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    Much Loved
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    170 critiques spectateurs

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    Robin M
    Robin M

    61 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2015
    Depuis sa présentation à la Quinzaine des Réalisateurs, Much Loved doit faire face à la croisade politico-médiatique que lui assène le gouvernement marocain. Censurée seulement à partir d’extraits, l’œuvre de Nabil Ayouch ne nuit pas à la « femme marocaine », devenu soudainement une sorte d’enjeu sociétal, mais s’inscrit pleinement dans la filmographie d’un réalisateur s’évertuant à donner une voix aux laissés-pour-compte de son pays (cf. Les Chevaux de Dieu en 2012). A travers le destin de ses prostituées, il dresse alors le portrait d’une population cherchant un moyen de subsister en profitant, comme elle peut, des retombées touristiques sur lesquelles repose l’économie du Maroc. Egratignant le vernis de l’administration de Mohammed VI, Much Loved symbolise ainsi parfaitement le paradoxe d’un Etat perdu entre sa volonté de respectabilité – autant sur le plan religieux qu’international – et sa position de plaque tournante des marchés noirs (drogue, prostitution). La force de Nabil Ayouch réside dans le fait qu’il choisit de montrer cette schizophrénie sociétale par le biais d’un réalisme presque documentaire. Un parti-pris d’autant plus corrosif qu’il permet de dépasser le caractère fictif du film de gangsters sur la corruption et les écueils du cinéma social bien trop souvent misérabiliste.

    Les prostituées d’Ayouch s’insèrent parfaitement dans une réalité tangible, celle de la société marocaine. Elles s’intègrent dans la dualité de son paysage allant, par le biais de sublimes scènes de voitures, du bric-à-brac des quartiers pauvres de Marrakech au bling-bling des soirées en boîte de nuit ou celles privées de riches touristes. Sans jugement, le réalisateur marocain donne même à ses personnages la possibilité d’avoir un regard propre sur leur société. Ces figures féminines ne sont pas des marionnettes – encore moins des victimes – mais jouent un rôle dans ce monde nocturne qui sert d’exécutoire aux dominants et d’accès aux dominés. Œuvre féministe, Much Loved ne regarde pas la femme comme un objet filmique pétrit de sentimentalisme mais comme un rouage intégré dans un jeu de séduction et de combine censé empêcher l’écroulement du reflet de réalité qu’elles vendent. Elles sont ainsi des entités non-monolithiques amenant par un langage vulgaire, mais réaliste, une ironie à leurs conditions. Nabil Ayouch parvient à faire de Much Loved une œuvre étonnamment drôle et joviale reposant sur la capacité des hommes à s’acclimater à leurs malheurs.

    La démarche réaliste d’Ayouch ne serait pas aboutie en masquant la réalité des orgies nocturnes marocaines qui font vivre ses protagonistes. Peut-on désapprouver un réalisateur qui n’affadit pas son œuvre de peur de choquer des institutions moralisatrices ? Il est curieux de reprocher à un long-métrage sur la prostitution de montrer la prostitution. D’autant plus que Much Loved ne tombe jamais dans une impudeur gratuite. En effet, ce n’est pas le sexe qui intéresse le réalisateur marocain mais plutôt la maîtrise des corps et de sa séduction par les prostitués. L’acte, non montré, n’est que l’aboutissement d’un ballet sensuel des chairs ayant pour unique finalité d’assujettir le client et d’inverser les rôles de dominant et de dominé. Les prostituées d’Ayouch se différencient ainsi dans ces scènes mettant en avant leurs atours. C’est l’usage même de leur corps qui trahit, autant que leurs paroles, les différents archétypes qu’elles représentent : la pute sauvage, la pute romantique, la pute lesbienne, la pute provinciale.

    Avec Much Loved, la prostituée sort du schéma de soumission misérabiliste que lui colle le cinéma mondial. Nabil Ayouch s’attache à retranscrire la position sociale ambiguë de ces femmes surtout au Maroc. A l’instar de Noha (Loubna Abidar, éblouissante), elles oscillent entre une répulsion dictée par les codes moraux et un attrait économique aussi bien pour les familles que l’Etat. Véritable manne financière de la royauté, ces femmes sont le « pétrole » du Maroc – comme l’analyse avec ironie Noha – attirant un tourisme sexuel aussi bien arabe qu’européen. Le Marrakech d’Ayouch devient alors une sorte de Babel assouvissant les fantasmes des hommes. Néanmoins, les femmes trouvent par ce biais une certaine échappatoire à la misère qui les touche. Rare porte de sortie pour les couches les plus démunies, la prostitution permet une élévation sociale (une prostituée réussissant à ouvrir son salon de coiffure) ou un désenclavement (Hlima quittant sa province). Personnage marginal par excellence, la prostituée de Much Loved s’insère dans la société qui l’a vu naître en se présentant comme une sorte de sainte contemporaine, hébergeant et nourrissant les plus démunis.

