Bacurau
Note moyenne
3,5
1378 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné

120 critiques spectateurs

5
13 critiques
4
38 critiques
3
31 critiques
2
22 critiques
1
13 critiques
0
3 critiques
Trier par :
Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
traversay1

4 044 abonnés 5 044 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 27 septembre 2019
Après Les bruits de Recife et Aquarius, le nouveau film de Kleber Mendonça Filho (coréalisé cette fois avec Juliano Dornelles) ne pouvait que créer l'événement. Ancien critique, le cinéaste n'est visiblement pas de ceux qui se reposent sur leurs lauriers et Bacurau est très différent de ses prédécesseurs. Un vrai film de genre, très référencé (de Peckinpah au Cinema Novo, voire le western spaghetti). Un film fantastique, censé se passer dans un futur proche, mais que Mendonça préfère qualifier d'historique (et il prouve dans les scènes finales de Bacurau). Le mieux est d'en savoir le moins possible pour apprécier à sa juste valeur un film riche de tonalités très différentes, du gore au grotesque, au point qu'il est parfois impossible de déterminer s'il faut en rire ou en frémir. Pour les amoureux d'Aquarius, en particulier, le passage à Bacurau est franchement déstabilisant, surtout que l'entrée en matière est un tantinet laborieuse, le temps de comprendre de quoi il s'agit vraiment. Il ne s'agit pas que d'un film d'action ou d'un western, mais bien d'une oeuvre à fortes résonances politiques (voir le rôle des personnages américains et de la collusion du pouvoir brésilien) et sociales. Très dense et d'une grande opulence thématique, Bacurau peut se révéler une expérience en partie insatisfaisante, faute d'en saisir immédiatement tous les contours. Une fois digéré, le film mérite sans aucun doute une deuxième vision, histoire de mieux profiter de tous ses niveaux de compréhension. Et lire ce qu'en dit lui-même Kleber Mendonça Filho est tout à fait éclairant et passionnant.
Jmartine
Jmartine

186 abonnés 707 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 26 septembre 2019
Après Aquarius , où une sexagénaire intrépide, magnifiquement interprétée par Sonia Braga, faisait front à une armée de promoteurs qui avaient déjà racheté la totalité des appartements de ce bel immeuble de la très chic avenue Boa Viagem de Recife, en refusant de vendre le sien, chargé des souvenirs de toute une vie de musicologue….j’attendais beaucoup de Bacurau d’autant que le film avait reçu le prix de Jury au dernier Festival de Cannes…Kléber Mandonça Filho a cosigné le film avec Juliano Dornelles , directeur artistique de ses deux précédents films…Comme dans Aquarius, il est question dans Bacurau, de territoire et de résistance…l’action se passe dans un futur proche « d’ici quelques années » comme il est précisé, dans un village imaginaire du Sertao, région du Nordeste au climat semi-aride où il est difficile de vivre de la terre, où les inégalités sont fortes et où les problèmes d’eau sont cruciaux…les premières images montrent un camion-citerne qui zigzague sur une route défoncée….il a quitté la route principale où une pancarte indique Bacurau 17 km « si vous y allez, allez en paix »….r clin d’œil au western… à un moment il est obligé de slalomer entre les cercueils qu’un camion couché sur la voie a perdus….il alimente le village en eau potable et on comprend que le barrage en amont a été mis à sec à la suite de manœuvres de politiciens locaux…il amène Térésa, venue de la ville pour assister aux funérailles de sa grand-mère Carmelita, la doyenne et matriarche du village qui vient de s’éteindre à 94 ans… Pendant une première heure, on s’attache au charme pittoresque de ce village et de ces laissés-pour-compte en relation fusionnelle avec la nature qui les entoure…la beauté de certains plans nous fait oublier les lacunes d’un scénario qui a du mal à s’établir …la seconde partie se veut plus musclée avec ce groupe de mercenaires américains venus d’on ne sait où, établi dans une hacienda abandonnée, conduit par Michael (l’anxiogène acteur allemand Udo Kier) , observant les villageois à l’aide d’un drone en forme de soucoupe volante, et qui entendent rayer le village de la carte…pour le compte de quels intérêts…on le découvrira à la fin…le film mélange la science-fiction ( le drone), le western, le film de cangaço, forme de banditisme social, en révolte contre la domination des propriétaires et du gouvernement, incarné par les personnages de Pacote et Lunga….Les réalisateurs connaissent-ils notre Astérix national ? ils font prendre aux villageois des psychotropes naturels en guise de potion magique pour lutter contre les méchants envahisseurs .…certains pourront voir ce film comme une allusion à l’actualité du Brésil, et l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro….dommage que le résultat soit parfois aussi indigent sinon caricatural avec son final à la Tarentino …
dejihem
dejihem

