3 histoires à l'origine
Au début de son processus d'écriture, Les Fauves fut d’abord un film choral, constitué de trois histoires entremêlées, comme autant de façon d’aborder et de négocier avec la rumeur de la panthère. Il y avait déjà l’histoire de Laura et Paul. Une autre intrigue tournait autour d’un personnage croyant dur comme fer à l’existence de la panthère et qui décide de la chasser. Ce personnage, Vincent, est resté dans la version finale mais dans une forme beaucoup plus réduite. Il y avait enfin une troisième histoire tournant autour de la paranoïa d’une femme, intimement convaincue que la rumeur de la panthère sert à justifier un certain nombre de disparitions louches. C’est d’ailleurs avec cette version chorale que Vincent Mariette a obtenu l’Avance sur recettes du CNC.
Lieu de tournage
Les Fauves a été tourné intégralement en Dordogne. Vincent Mariette connaissait tous les endroits où il a choisi de poser sa caméra. Ses grand-parents étaient originaires de cette région et le metteur en scène a cherché à reproduire des impressions qu'il a avait lorsqu'il était enfant. "J’ai essayé de me réapproprier ces lieux où je n’étais pas allé depuis longtemps", précise-t-il.
Changement de titre
Lorsqu’il avait encore une forme chorale, le film s'appelait "Les Jours du puma". "J’avais aussi songé à l’appeler « Fauves », tout simplement, mais la confusion risquait de se faire avec un groupe de rock bordelais nihilo-dépressif", précise Vincent Mariette.
Références visuelles
Côté références visuelles, Vincent Mariette avait un moodboard constitué d’à peu près 200 images : des photogrammes de films, des photos, des planches de bande-dessinée de Charles Burns, etc. Le réalisateur explique : "On retrouvait The Swimmer, les films de David Robert Mitchell, dont son premier, The Myth of American Sleepover, Outisiders de Coppola pour une scène précise. Il y avait aussi pas mal de photos de Jon Rafman, un canadien qui cherche sur Google Streetview des moments étranges, voire carrément flippant. Il y a, par exemple, la photo d’un tigre sur le parking d’un supermarché. J’ai aussi montré à Camille Cottin cette autre scène de Mulholland Drive dans lequel un mafieux joué par Angelo Badalamenti recrache son café avec une lenteur terrifiante. Je voulais qu’elle s’en inspire pour la scène où elle recrache son mojito, mais dans une direction plus comique."
Côté bande-originale
Vincent Mariette a travaillé la musique du film avec deux musiciens russes,
Evgueni et
Sacha Galperine. Le cinéaste avait deux références pour la bande-originale et le sound design dont il leur a parlé. La première était
Under the Skin, qu'il a par ailleurs aussi montré à
Lily-Rose Depp pour la question du rapport marginal qu’entretient son personnage au monde qui l’entoure. Il se souvient :
"J’avais trouvé que le travail sur le sound design du film était passionnant, notamment dans sa capacité à rendre compte de l’univers mental du personnage joué par Scarlett Johannson. La seconde était la musique qu’avait composé Johnny Greenwood pour Inherent Vice, c’est à dire quelque chose de mélo dieux, mais néanmoins un peu tordu. Evgueni et Sacha avaient travaillé pour Andrey Zvyagintsev sur Loveless, j’étais très honoré qu’ils acceptent de bosser avec moi. Et je suis très content de ce qu’ils ont fait, leur composition arrive, je trouve, à naviguer entre le thriller, des thèmes plus teen, mais aussi quelques morceaux allant chercher du côté du merveilleux."