Avis : Le Ciel Attendra - Page 8

S'il y a bien un sujet de société qui se distingue depuis quelques années déjà et qui n'avait pas encore eu droit à un traitement minutieux sur grand écran, c'est bien celui de l'embrigadement des jeunes français dans le djihadisme. Il y a bien eu "Les cowboys" de Thomas Bidegain l'année dernière mais le film était plus le reflet d'une société et d'un monde en pleine mutation qu'un véritable regard à la loupe des mécanismes de l'enrôlement extrêmiste. C'est ce que propose "Le ciel attendra", deux parcours de jeunes filles brisées par des rencontres fortuites sur internet, nouveau terrain de chasse des malveillants. A partir d'une narration non-linéaire, le film se divise en deux parties : la dure sortie de l'enfer pour Sonia et l'effroyable plongée de Mélanie dans l'horreur djihadiste. Marie-Castille Mention-Schaar, la réalisatrice, a su trouver la recette juste entre émotion et décryptage d'une influence qui s'insinue comme un poison. Les deux histoires se lisent comme un miroir et dégage l'impression d'un éternel recommencement. Avec ses plans serrées et ses acteurs à fleur de peaux, "Le Ciel attendra" fonctionne comme un véritable uppercut, la mis en lumière d'un probléme qui ronge la société française et qui ne semble avoir aucune solution. Seul bémol dans cette affaire, le film s'attarde particulièrement sur les manières de faire des réseaux terroristes mais questionnent très peu ce qui a permis à ces réseaux d'enrôler une jeunesse perdue dans une société qui les pousse à sur-consommer et qui détruit de plus en plus les barrières de la morale. Un film viscéral, parfois étouffant, d'autre fois atmosphérique, qui nous adresse uen véritable claque sur un mal tombé des cieux infernaux.

"Le Ciel attendra" se voudrait marquant, se souhaite informatif et s'ambitionne politique. Car le long-métrage de Marie-Castille Mention-Schaar se voit comme le témoin d'un drame contemporain, à la portée documentaire. Le contrepoids de toutes ces intentions est l'absence totale de vision et de cohérence artistique. La cinéaste laisse croire qu'elle pose un regard, là où elle impose un point de vue.

Cette manipulation se traduit par des choix formels vulgaires et nauséabonds, qui se jouent de la vision documentaire afin d'orienter dangereusement son propos, plutôt que de chercher une universalité thématique.

Ainsi, la mise en scène exaspère, tout d'abord dans son incompatibilité malsaine avec la narration, cette dernière nous cachant des événements pour mieux y imposer son discours, mais surtout par l'utilisation inconséquente et lourde du symbole du voile. De l'adolescente s'enroulant dans sa couette après une dispute, à la mère qui cache le corps nue de sa fille avec une serviette dû à sa passivité parentale, le tout de façon à marquer grossièrement la radicalisation lente de ces deux jeunes filles.

De plus, la représentation de l'embrigadement par Mention-Schaar est tout bonnement aberrante, passant par tout les lieux communs certes, mais de la manière la plus ridicule possible - billet plié révélant l'implication du gouvernement dans le 11 Septembre 2001, vidéos proche de la parodie etc. - tout en donnant une vision physique de la menace. L'intérêt est clair, coller à l'intime du personnage, à son point de vue, et donc à son "prince" personnel. Mais poser un nom - on passera sur l'insert totalement déplacé lors de la conversation internet - et une voix sur cette menace la limite à un individu et non plus à une organisation.

"Le Ciel attendra" est encore problématique pour bien des raisons (jeu approximatif des actrices, narration mécanisé par les thérapies de groupe, indigence des dialogues etc.) mais c'est bien son approche formelle qui en fait une œuvre détestable et dangereuse, se vendant comme une vision intime de la radicalisation, mais qui n'offre au final que le point de vue limité, étriqué et désespérant de sa réalisatrice.

