Comme tout a l’air paisible et ordonné dans la famille que forment Romain (Pio Marmaï), Camille (Céline Sallette) et leurs deux filles ! Rien que de classique, voire de banal, jusqu’à ce qu’un soir l’aînée des deux enfants soit emmenée d’urgence à l’hôpital après avoir été prise de convulsions. La vérité ne tarde pas à être dévoilée : des analyses ont révélé des traces de cocaïne dans l’urine de la fillette ! D’où provient donc la drogue qui a dégradé la santé de l’enfant ? Romain ne tarde pas à avouer que c’est lui qui, depuis des années, en est un consommateur régulier. On imagine l’effarement de Camille qui ignorait totalement que son compagnon était cocaïnomane.
Mais tout ne s’arrête pas là car, la santé des deux enfants étant fragilisée, les services sociaux et la police forcément interviennent. Les fillettes sont retirées à leurs parents tandis qu’une enquête tente d’établir la vérité. Les enfants ont-elles été droguées accidentellement ou intentionnellement ? C’est ce que se demandent les investigateurs.
Avec un tel sujet, il était tentant de verser dans le pathétique. Or la réalisatrice, Audrey Diwan, évite soigneusement ce piège, tout comme elle évite les poncifs que pourrait générer une telle histoire. Elle s’attache à dépeindre, tout particulièrement, le personnage de Camille, interprétée avec énormément de talent par Céline Sallette. Une femme qu’on imaginerait logiquement en colère contre son compagnon, mais qui, précisément, se comporte différemment de ce qui semble être le bon sens. Camille, bien sûr, se bat pour ses deux filles, mais elle se bat tout autant pour préserver de l’échec le couple qu’elle forme avec Romain. Il ne manque pourtant pas, dans son entourage, d’individus pour l’inciter à se séparer du père de ses enfants. Néanmoins, même si parfois le doute ou le soupçon la font presque vaciller, elle n’en reste pas moins fidèle à son homme au point de batailler aussi pour lui. Ne serait-ce qu’à cause de ce portrait de femme tout en finesse, tout en nuances, ce film vaut largement le déplacement.