Un film quasi documentaire sur ces jeunes qui rêvent de pouvoir et celui de la rue . Assez étonnant malgré le fait que la fin est brutale et nous laisse sur une frustration de ne pas savoir ce qu il va se passer . Froid et bien réalisé.
Le portrait réaliste et glaçant de mafieux napolitains très jeunes mais déjà très égocentriques. Comment ne pas sombrer dans la délinquance dans cette ville ? Claudio Giovannesi nous présente la ville de Naples sclérosée par la petite et grande délinquance et tout ce qui s'accompagne : vols, rackets, trafics en tout genre. Les journées alternent entre crise d'ego, deuils et vendettas. Les petits jeunes sont attirés par l'appât du gain et la promesse d'une vie meilleure. Les parrains leur montrent ce qu'ils pourront s'acheter et tout ce qui accompagne cette vie de mafieux : filles, sapes, alcool, drogues et folles soirées. Leurs familles font l'autruche et s'adaptent très vite à ce nouveau train de vie. C'est la vie de caïd qu'ils ont choisi de mener et elle conduit bien souvent vers une seule et même destination : la prison ou la tombe !
Pas désagréable à suivre, le film souffre néanmoins d'un scénario trop prévisible. A force de linéarité, tout est inévitable et attendu et rien ne vient surprendre le spectateur finalement blasé par cette fatalité infligée... Dommage!
Époustouflant! Spirale de violence qui monte crescendo. Violence montrée oui, mais surtout suggérée, et c'est là que le brio apparaît! face à des superproductions qui ont montré l'accession à la tête des plus grosses dynasties US à grand coup de poches d'hémoglobine factices, ici nous avons un réalisme qui fait vraiment froid dans le dos.
Voici une plongée au cœur des règlements de compte et de la criminalité chez des jeunes napolitains. Le film est plaisant et l'on ne peut que constater la montée en puissance de ces jeunes désoeuvrés dans la hiérarchie mafieuse. Cependant, j'ai été surpris de voir que cette œuvre ne montrait pas assez la violence qu'engendre (je suppose…), l'obtention de telles "responsabilités criminelles" pour des jeunes arpentant les rues de Naples en scooter. L'ensemble reste plaisant mais est très loin de films sur le milieu chers à Scorcèse ou d'un "Shéhérazade" , bien plus pertinent sur des ados en rébellion.
La classe les films a l italienne. Une bande de potes napolitains deviennent de jeunes gangsters terriblement méchants et de manière simple, claire et précise nous observons leur quotidien. Très bon drame. Je le déconseille aux moins de 13 ans. 4/5
La Paranza dei bambini se construit telle une tragédie avec son schéma ascension/chute que nous ne connaissons que trop bien, sa violence endémique qui frappe là où on ne l’attend pas – et, par conséquent, là où on l’attend un peu –, son protagoniste attachant dont la rébellion effraie autant qu’elle fascine. La grande force du long métrage réside dans sa mise en scène nerveuse qui articule avec efficacité séquences de tension et séquences sentimentales, d’abord séparées puis peu à peu entremêlées sous forme d’un crescendo au terme duquel la fatalité : ce qui devait arriver arrive et la caméra coupe avant l’affrontement final et la disparition de nos héros montés sur leurs scooters. Et l’articulation de la violence et du sentiment passe également par le regard que porte le réalisateur sur ses jeunes mafieux : les corps se déshabillent, se choquent, se caressent sous couvert d’une virilité beuglée haut et fort ; il y a bien un érotisme du corps nu, dévoilé sans honte ni pudeur comme traduction à l’écran d’une perte de virginité sur le plan sexuel et moral. Le film raconte une initiation à la violence par le prisme de l’adolescence : des corps insouciants qui se menacent, se ravissent et s’enlacent au son des détonations ou de l’électro des boîtes de nuit branchées. C’est dans cette fusion et cette confusion que brille La Paranza dei bambini, parvenant un temps à déjouer un scénario convenu qui suit les étapes balisées du film de gang.