149 abonnés 692 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 26 septembre 2019
Bacurau est un mix de western politique, de film d'horreur à la Carpenter et de gauloiseries grivoises, avec toujours un excellent travail sur le son que j'avais détecté depuis les bruits de Recife.
Avec son rythme si particulier, allant de calme à psychédélique, avec des personnages franchement originaux (ma préférence va au "méchant" androgyne enfermé dans le barrage sur le fleuve), ce film devrait faire un carton.
Dandure
Dandure

180 abonnés 203 critiques Suivre son activité

0,5
Publiée le 25 septembre 2019
Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: "Rayé" de la carte...c'est une fin ou un moyen?

La note est à la hauteur de la déception. La bande-annonce, bien aidée de la remarque "un western sous acide" des Inrocks et d'une musique de John Carpenter, semblait promettre un western intense et contemporain (voire un peu futuriste), dur et sec politique et engagé dans un pays qui a un continent d'histoires à raconter: le Brésil (terre de...contrastes et de pragmatisme où s'entremêlent tous les extrêmes : la vie, la mort, la démocratie, la corruption, la pauvreté, la richesse, l'urbanisation, la paysannerie etc). Sauf que c'est pas de l'acide. C'est du lexomil. Ca ne fait pas le même effet.
Tous les éléments étaient là pour renouveler à la brésilienne la variante "spaghetti" du genre et l'ancrer politiquement dans notre époque: une intrigue typique du western, un coin reculé dans un pays en pleine mutation, une communauté, des meurtres, des drones, des chevaux, des motocross, de la poussière, de la terre, du sang et des flingues évidemment. Mais aussi : des travellings, des décors de western et une collection de "gueules" de cinéma. Faire un western...le concept a dû paraître trop simple aux réals. Alors ils ont pris le contre-pied en flinguant le rythme avec une chronique villageoise quasi documentaire qui n'apporte qu'ennui et bâillement. On attend donc pendant 50 minutes que l'histoire daigne démarrer en se demandant qui est le personnage principal. spoiler: Cherchez pas, y en a pas. S'ils existent à l'écran en tant qu'archétypes (la toubib alcoolique, le seigneur de guerre aux ongles vernis, le chaman tout nu, le gentil voyou (qui a tué des innocents quand même)), ils n'ont pas d'histoires ni d'enjeux personnels, à peine un passé. Même la communauté en tant que mécaniques d'individualités n'est pas au coeur du récit puisqu'elle est idéalisée et toujours unanime.
. Ensuite je divulgâche sévère: spoiler: plutôt que de présenter simplement les assassins (ce qui aurait suffit vu le profil neuf et atypique de ces névrosés), les réal louvoient et inventent une histoire à tiroir parce qu'il ne faudrait surtout pas qu'on comprenne trop vite). Au final, j'aurais bien voulu des explications en plus.
Au bout de 2h, les réals se souviennent qu'ils voulaient faire un western et redécouvre l'usage du gros plan. 3 gros plans "bouche" et là, un petit miracle se produit: un vrai final de western qui bouscule la situation classique. 5 bonnes minutes de jubilation, enfin!
Reste le sentiment désagréable d'avoir vu un film qui choque pour choquer sans trouver de cohérence et qui s’intéresse à l'idée de communauté mais pas à celles et ceux qui la composent. Les 7 mercenaires, toute la horde sauvage, le bon, la brute et le truand peuvent se retourner dans leur tombe.
poet75
poet75