    A l’inverse de l’opinion de ses détracteurs, Much Loved rend ainsi ses lettres de noblesse à la prostitution en donnant des visages au commerce du corps au Maroc. Ne louant pas une perversité féminine mais rendant son ambiguïté à la question de la prostitution, Nabil Ayouch signe une œuvre qui fera date tant par son génie scénaristique que par son exigence visuelle.
    Enrico M
    Enrico M

    49 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 septembre 2015
    Un film qui dépote ! D'une énergie de dingue, pas un seul temps mort ! Un film 100% féministe, respectueux, émouvant, dur et doux à la fois. Ces femmes sont des guerrières qui ne baissent jamais les bras, qui parlent cru, parce que telle est la vie pour elles. Mais le film magnifie aussi leur solidarité, à quatre, elles sont plus fortes que tous ces hommes qui les utilisent. Nabil Ayouch aime ses comédiennes et il aime surtout celles qu'elles incarnent dans le film : les prostituées de Marrakech. MUCH LOVED est le film d'un homme qui rend hommage à toutes ces femmes.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2015
    Much loved est interdit au projection au Maroc. Sur la foi d'images qui parfois ne figurent même pas dans le film et surtout à cause de son thème, inacceptable : la prostitution. Nabil Ayouch, dont on connait le courage, n'a pas eu peur de confronter une vision ultra documentée de son sujet à travers un film certes parfois trop cru et inutilement provocateur mais qui se révèle être en premier lieu un portrait de 4 femmes, des "guerrières" comme il les appelle, ces femmes que tout Marrakech voit mais qui sont comme socialement invisibles. Le débat est tronqué d'avance et rongé par l'hypocrisie,
    il est plus facile de jeter l'anathème que de contempler ce miroir pas très flatteur. Plus que les scènes "d'orgies" avec de riches saoudiens, l'on retient le cran et la solidarité de ces femmes sur lesquelles le réalisateur, aidé par sa "consultante" (Loubna Abidar, également son interprète principale, dans un rôle où elle est époustouflante) jette un regard jamais teinté de pitié ou de complaisance. Avant de parler de Much loved, ses opposants a priori feraient bien de regarder le film dont le réalisme fait à la fois froid dans le dos et chaud au coeur.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 26 septembre 2015
    C’est un film de fiction qui se déroule au Maroc et qui pourrait être un documentaire. Il met en scène, à travers quatre femmes, toutes les formes de prostitution féminines : trois viennent de la ville, une de la campagne. On y croise également celle des travestis et des enfants. Mais le film s’attache véritablement à la seule rencontre de ces femmes et de leurs clients : les riches Saoudiens, les Européens et même les pauvres Marocains qui payent en légumes. Entre femmes, la relation tarifée est plus suggérée que montrée.
    Le film détaille le travail de ces femmes jusques dans la crudité des scènes de sexe et nous les montre aussi dans leur vie privée, familiale ou amoureuse.
    A la misère sexuelle des hommes, à l’arrogance que leur donne la richesse et le pouvoir et qui exacerbent la domination masculine, ces femmes humiliées, violentées, violées, rejetées par la société alors qu’elle font vivre leurs proches, réagissent avec panache mais elles boivent aussi et se droguent pour supporter la violence morale autant que physique qui sont leur quotidien. Le réalisateur qui s’attache à elles avec respect et empathie, montre en parallèle qu’elles puisent leurs forces dans la solidarité et la tendresse qu’elles se portent les unes aux autres : elles sont leur antidote à l’humiliation et au rejet. Il est dommage que ce film ait été interdit au Maroc.
    VILLE.G
    VILLE.G

