Ce film coréen, sorte d’allégorie de la lutte des classes, présente des personnages que tout oppose : d’un côté, les riches, froids, distants et de l’autre, les pauvres, vivant dans les bas-fonds mais qui se serrent les coudes et suscitant le plus d’empathie aux yeux des spectateurs. Comme d’habitude chez Bong Joon-ho, les protagonistes ne sont pas parfaits mais hyper débrouillards et c’est le cas ici, avec cette famille de prolétaires qui va tout faire pour que tous ses membres soient embauchés dans une famille bourgeoise, plus exactement dans leur maison, véritable personnage à part entière car recélant bien des surprises ! Mais réduire « Parasite » à cela serait réducteur, tant ce métrage regorge de qualités. Au premier rang de celles-ci, figure le scénario qui est parfaitement construit et nous tient en haleine jusqu’à une fin magnifique. Il faut également porter aux nues l’alternance des genres de ce long-métrage qui, en un clin d’œil, passe du drame intimiste à l’horreur pure en faisant un détour par la comédie et le thriller, c’est très fort ! Ainsi, grâce à cet amalgame d’acteurs incarnant magnifiquement de superbes rôles très attachants, de dialogues ciselés dans lesquels aucun mot n’est laissé au hasard, d’un script aussi fluide que prenant, d’une esthétique léchée qui magnifie la maison idyllique dans laquelle se déroulent les faits, « Parasite » est un grand film, véritable fable humaine et sociale alternant avec une facilité déconcertante les genres, mais surtout qui nous montre ce qu’est vraiment l’humain, à travers les envies, les doutes et les failles de cette famille pauvre, unie malgré tout.