289 abonnés 703 critiques Suivre son activité

1,5
Publiée le 25 septembre 2019
Au commencement était un bon film… Mais au commencement uniquement. On peut se laisser captiver, en effet, par les deux ou trois premières scènes. Elles impressionnent, elles sont filmées avec un indéniable savoir-faire. Une camionnette roulant sur un chemin quelque part dans le sertão brésilien et écrasant à son passage des cercueils abandonnés sur le bord, avant de devoir se faufiler à travers un barrage routier. Un village perdu nommé Bacurau, village dont les habitants découvrent qu’il a disparu purement et simplement des cartes. Des villageois rassemblés pour les funérailles de Carmelita, une matriarche morte à l’âge de 94 ans, dont le cercueil laisse curieusement sourdre de l’eau. Autant de scènes très réussies laissant présager un film de qualité.
Malheureusement, il faut vite déchanter. Rapidement, le film se fourvoie dans un assemblage de séquences dont on a l’impression qu’elles sont agencées de manière presque arbitraire. Manifestement, les réalisateurs ont voulu proposer une sorte de parabole sur ce que risque de devenir le Brésil depuis l’accession au pouvoir de Bolsonaro. Mais ils s’y prennent très mal, situant leur histoire dans un futur proche figuré exclusivement par un drone ridicule ayant la forme d’une soucoupe volante !
Car, il faut le dire, on a affaire à une sorte de western d’anticipation, qui fait s’affronter deux camps, celui des villageois de Bacurau contre celui d’étrangers, de bandits sans doute fascistes venus en découdre avec eux en commençant par les assoiffer. Les premiers ayant beau n’être munis que d’armes de musée, alors que les seconds sont équipés comme de vrais guerriers, ils n’ont pas l’intention de se laisser tirer comme des lapins, on l’imagine. Les réalisateurs concoctent des scènes en conséquence, sans avoir d’autre perspective qu’une histoire de violence extrême. Macchabées baignant dans leur sang, corps affreusement mutilés, têtes coupées… Quelles que soient les intentions des réalisateurs, ils ne nous épargnent rien, ils filment toutes ces horreurs avec ce qui ressemble à de la complaisance. Ce film mal fichu et ultra violent n’en a pas moins reçu le prix du Jury au dernier festival de Cannes. Incompréhensible.
dagrey1
dagrey1

103 abonnés 655 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 26 septembre 2019
Dans un futur proche… Le village de Bacurau dans le sertão brésilien célèbre les obsèques de sa matriarche Carmelita qui s’est éteinte à 94 ans. Quelques jours plus tard, les habitants remarquent que Bacurau a disparu des satellites d'observation satellite. Une dizaine d'inconnus venus d'ailleurs viennent s'installer à proximité du village.

Bacurau est un western social aux accents de slasher brésilien de Kleber Mendoça Filho et Juliano Dornelles de 2019.

Le pitch
A l'issue des obsèques de la matriarche Carmelita, le village de Bacurau disparait de la carte et se retrouve privé de réseau. Alors que le village, coupé du monde, n'est plus alimenté en eau, deux mystérieux motards rendent visite aux villageois.

Attention, cette critique risque de vous spoiler.