    48 abonnés 624 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2015
    Excellent.
    Je mets 5 étoiles pour compenser les notes trop basses à mon goût qui s'attardent sur le côté cru de l'histoire.
    C'est un film dur, intense, prenant, à montrer aux adultes évidemment mais qui raconte très bien une histoire, une situation.
    Très bien joué et filmé.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 17 septembre 2015
    Le parcours de 4 prostituées marocaines.
    Beaucoup de scènes à la limite de la pornographie.
    Au début on se surprend à les mépriser : trop bling-bling, trop maquillées, trop vulgaires etc..mais au cours du film on s'attache à ces jeunes femmes belles, pugnaces, caractérielles, franches et rigolotes.
    Nabil Ayouch entrprend une dénonciation des travers de la société marocaine musulmane.
    Dénonciation de la misére, prostitution, pédophilie, alcool, tourisme sexuel etc...
    Film très émouvant finalement.
    Les actrices donnent une image de femmes venales mais elles ont le coeur sur la main.
    Ps : le réalisateur semble mépriser très fort les riches saoudiens !!
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 septembre 2015
    "Much loved", c'est Marrakech, une bande de filles délurées cherchant de l'argent en échange de plaisirs avec des hommes et un regard de vrai cinéaste. Il est évident que dans un pays musulman comme le Maroc, ce regard dérange un tantinet. Les propos haineux et violents tenus au moment de sa projection à Cannes par la presse marocaine sont de ceux qui font frémir; Au-delà tout ce que cela démontre d'une société pétrie de religion et de non-dit, je suis certain que c'est l'étude de moeurs sans concession qui enflamme les esprits plus que la représentation de ces femmes, aux activités légères, mais loin d'être libres.
    Elles sont trois jeunes femmes, usant de leurs charmes pour soustraire de l'argent si possible à de riches saoudiens dont la fortune les fait rêver. Il faut savoir que l'européen à leurs yeux n'a plus guère de moyens. Les soirées sont nombreuses, l'alcool y coule à flot, les filles y sont traitées comme des putes, encore des moins que des femmes qui sont déjà des moins que rien. Mais celles-ci sont finaudes, elles ne sont pas dupes de cette richesse qu'elles ont entre leurs jambes, si convoitée par des hommes corsetés par une société moralisatrice. Elles s'offrent mais elles connaissent tous les moyens pour arriver à ramasser le plus d'argent possible, quitte à se faire parfois exploser l'utérus... Malgré cela, elles continuent de rêver au prince charmant, à l'homme qui leur offrira une vie d'amour et...de luxe...car, une fois qu'on y a goûté... L'une d'elles, Soukaina, pense avoir trouvé un homme qui l'aime. Il lui lit des poèmes au lieu d'abuser d'elle mais lorsqu'elle s'apercevra qu'il préfère les hommes et qu'elle le lui dira, elle sera rouée de coups par ce mâle incapable d'accepter sa vraie sexualité. Par contre sa copine Randa, osera sans colère vivre son homosexualité dans une douceur et une prévenance, certes tarifée, mais inconnue. Cette évocation de l'homosexualité a vraisemblablement plus énervé le pouvoir marocain que les parties fines des personnages féminins, finalement moins dérangeantes car au fond nécessaires soupapes à des mâles dominants mais frustrés. Et si vous ajoutez à cela , une scène très fine sur la prostitution enfantine, la présence de travestis, d'alcool, de drogues diverses et surtout de cet argent, nerf d'une guerre qui ne dit pas son nom, vous obtenez le portrait très dur d'un pays muselé.
    On a un peu vendu le film sur la polémique créée dans son pays mais il faut le dire, haut et fort, aller prendre un billet pour "Much loved" pourra peut être s'apparenter à un geste de soutien au réalisateur mais ce sera surtout l'occasion de découvrir un vrai cinéaste. Nabil Ayouch s'empare de ce sujet casse gueule avec une honnêteté absolue et filme ces femmes avec la distance idéale, ne cachant rien de leurs défauts, de leurs joies, de leurs contradictions, de leurs peines, Il les aime et sait le faire partager. Le regard qu'il porte sur elles est celui d'un ami, jamais malsain, jamais dans le jugement.
    La fin sur le blog
    Christoblog
    Christoblog

    741 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 septembre 2015
    En calant sa caméra au plus près de quatre prostituées marocaines, Nabil Ayouch n'a pas choisi la facilité : il savait probablement qu'il allait s'attirer les foudres de certains intégristes, sûrement pas que son film allait être interdit au Maroc et qu'il allait être attaqué en justice par des associations...

    La société traditionnelle marocaine refuse de regarder en face le phénomène de la prostitution, qui crève pourtant les yeux, et préfère donc l'hypocrisie : il faut dire que le miroir tendu par Ayouch est d'une netteté fulgurante.

    Du projet initial de documentaire, le film garde une sorte de naturalisme puissant qui emporte l'adhésion, porté par des actrices non-professionnelles (à l'exception de l'excellente Loubna Abidar). Il ne se passe pas grand-chose dans le film en terme de dramaturgie. On s'attend constamment au pire, mais l'hypothèse du naufrage ou de la catastrophe est balayé par la force magistrale que génèrent ces quatre magnifiques femmes : tout l'intérêt de Much loved est dans ce portrait.

