ville, ce film n'a été projeté que pendant deux semaines dans une salle minuscule totalement inconnue du grand public...
    Bernard M
    Bernard M

    20 abonnés 432 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mars 2016
    Voici un film intéressant que j'ai pris plaisir à voir.C'est une des atrocités cachée de la deuxième guerre mondiale.Le film est sobre, pudique.Il sonne juste. Les sentiments jaillissent clairement: le courage, le dévouement jusqu'à l'abnégation...C'est une réussite qui n'a de limites que celles fixées par sa trop grande sobriété.
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 août 2021
    On sait que la soldatesque soviétique, dans les 6 premiers mois de 1945, alors qu'elle avance en Allemagne, puis la "libère", aura violé près de 2 millions d'Allemandes. On sait moins que des horreurs comparables ont eu lieu un peu partout, lors de cette "libération" de l'occupation nazie par les Rouges, notamment en Pologne. S'inspirant du journal d'une Française, médecin de la Croix-Rouge, la franco-luxembourgeoise Anne Fontaine (avec une petite équipe de co-scénaristes, adaptateurs et dialoguistes) livre un film remarquable (sa 14ième réalisation pour le cinéma) sur cette ignominie, "Les Innocentes". La scène est à la campagne, près d'une grande ville - Varsovie probablement (où la Croix-Rouge française a ses quartiers - dans le cadre du rapatriement de centaines de milliers de prisonniers de guerre hexagonaux, souvent blessés - parmi lesquels de très nombreux Alsaciens et Mosellans, des "Malgré-nous"). En hiver. Dans ce désert blanc de champs et de bois, des bâtiments conventuels (ceux d'une communauté d'une trentaine de moniales bénédictines, novices et professes). Les Barbares les ont "visitées" à plusieurs reprises. Violées en réunion - elles ont donc eu la "chance" de ne pas avoir été massacrées. Le récit débute par l'accouchement délicat d'une des religieuses souillées (un "siège"), et l'arrivée providentielle de Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge), une interne travaillant pour la Croix-Rouge depuis la Libération de Paris, et depuis quelques mois en Pologne. La jeune femme délivre la parturiente grâce à une césarienne, et exige de revenir pour des soins post-opératoires. Ce faisant, elle se heurte à l'hostilité de la mère supérieure (Agata Kulesza), mais pourra compter très vite sur l'appui de soeur Maria (Agata Buzek). "Les Innocentes", ce sont ces créatures inoffensives, les victimes (dont une importante proportion de gestantes) et leur progéniture, née ou à naître bientôt - mais aussi ces gamins, orphelins de guerre, que Mathilde croise tous les jours, survivant comme ils peuvent spoiler: (et pour lesquels elle trouve, in extremis, une solution bénéfique pour tous).
    AF réussit à faire progresser son récit à petites touches, avec autant de précision que de délicatesse. Ces sinistres faits, réels (pour l'essentiel) prennent devant sa caméra (très beau travail de Caroline Champetier à l'image) une dimension de "conte moral", balayant sans surcharge aucune un large prisme spoiler: (vocation contrainte, déni de grossesse, instinct maternel plus fort que tout, suicide - du désespoir... sont ainsi illustrés - tout autant qu'orgueil et pardon...)
    , grâce à des personnages fouillés et emblématiques spoiler: (le médecin juif - Samuel Lehman alias Vincent Macaigne, l'abbesse qui paie dans sa chair - les viols ont souvent été vecteurs de maladies vénériennes - ses "expositions" à la croisée des chemins, Mathilde, de famille communiste, saisie par le spectacle de la foi et la paix du couvent, Maria, à la superbe humanité...).
    Un film sans pathos (mais avec une émotion de tous les instants - ce qui nécessite beaucoup de maîtrise dans la mise en scène), ni ton docte, admirablement défendu par une très belle distribution, franco-polonaise.
    Valérie S
    Valérie S

    20 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 mars 2016
    meilleur film depuis bien longtemps. très belle histoire humaine, filmée avec pudeur mais sans tabous. très beau jeu des actrices. un très beau film à voir.
    Christophe R
    Christophe R

    24 abonnés 465 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 mars 2016
    En voyant "Les Innocentes" ce soir, il s'est passé un de ces rares moments de magie absolue, un de ceux qui captivent, passionnent, mouillent les yeux, font rire et touchent en plein cœur. Dire que j'ai aimé ce film est très peu par rapport à ce qu'il m'a procuré. D'une beauté parfaite (une photo - mais une photo !!! - , rarement aussi belle qu'ici, dans cette " blancheur grise " de Pologne) pour une histoire dramatiquement poignante. Ce film n'est pas juste un film de plus sur l'après 1945, il s'agit d'un film d'une extrême délicatesse sur une des nombreuses horreurs de cette période, servi par des acteurs tous d'une grâce inouïe et d'une justesse incroyable (je ne connaissais ni Lou de Laage ni Vincent Macaigne, pour ne citer qu'eux, et ils m'ont pris par la main, tout doucement, pour me conduire auprès de ces religieuses si subliment interprétées par ce casting polonais). Je peine à trouver des mots pour exprimer mes sentiments tant l'émotion fût énorme devant ce bijou de film. Parler d'un chef d'oeuvre est souvent rapide, mais pas avec "Les Innocentes" qui, pour moi, est un de mes plus beaux moments de cinéma, tout simplement.
    Charles-Antoine Bertaux
    Charles-Antoine Bertaux

    61 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2016
    Superbe rencontre de cinéma hier soir au Gaumont Rennes !