Le nouveau western
Bacurau est un film à l'intersection du Western, du genre historique et du "slasher". Il est interprété par des personnages "hauts en couleur" parmi lesquels Teresa (Barbara Colen) une enfant du pays, Domingas la doctoresse (Sonia Braga épatante...), Thomas Aquino (Pacote/Acacio) ou Lunga (Silveiro Pereira), un travesti en marge recherché par la spoiler: police. Tout ce petit monde va se retrouver confronté à une petite dizaine d'assassins américains "armés jusqu'aux dents", venus pour exterminer les autochtones, à la façon des "Chasses du comte Zaroff". Ils seront aidés dans leur entreprise par un député candidat à sa réélection, détesté par les habitants de Bacurau depuis qu'il a entériné un projet de détournement de la rivière qui alimentait en eau le village. Leur objectif, on ne le connaitra pas. Face à cette sombre entreprise, les habitants de Bacurau vont prendre
les armes...

Résonance politique dans le Brésil d'aujourd'hui
Tourné dans le Brésil autoritaire, conservateur et homophobe de Bolsonaro, le film agit comme un aiguillon avec sa population oubliée et sacrifiée et ses rebelles en herbe qui se révoltent contre l'autorité et le capitalisme. Un rapide coup d'oeil à l'intérieur du musée national de la ville nous montrera d'ailleurs que ce recours à la rebellion n'est pas tout à fait nouveau dans l'histoire de Bacurau.
Il serait également difficile de ne pas voir dans l'affrontement entre les 2 groupes d'individus un affrontement nord/sud.
Le choix de choisir Lunga, sorte de Che Gevara Trans qui va se transformer en chef de guerre impitoyable et sanguinaire est d'ailleurs particulièrement bien vu.

Le film présente la qualité de bien "camper" ses personnages avant de dérouler l'intrigue qui passe du drame social à l'affrontement. Parmi les agresseurs, il est difficile de ne pas citer Udo Kier, toujours charismatique malgré les années, dans le rôle de Michael, chef de bande c spoiler: omplètement fêlé. Saillies comiques Le film n'est pas exempt de passages à l'humour féroce comme celui où l'une des membres du commando gravement blessée par un couple de vieux autochtones, utilise un traducteur numérique "dernier cri" pour comprendre le portugais...
effet comique garanti!

Au final, Bacurau est un divertissement original malgré quelques longueurs mais ceux qui connaissent un peu le cinéma brésilien ne sont pas sans savoir que les réalisateurs du "pays de l'ordre et du progrès" éprouvent chroniquement beaucoup de difficulté pour réaliser des films de moins de 2 heures.

Le film comporte quelques "saillies gore".

Si vous allez à Bacurau, n'oubliez surtout pas d'aller visiter le Museo national do Bacurau...
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 26 septembre 2019
Très impressionné par la puissance, l'impétuosité et la colère du film. La métaphore politique sur le monde dans lequel nous vivons est saisissante.
Michèle G
Michèle G

45 abonnés 28 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 24 septembre 2019
Ce film qui mélange les genres cinématographiques et enchevêtre les temps est une belle réussite. Un hymne à la solidarité, à la résistance politique au Brésil ; au rythme d'un suspense haletant dans une atmosphère insolite où l'âme de la terre et des ancêtres veille.
velocio

