Chris The Swiss : les secrets du tournage

La réalisatrice Anja Kofmel a décidé de consacrer son film à son cousin Chris (Christian Würtenberg) dont le meurtre, alors qu'elle n'avait que dix ans, a marqué son enfance. Journaliste, Chris avait infiltré le PIV (Prvi Internationalni Vod), un groupe de mercenaires lié à l’organisation ultra-catholique Opus Dei. Lorsque son fondateur Eduardo Flores est tué en 2009, Kofmel décide de faire de l'histoire de son cousin un film, d'autant plus que ce dernier a été déclaré mercenaire tué au combat et qu'aucune enquête n'a été réalisée sur les conditions de sa mort.

La réalisatrice revient sur son choix de réaliser un documentaire animé : "Je traite mes recherches et mes rencontres avec des témoins contemporains à la manière d’un documentaire classique, tandis que l’animation me permet d’interpréter l’histoire et de représenter, d’un point de vue subjectif, la cruauté et le désespoir associés à la guerre".

Par le biais de leur société Dschoint Ventschr Filmproduktion, les producteurs cherchent à soutenir des films qui prennent clairement position sur des sujets politiques et des réalisateurs qui entendent changer la société grâce à leur travail. Ils ont remarqué la réalisatrice grâce à son précédent court-métrage, Chrigi.

Alors que Chris the Swiss était en postproduction, la production a rencontré de plus en plus de problèmes d'ordre politique. Le nouveau gouvernement de la Croatie n’appréciait pas que le film traite de divers problèmes causés par la guerre. La production a même été interrompue en 2016 à cause de manifestations contre la fondation cinématographique qui soutenait le projet, poussant son directeur à démissionner.