    Nabil Ayouch dessine un tableau à la fois tendre et sans concession d'un milieu où le terrifiant (les hommes en général, les policiers et les saoudiens en particulier) cotoie le généreux (les travestis, Saïd). Il faut toute l'attention du réalisateur aux menus détails du quotidien pour tranfigurer une existence misérable en promesse d'avenir : trajets en voiture filmés comme dans un rêve (beau travail sur le son), gros plans empathiques sur les visages ou les corps, scènes de colère ou d'exaltation.

    Jamais voyeur, parfois brutal, Much loved donne à voir l'énergie féminine comme peu de films savent le faire.
    ferdinand75
    ferdinand75

    450 abonnés 3 639 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 septembre 2015
    Un film très puissant , très original , très ambitieux , et très culotté aussi, sur un sujet extrêmement délicat, pas si souvent traité par le cinéma des pays de l’ Europe de l’ouest, et là incroyablement assumé et décrit par un cinéaste marocain. Tout ce qu’il nous montre et dépeint existe partout, mais reste souvent tabou, y compris en France parce qu’il y a, entre autre, le débat actuel entre les abolitionnistes et les pro légalisation, et que l’intelligentsia française a du mal à se positionner. Nabil Ayouch a le courage de ne pas juger, il dépeint et il nous raconte le destin de 3, puis 4 prostituées de Marrakech et leur quotidien. Elles vivent dans un monde parallèle, marginal, ensemble, dans un appartement, avec comme confident, protecteur et chauffeur, un homme bienveillant. Le film aborde beaucoup de sujets au travers des clients des prostituées : le néo colonialisme actuel des nouveaux dominants, les Saoudiens, qui viennent au Maroc pour s’éclater, pour boire de l’alcool, faire la fête, dépenser leurs dollars avec les prostituées, dédaigneux, avec un machisme antique, sans respect pour la femme, ce qui amènera l’ incident de violences physiques contre une des filles. Il y aussi les clients européens ( français ) où l’on sent qu‘il reste un relent de colonialisme aussi, plus paternaliste ; le client est plus gentil avec sa prostituée, mais ne peut le montrer , il lui dit qu’il l’aime , mais il est marié, fait semblant d’être romantique et cela ne peut déboucher sur rien : i.e. très belle scène d’amour entre Loubna Abidar et le client français : du sexe venant d’un pays oriental, courageusement filmé, très beau , très sensuel ,tout aussi beau que le « Love » de Gaspard Noé , réellement courageux ,et qui a valut à Ayouch l’opprobre dans son pays ,et l’interdiction du film, sans qu’il soit visionné par la commission de censure . Les filles boivent, se droguent, font ce métier dans l’attente de faire autre chose, partir en Espagne pour une, élever son fils pour l’autre. Le film aborde brièvement aussi la question de la pédophilie, avec ce petit cireur de chaussures de 10 ? ans, qui avoue faire un peu plus que de cirer les chaussures avec les européens. Il y aussi la corruption de la police, avec cet inspecteur qui profite de sa position dominante pour se servir en nature, au forcing, avec violence sur Abidar …..( mais cela existe aussi en France) . Le problème extrême des travesties ou transex, encore plus marginaux, Et même l’homosexualité féminine, abordée avec délicatesse, là aussi un énorme tabou dans les sociétés Maghrébine, abordé en frontal. Il n’y a rien d’ "anti " marocain dans le film, 95 % des thèmes seraient les mêmes en France, mais la société marocaine n’aime pas aborder en frontal, et préfère glissé le sujet sous le tapis. Le film est beau, beaucoup de pudeur et de compassion envers ces femmes. Une belle réalisation , une belle photo aux teintes chaleureuses , les images volées en voiture , avec les vrais habitants de Marrakech sont très bien sélectionnées et apportent un vrai complément au récit principal de fiction, comme une vraie vie de l’autre côté du miroir, une mise en perspective. Les actrices sont formidables et tous les seconds rôles aussi, prouvant le grand talent de Ayouch , en tant que directeur d’ acteurs
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 septembre 2015
    un film captivant emouvant réel à souhait et surtout très courageux de la part de toutes les actrices avec une actrice principale étincellante. bravo pour ce film.
    ARGOL
    ARGOL