    Quel plaisir d'avoir pu échanger avec la réalisatrice du biopic "Coco avant Chanel" ♥ qui offre avec son nouveau film un nouveau beau portrait de femmes « innocentes »

    Son nouveau film est certes dur (il raconte l'histoire vraie de la Résistante et infirmière à la Croix-Rouge française Madeleine Paulilac – renommée Mathilde Beaulieu – qui a aidé des religieuses bénédictines polonaises tombées enceintes après avoir été violées par des soldats soviétiques) mais magnifique, et pas dépourvu d'humour grâce à l'acteur Vincent Macaigne, qui interprète un infirmier juif amoureux de Mathilde, et qui insuffle une véritable fraîcheur à ce drame.

    Le casting est impeccable et remarquable ; les deux actrices principales polonaises Agata Buzek et Agata Kulesza sont brillantes, et l'actrice Lou de Laâge (que j'ai découverte et trouvée épatante dans "Jappeloup") est ici plus que talentueuse ! « C'est son premier rôle d'adulte » m'a répondu la réalisatrice Anne Fontaine

    "Les innocentes" : un huis-clos historique, sur un drame méconnu de la Seconde Guerre mondiale, À VOIR dès le 10 février.
    Abus Dangereux
    Abus Dangereux

    37 abonnés 108 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 février 2016
    Ce film au sujet plus que délicat, réussit à trouver un bel équilibre. Il ne tombe jamais dans le mélodrame total ou le pathos et nous fait bien comprendre le désarroi qui va envahir ces religieuses blessées dans leur chair, ébranlées dans leur foi. Car, comment continuer à croire quand on a été violenté, violé et que quelques mois plus tard un enfant arrivera, allumera l’instinct de mère et que cette maternité ne pourra pas s’exercer ? Comment continuer à vivre pour ces innocentes quand on doit se séparer de son enfant, et pour la mère supérieure quand on doit ne pas transiger ? La très belle fin de ce film où la vie reprend ses droits et où le soleil réapparaît au sens propre comme au figuré nous donne quelques réponses. Lou de Laâge et Vincent Macaigne, médecins au grand cœur, sont parfaits ainsi que l’ensemble de la distribution. La direction d’acteurs est excellente et la mise en scène austère est magnifiée par une belle photographie (les clairs-obscurs sont très réussis). On ne peut souhaiter à ce film que d’avoir la même réussite que « Des hommes et des dieux ». Ce serait mérité !
    Laurent C.
    Laurent C.

    237 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2016
    La Pologne, 1945, au moment de ce qu'on nous a dit en cours d'histoire comme la fin de la guerre et le début de la modernité. Il neige souvent dans ces contrées lointaines, et des religieuses vivent encore recluses dans un Monastère, certaines de leur croyance, alors qu'à quelques kilomètres, la Croix Rouge Française tente de secourir les corps meurtris par les combats. Parmi l'équipe médicale, il y a Mathilde Beaulieu, une jeune assistante dont une religieuse va implorer le secours. Car, dans ce couvent, des bébés naissent, des nonnes sont enceintes, au risque du scandale que l'institution religieuse ferme et que les femmes qui ont été abusées par les militaires russes et allemands perdent la foi. Anne Fontaine pose son regard sur ce monde clos, glacial. Elle offre un regard rempli de dignité, un regard qui ne juge jamais, qui ne condamne jamais. Même la Mère Supérieure devient légitime dans les choix qu'elle opère, pour protéger ses sœurs. Même Mathilde Beaulieu se confronte au risque de la désobéissance civique. Même quelques religieuses s'adonnent au péché de leur maternité. Le film est bouleversant et complexe. Il apporte du bien dans un monde actuel où le fait religieux est systématiquement mis en doute, contrarié ou déformé, et rappelle à des valeurs d'humanité universelles. Le titre lui-même est finement choisi. Car ces religieuse sont tout aussi innocentes dans le vœux et la croyance en Dieu qu'elle se sont imposés, qu'elles ne sont en rien responsables de la tragédie guerrière et des horreurs commises contre leur propre corps. Anne Fontaine est une réalisatrice inégale, capable du pire avec "Perfect Mother" ou "Mon Pire Cauchemar", et du meilleur, comme cet opus "Les innocentes", où elle parvient à restituer une époque, un lieu, un espace et des émotions sans vulgarité ou pathos. Lou de Laâge est exceptionnelle dans son rôle d'assistante médicale. C'est une actrice, particulièrement belle, qui rappelle une Isabelle Adjani en son temps, mais elle montre surtout une grande adresse dans la composition qu'elle donne à ce rôle qui aurait pu verser dans le maniérisme ou le grotesque. Le piano accompagne souvent les images, donnant ainsi au film une grandeur supplémentaire, comme un sursaut d'âme en ces temps difficiles que notre monde traverse.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2016
    Anne Fontaine réussit avec Innocentes l'un de ses meilleurs films dans une carrière abondante mais marquée par une poignée de réussites seulement. Les décors naturels, un vieux couvent dans la campagne polonaise, la subtilité des images, l'interprétation sobre, notamment des premiers rôles, et un scénario clair qui expose des faits bruts sans pathos ni jugement de valeur constituent les principaux atouts de cette dénonciation d'un drame collectif et individuel, le viol quasi industriel par l'armée rouge d'une grande partie des femmes se trouvant sur son passage à la fin de la seconde guerre mondiale. On retiendra la montée en puissance de Lou de Laâge avec - enfin - un rôle à sa mesure et on ne peut qu'encourager Vincent Macaigne, magnifique en jeune médecin juif désabusé, à continuer à mettre son talent au service de films ambitieux.
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