Avis sur Vivre et chanter

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier Festival de Cannes, "Vivre et chanter" est un film sur le combat de la culture ancienne face au modernisme. Ici, il s'agit d'une troupe d'opéra du Sichuan qui se produit dans un théâtre de la banlieue de Chengdu. La Chine est une pays où l'on construit beaucoup, mais, très souvent, on démolit le vieux avant de construire le neuf. C'est ainsi que Zhao Li, la directrice de la troupe, reçoit un avis de démolition pour ce théâtre. "Vive et chanter" décrit le combat qu'elle va mener pour essayer d'empêcher cette démolition. Si le film a pour intérêt de stigmatiser la bureaucratie chinois (mais ne sévit-elle pas de la même façon un peu partout dans le monde ?) avec des services qui se renvoient la balle sans jamais faire aboutir une solution satisfaisante, il le fait, malheureusement,. en faisant preuve d'un symbolisme particulièrement lourd.

Zhou Li dirige une troupe de théâtre à Chengdu dans le Sichuan. Les acteurs, qui vivent et travaillent ensemble, forment une famille unie par une longue solidarité. Mais leur répertoire est passé de mode. Chaque jour, ils se produisent devant un parterre de fidèles vieillissants de plus en plus clairsemé.
Zhou Li reçoit un avis de démolition du local où la troupe est installée. Elle ne se résout pas à annoncer la mauvaise nouvelle et va chercher tous les moyens de s'y opposer.

C'est un lieu commun de le dire : la Chine a connu ces dernières décennies une mue radicale, passant du sous-développement à l'hyper-capitalisme. Il n'était pas surprenant que le cinéma chinois contemporain évoque les traumatismes causés par ces transformations brutales. La thématique est au cœur de l'oeuvre de Jia Zhangke, notamment dans "Still Life" et dans "24 City". On la retrouvait dans "Derniers jours à Shibati", tourné, comme "Vivre et chanter", au Sichuan ou dans "Madame Fang", le documentaire de Wang Bing sur les derniers jours d'une patriarche.

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du dernier festival de Cannes, "Vivre et chanter" est un film hybride, mi-fiction, mi-documentaire. Il souffre de ce statut bâtard. La fiction tourne vite en rond qui raconte les efforts désespérés de Zhou Li pour repousser une inévitable expulsion. Quant au documentaire, il ne suscitera l'intérêt que des seuls inconditionnels de l'opéra traditionnel chinois.

Le film de Johnny Ma est un hommage appuyé à l'opéra de Sichuan, voisin de celui de Pékin, avec davantage de chant. Une tradition culturelle qui perd de plus en plus de terrain et semble vouer à devenir opéra fantôme. Tout ce qui est documentaire dans Vivre et chanter est intéressant à suivre ce qui est moins le cas de l'aspect fictionnel que le réalisateur a tenté de sublimer en donnant quelques couleurs baroques à son intrigue dans une opposition systématique entre la Chine ancienne et la nouvelle qui se construit, si l'on ose dire, par les destructions des vieux bâtiments. On voit bien où veut en venir Ma mais son film a le tort d'arriver après de nombreuses productions chinoises qui ont peu ou prou traité ce sujet de l'éradication d'une culture traditionnelle au profit du tourisme et de valeurs bien plus commerciales. Vivre et chanter n'a pas le souffle des grands films de Jia Zhangke ni la verve poétique de certains autres longs-métrages chinois récents. En esthétisant les destructions d'immeubles, le film court-circuite d'ailleurs maladroitement ses intentions.

“Vivre et chanter” c’est l’histoire d’une petite troupe d’opéra traditionnel chinois. Zhao Li, la dirige avec fermeté mais aussi avec amour. La petite famille va subir les conséquences des mutations de la société. Les vieux bâtiments de la ville sont tous détruits et il n’y aura bientôt plus de résidence pour les accueillir. Le public est d’ailleurs très âgé, puisque plus personne ne vient voir ce genre d’opérette d’un autre temps. La troupe va devoir se battre pour leur survie, et ce, au nom de l’amour pour l’art. A la fois moderne et nostalgique, “Vivre et chanter” surprend à nous captiver. Le réalisateur ne cherche pas un ton moralisateur, ni à donner une voie à prendre à ses comédiens. Il nous laisse prendre état d’une situation en préférant dresser le portrait de femmes et d’hommes passionnés.
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C’est un film assez bizarre dans sa conception, mais très réaliste en fait puisqu’il nous parle des chamboulements de la société chinoise à travers la démolition d’un quartier de banlieue dans lequel une troupe de théâtre traditionnel tente de survivre. Mais l’opéra chinois traditionnel est en perte de vitesse, le public se raréfie, et surtout ne se renouvelle pas. La destruction par les bulldozers paraphe une situation déjà bien compromise sur le terrain et dans les esprits. Une vision à double détente pour un même sujet , l’idée est séduisante et réussit totalement à atteindre son objectif : parler des bouleversements idéologiques et environnementaux à travers le socle de sa résistance, de sa culture.
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Ce film chinois sur une troupe d'opéra vouée à disparaître oscille entre légèreté et gravité. Sa directrice va se battre contre la démolition de ce théâtre, symbole d'une époque révolue en Chine où les anciens voyaient ce spectacle comme un de leur dernier plaisir. C'est un film chantant mais qui se perd trop souvent dans des épisodes fantasmagoriques. Le tout donne un résultat moyen pour un long-métrage présenté dans de nombreux festivals.

Vivre et chanter a été présenté en mai dernier dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Si ce film est une coproduction franco-chinoise, son contenu est par contre chinois tout comme son auteur, Johnny Ma. Dès ses premiers instants, les masques, maquillages et costumes montrés, les musiques et instruments traditionnels entendus ne laissent aucun doute sur leur origine. Elle nous est même confirmée dès la séquence suivante : nous sommes en compagnie d’une petite troupe d’opéra traditionnel du Sichuan. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/11/26/vivre-et-chanter/

Écrire un commentaire voir de mauvais films pour mieux apprécier en contraste la valeur d'un bon film. Ce Film sans grand moyen qui part d'une bonne intention, peut rentrer dans cette catégorie des mauvais films que l'on peut aller voir, tant à la fois pour la mise en scène, le scénario, et les jeux d'acteurs il y a des maladresses ou bien de mauvais jeux qui font que le film est mauvais. Certains peut être apprécieront le charme de cette culture chinoise de l'opéra classique qui se fait avaler par la modernité.

Un très bon film qui traite de façon aussi juste que poétique d'un sujet grave, exacerbé en Chine (connaissant la Chine et ayant séjourné à Chengdu, j'y ai été sans doute d'autant plus sensible), mais qui tend à l'universel.
Les acteurs sont excellents.