Avec le paradis en attente on plonge dans l'univers impitoyable de jeunes adolescents qui se noient dans les réseaux sociaux et sont projetés dans un univers plein d'illusions et de manipulations. Tous ces jeunes adolescents qui sont influencés par tous les courants obscurs du net. Ce film nous montre avec toute sa brutalité comment des jeunes adolescents tombent dans la radicalisation des mouvements religieux extrêmes. Ils se débarrassent de tout et leurs cerveaux sont pris en otage sans même qu'ils se rendent compte du danger qui les menacent. Ce que la réalisatrice Marie-Castille mention-Schaar signe ici un film qui est saisissant de vérité. Un film essentiel terrifiant de réalisme, un uppercut en plein visage et face à ce réalisme de notre société actuelle. On peut aussi dire que les deux actrices, Noémie Merlant et Naomi Amarger ont interprété leur rôle avec une vérité impressionnante vérité qui faisait même froid dans le dos et a donné à ce film tout le pouvoir face à ces fléaux. Et face a des stratégies de recrutement de cette jeunesse si facilement malléable. Un film qui a tellement soulevé ma tension. Le Ciel Attendra a dit vraiment quelque chose sur l'avenir d'une certaine jeunesse fragile...

Un film gênant, dans sa forme comme dans son fond. Le montage, le son, l'interprétation et la réalité terrifiante qu'il nous étale devant les yeux quand on aurait préféré les garder encore un peu fermés. Allez-y et parlons-en.

Film avec un thème délicat mais la réalisatrice n'est pas tombée dans le piège.
On sent réellement que la documentation a été approfondie.
On ne tombe pas dans des généralités.
Tout est traité avec beaucoup de respect notamment de la religion musulmane.
Sandrine Bonnaire est extrêmement touchante!

Excellent film , interprétation exceptionnelle qui tente de nous montrer comment des jeunes sont endoctrinés pour rejoindre l'islam radical et devenir pour le compte de fanatiques des bombes humaines ou des esclaves . Film emprunt de beaucoup de réalisme à voir et à méditer

Sujet d'actualité et approche bien choisie, sans cliché et au coeur du problème. La mise en scène est en plus réussie.

Absolument bouleversant. Les deux jeunes actrices jouent de façon très vraie, pas de surjeu. Les deux histoires tournées en parallèle donnent une dimension poignante au film.

Beaucoup d'émotion dans ce film poignant qui nous plonge au cœur du doute de l'embrigadement jihadiste. Peut-être qu'il relève un peu trop du documentaire mis en scène pour faire un grand film de cinéma.

Une oeuvre dense, émouvante et nécessaire sur la thématique rarement abordée des mécanismes de l'emprise idéologique et de ses méfaits, soutenue par d'excellents comédiens. Un bel outil de prévention.

Waaaaah ! Superbe film ! Magnifique ! Désarmant. Qui prend aux tripes. Voilà un film qui devrait être obligatoire pour les 14/25 ans !
Toute cette détresse est d'une tristesse sans nom !

Bouleversant de vérité, magnifiquement interprété. Histoires qui prennent aux tripes, de ces jeunes filles qui se laissent séduire et endoctriner jusqu'à l'ultime décision de partir à leurs parents désemparés et impuissants..... un film à voir absolument pour essayer de comprendre .....

Un film poignant, dérangeant, il n’y a aucune prise face à cet endoctrinement religieux ! Les actrices sont bouleversantes de vérité, l’histoire est hélas d’actualité. Je n’arrive pas à comprendre comment un tel drame peut arriver, la religion, quelle qu’elle soit est pour moi un avilissement de l’âme à éviter et ce film va dans le sens de mes convictions.

Film d’actualité (sur la radicalisation de nos jeunes françaises) qui permet de dépasser les clichés et les idées qui n’ont pas de sens. Prestation éblouissante de Clotilde Courau.

le sujet est bien entendu tres aguicheur .... mais combien d'erreurs , de lourdeurs , de faciltés , qui en font uniquement un excellent film pour les soirées à théme de la TV , sans plus . Interprétation parfaite de Sandrine Bonnaire qui compense celle atroce d' Yvan Attal !