J’ai trouvé ce film intéressant mais je suis tout de même resté sur ma faim. Cela est dû en partie au découpage qui n’est pas très fluide à mon goût. Alors que ce genre d’histoire est censé couler de source dans son déroulement, là il y a un rythme saccadé, pas toujours agréable. Le récit reste tout de même très prenant. De plus, j’ai trouvé que la violence n’était pas assez visible. Non pas que j’en soi un fan absolu, mais je pense que dans les milieux mafieux et de contrôle d’un territoire, elle est belle et bien omniprésente. Cela fait que ça manque de punch. On est ici dans un pur film de gangsters avec la volonté d’une ascension au sommet de ceux qui étaient en bas de l’échelle. Les jeunes acteurs, avec à leur tête Francesco Di Napoli, sont impressionnants. Ils arrivent à merveille à montrer ce qu’est un « baby-gang », phénomène de très jeune adolescent délinquant. On observe comme désœuvrer ce cercle vicieux de la misère. La manière dont la pauvreté Napolitaine est montrée, est bien faite. Ça sonne très authentique même si elle aurait pu être plus marquée par moments. On oublie des fois qu’on est dans un quartier défavorisé.
C'est faible, les décors sont pourtant très beaux, et l'histoire aurait pu être très intéressante si elle avait été traitée avec un œil neuf. Mais elle ne sort pas des sentiers battus. La technique est à la ramasse, on multiplie les plans longs qui ne servent à rien dans bon nombre de situations, comme si le réal n'avait pas envie de s'embêter à tourner plusieurs fois ses scènes, l'acteur principal est transparent, il ne communique aucune émotion, et sa bande de pote ne sert à rien, on leur donne une réplique par ci par là pour faire acte de présence et c'est tout. Franchement dommage.
Un bon film. Le sujet a été 1000 fois traité mais il est intéressant. La bande d'acteurs est vraiment bonne. Je n'ai pas aimé la fin, qui annonce un recommencement. Un bon moment malgré le manque d'originalité.
Menacé de mort par la Camorra ou non, Roberto Saviano continue à livrer des romans sur le fonctionnement interne de la mafia napolitaine, et c’est Claudio Giovannesi, qui avait officié sur plusieurs épisodes de l’adaptation sérielle de ‘Gomorra’ qui se charge de ce ‘Piranhas’ qui, s’il ne se distingue pas beaucoup d’autres analyses des mécanismes d’adhésion au crime organisé napolitain, tranche par l’âge de ses protagonistes. Cette fois, les apprentis gangsters sont des adolescents d’une quinzaine d’années, eux-mêmes excédés par la soumission auxquels leurs proches doivent consentir pour leur protection, qui décident de se tailler un fief dans les quelques ruelles du Vieux Naples dans lesquelles l’entièreté de leurs existences se déroule. Pour ce qui est de la montée en puissance, elle restera limitée : le simple fait de pouvoir entrer dans une boîte ou manger au restaurant constitue une apothéose sociale qui semblait hors de portée à cette jeunesse délaissée par les pouvoirs publics et dès lors peu sujette au moindre dilemme moral quant aux moyens de s’en sortir. Pour le reste, ‘Piranhas’, nerveux grâce à son usage soutenu du plan-séquence et tourné en dialecte napolitain, obéit scrupuleusement à toutes les règles qui régissent le film de mafia à l’italienne. La surprise n’est donc pas au rendez-vous mais en se rapprochant de ‘Gomorra’ - le film-, le résultat offre une vision tout à fait recevable de la déliquescence de la société italienne et de l’abandon d’une partie de sa jeunesse, même si d’autres productions moins médiatisées (je pense au remarquable ‘La terra dell’abastanza”) ont exprimé de manière bien plus radicale tout le tragique de la situation.