1 423 abonnés 3 295 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 19 septembre 2019
Après "Les bruits de Recife" et, surtout, "Aquarius", on attendait beaucoup du bréilien Kleber Mendonça Filho, même si, cette fois ci, il a cosigné le film avec Juliano Dornelles, directeur artistique sur les 2 films précédents. Les membres du jury du Festival de Cannes ont dû être satisfaits puisqu'ils ont attribué le Prix du Jury à ce film, ex æquo avec "Les misérables" de Ladj Ly. Tourné dans le sertão brésilien, région du nord-est de Brésil au climat aride, "Bacurau" peut être vu comme un mélange de film de science fiction, de thriller et de western à la sauce spaghetti ou Tarantino, à base de scènes de tuerie avec armes à feu et beaucoup de sang. Il peut aussi être vu comme un succédané d'Astérix, avec l'histoire d'un village oublié au fin fond du Brésil, un village qui résiste, non contre les romains mais contre la corruption. Une corruption représentée par un candidat au poste de préfet et qui a fait venir un groupe d'américains qui se comporte comme dans un jeu vidéo en tirant sur cette population qui résiste. Dans le Brésil qui a élu un Bolsonaro à la tête du pays, il est évident que "Bacurau", censé se passer dans un futur proche, est un film politique. Il est dommage que le résultat soit trop souvent caricatural et manque cruellement de finesse. Il est intéressant de comparer ce film à "Halte", le film du philippin Lav Diaz, qui était lui présent à la Quinzaine des Réalisateurs. Le Brésil et les Philippines, deux pays dirigés par des présidents qui arrivent à faire passer Trump pour un homme sein d'esprit, deux films dont l'action se passe dans un futur proche, "Bacurau", un film décevant par sa lourdeur, "Halte", un film captivant par sa profondeur et son intelligence.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 18 septembre 2019
Beaucoup aimé. On retrouve totalement l'esprit des villages du nord du Brésil, cru et poétique à la fois. Une peu déçu par la scène de spoiler: bottage de fesses finale
trop rapidement expédiée.
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 17 septembre 2019
Un film qui décoiffe !!!! Complétement hallucinant, dérangeant, politique, complexe et déstabilisant !!! Le Brésil comme vous ne l'imaginez pas....
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 24 mai 2019
COMBATTRE POUR LA DIGNITÉ HUMAINE
Teresa retourne dans son village natal Bacurau sa grand - mère, la matriarche du village, est décédé. Elle s'est rendue dans le village éloigné avec le fournisseur d'eau, qui a approvisionné les habitants en eau depuis que le politicien local Tony Jr (Thardelly Lima) a fermé le barrage et coupé l'eau. La situation est difficile à Bacurau, vous pouvez le constater dès le début. Comme elle est compliquée et apocalyptique, les réalisateurs Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles ne se développent que progressivement.

Le cinéaste auteur Mendon ça Filho fait du cinéma sociopolitique et critique depuis des années . Alors que ses précédents films, tels que Aquarius , étaient encore plus calmes, Bacurau dégénère en rêve sanglant et fébrile oscillant entre résistance,

documentation ethnographique, western classique et surnaturel à la manière d'Alejandro Jodorowsky. Bacurauest un lieu et une métaphore à la fois. Stockée pendant quelques années dans le futur, cette communauté de village colorée naît de l'utopie. Contrairement à la société brésilienne actuelle fragmentée, dans laquelle classe, couleur de peau, sexe et orientation sexuelle sont soigneusement disséqués et utilisés pour la répression, à Bacuau, tous les êtres humains vivent ensemble. Ici, il y a une égalité basée sur les anciennes traditions indigènes qui impliquent des personnes transgenres, des lesbiennes et des gays, ainsi que des personnes âgées et jeunes, blanches, brunes et noires. Les différences de classe ne sont pas pertinentes. La prostituée du village est tout aussi appréciée que le médecin du village, Domingas (Sônia Braga).

Les problèmes, ils viennent de l'extérieur. Lunga (Silvero Pereira) Le rebelle du village doit se cacher après avoir tenté de faire sauter le barrage pour donner de l'eau à son village. Teresa doit faire de la contrebande de médicaments alors que le village est de plus en plus isolé par Tony Jr, qui espère rendre les habitants obstinés plus doux et plus dociles. À la télévision, vous pourrez assister à des exécutions en direct du nouveau régime fasciste qui procède à ses propres épurations au loin, dans les grandes villes. L'atmosphère est eschatologique, constrictive, trouble. Et puis il y a un drone volant près du village, qui ressemble à un OVNI, après la visite de deux motards amusants, le réseau de téléphonie mobile est mort et une nuit, un troupeau conduit des chevaux à travers la ville. Un mauvais présage, ce qui devrait être vrai, car les chevaux appartiennent à une ferme dans laquelle tous les habitants sont retrouvés morts.