    25 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2015
    Ce film est un souk des mille et une nuits. On y trouve tout, pourvu qu’on y ouvre les yeux et les oreilles. Des couleurs, celles des bijoux, des poudres et rouges, celles des robes, des murs, des tajines. On y trouve des jolies femmes, joyeuses, libres, fortes, intelligentes, drôles, et un peu sorcières. On y trouve des messieurs plus ou moins respectables, plus ou moins aimables, pas toujours généreux, et parfois un peu pédés. On y fait la fête, en contravention avec des principes laissés loin de là, à la maison, en oubliant les préceptes, les règles, le regard des autres. On y entend des mots saignants, qui éclaboussent les esprits en les piquant un peu. On y danse, on y rit, on y boit, on s’y insulte gaiment. Magnifiquement mis en scène, « Much Loved » (ex « Périmées ») est fort à la fois de l’intensité de ce qui s’y raconte et de la grande justesse de ses interprètes. Nabil Ayouch est un magicien. Devant sa caméra, malgré la difficulté qu’il y a à interpréter un rôle aussi intense, l’incroyable Loubna Abidar, qui n’est pas actrice, est époustouflante. Face à Carlo Brandt, l’amant français éperdu d’amour, le regard de cette femme sublime, sans ciller, sans se détourner un instant, semble tout dire, au plus près de la vie, comme si Roland Barthes avait pris possession de son esprit et faisait le bilan d’une vie silencieusement. J’en ai eu le souffle coupé. Je salue le talent d’un grand maître, passionné de cinéma et, contrairement à l’un de ses cousins, et malgré l’immense talent de celui-ci, amoureux de ses personnages et de ses actrices. C’est un amour débordant, sensuel, charnel, respectueux et profondément généreux. Je l’ai ressenti comme s’il m’était destiné, moi le spectateur éberlué et séduit, heureux de revoir le Maroc et son bel esprit diffus, partagé par tant de gens, qui me régalait tant quand j’y allais enfant. C’est un film destiné aux amoureux de la vie. Alors, à bon entendeur…
    yann r
    yann r

    56 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2015
    Film d'une grande intensité qui montre une facette méconnu d'un monde sauvage et difficile. A voir absolument ! !
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 169 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 septembre 2015
    C’est l’histoire de prostituée dans un pays où la femme est encore dans une position inférieur. C’est l’histoire de ces femmes qui tentent d’être libres et de vivre comme elles le souhaitent. Much Loved n’est pas un film qui cherche à dénoncer la prostitution. Much Loved est tout simplement un portrait de femmes qui s’assument, qui connaissent des difficultés certes, mais qui vivent leurs vies avec un positivisme très fort. La mise en scène souvent très crue, ne fait pas dans la demi-mesure. Filmé de façon quasi-documentaire, on doit ce réalisme à ces actrices au talent incroyable. Nabil Ayouch signe ici sa plus belle œuvre grâce à un sujet tabou montré avec autant de normalité.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    César D.
    César D.

    33 abonnés 616 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 septembre 2015
    après avoir vu ce film, je comprends pourquoi le gouvernement marocain l'a interdit de diffusion. prostitution (quoi de plus normal et courant, pourtant), corruption policière (quel scoop!), sexualité (c'est bien connu, les marocaines - je dis bien marocaines, et pas marocains... - n'ont pas de sexualité en dehors du mariage), misère. tout ça, ça fait tâche, et ça n'est pas bon pour le tourisme, principale source de revenus du pays. cette hypocrisie mise à part, Much Loved nous offre une vision réaliste et honnête de ce qu'est la vie de ses travailleuses du sexe, entre débrouille, petits arrangements avec famille et religion, et confrontation journalière avec sa police pourrie jusqu'à l'os. pas de quoi fouetter un chat de ce côté de la Méditerranée, mais un grand pas pour la liberté du Maroc. mention spéciale aux actrices et acteurs, tous très convaincants. après Sur la planche (2012, excellent également), ça fait du bien de voir autre chose que du gnan-gnan pour touristes ^^
    Pauline_R
    Pauline_R

    172 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 septembre 2015
    Un film puissant, qui se révèle à la fois dur, parfois cru mais aussi solaire. On s'attache rapidement à ses filles interprétées par un trio puis un quatuor d'actrices lumineuses, Loubna Abidar en tête : elles sont à la fois fortes, généreuses, drôles et à fleur de peau. Le film nous montre avec sans doute pas mal de réalisme la prostitution à Marrakech, sans pour autant tomber dans le glauque ou sordide. Toutefois, le film comporte quelques longueurs, tourne en rond pendant plusieurs minutes, donnant un aspect un peu répétitif aux scènes, c'est dommage.
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