Bacurau , par son observation lente et précise des personnes et des événements, est capable de créer émotionnellement une situation de danger dystopique qui laisse perplexe, mais qui garde toujours le cap. La toute petite utopie, le petit village dans le vide, ne semble être qu’à deux pas de la catastrophe. En conjonction avec l'observation détaillée des villageois, qui grandissent immédiatement dans l'amour, l'inquiétude existentielle se répand rapidement. À juste titre. Comment rapide et forte Mendon ça Filhoet Dornelles a mis son doigt dans la plaie. Leur rapidité et leur efficacité montrent clairement que, dans le monde actuel, pas seulement Bolsonaro au Brésil, les derniers vestiges de l’humanité et de la chaleur sont en train de disparaître. Et pour donner à l'horreur un visage plus global, le film présente les chasseurs.

Sous la direction de Michael German (Udo Kier) - le particulièrement sensible quand ils l'appellent un nazi et ainsi se révèle directement - un groupe de touristes américains Safari est écartelé près du village. Ils vont à la chasse. La licence pour ce faire comporte beaucoup d’argent et de privilèges. Nous sommes de retour dans un colonialisme toxique, avec encore plus de capitalisme et de mépris. Les proies des chasseurs sont les habitants de Bacurau , à qui, comme tant de personnes non blanches, pauvres et non normatives, toute humanité ou utilisation est niée. Dans un monde global où le fascisme et le capitalisme vont de pair, l'individu ne vaut rien, mais l'argent est tout. Cela montre Bacurau exagéré, mais tout à fait correct. Et ainsi se présente, de manière occidentale classique, le dernier grand combat pour la vie et la mort, la dignité et l’humanité.

Bien que Bacurau , surtout dans les moments où le récit insiste sur les blancs à Kier, élevé devient presque un peu trash, est donc le reste du film, que ce soit dans l' équipement, la cinématographie ou la structure, un délice cinématographique, la long dans le coeur et amer sur la langue. Par conséquent, il ne faut pas se laisser aller aux belles images et à l’aura légèrement absurde , mais bien écouter ce que Bacurau veut réellement dire. Parce qu'un jour, ce travail sera compté parmi ceux qui avaient un pressentiment fantomatique, ce qui n'est pas seulement pour le Brésil.
L'Info Tout Court

438 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 19 mai 2019
Le film se rapproche d’un western de Peckinpah, qui parfois a de drôles de coïncidences avec Star Wars, tout en étant très proche des 7 samouraïs de Kurosawa. Bref, on a le droit à un melting pot des genres, des plus bienvenus.
Mr-W
Mr-W

40 abonnés 38 critiques Suivre son activité

2,0
Publiée le 17 mai 2019
Histoire d'un petit village au fin fond du Brésil menacé de disparition. Quelques bonnes idées, beaucoup d'idées, mais au final une réalisation qui ne trouve pas l'équilibre entre western, humour noir et absurdité.
Cinéphiles 44

1 525 abonnés 4 347 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 16 mai 2019
En 2016, Kleber Mendonça Filho nous avait touchés à Cannes avec son œuvre sociale « Aquarius ». Il est de retour en compétition avec « Bacurau » avec Juliano Dornelles à la co-réalisation. Dans l’ouest du Pernambouc au Brésil, les habitants de Bacurau qui n’ont déjà plus accès à l’eau, remarquent qu’il n’y a plus de réseau mobile et que le village n’apparaît même plus sur une carte. Des mercenaires viennent alors éliminer un à un les hommes, femmes et enfants de la communauté. Les survivants vont devoir faire preuve de solidarité pour résister. « Bacurau » est un western social dont les choix de mises en scène laisseront une interprétation différente d’un spectateur à l’autre. Les étranges phénomènes indiquant le futur proche peuvent casser la bonne compréhension de l’œuvre. « Bacurau » navigue dans de trop nombreux genres et il peut être difficile de savoir si l’objectif premier est le drame politique, l’action de survie ou une métaphore risible des irréductibles gaulois.
D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Les meilleurs films de tous les temps
  • Meilleurs films
  • Meilleurs films selon la presse