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    Histoire d'un regard
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    Dandure
    Dandure

    151 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2020
    Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler: cette semaine dans Paris Match: Rachida Dati, l'indestructible, ses audaces, ses revers...mouais, bon...j'imagine qu'on ne peut pas faire de la qualité toutes les semaines.
    Gilles Caron, photographe disparaît brutalement en reportage au Cambodge en 1970. Il avait 30 ans. Il laisse derrière lui, 2 filles et plus de 100 000 photos.
    Évidemment, quand on est reporter-photographe, le but du jeu est d'obtenir la couv' d'un grand magazine. Gilles Caron en a fait quelques unes pour Paris Match. Mais comment en arrive-t-on à prendre cette photo choc qui marque l'histoire et la raconte en une image figée?
    A travers l'examen de la succession des photos, c'est une autre histoire qui est racontée. La réal livre une enquête passionnante sur les mouvements et déplacements du photographe au coeur des événements, sur l'homme en train de faire son travail journalistique.
    Le dispositif permet non seulement de restituer la construction du regard du photographe mais aussi d'en explorer la psyché. Il est aussi l'occasion de recontextualiser les incroyables photo d'un homme épris d'adrénaline et d'humanité.
    Jmartine
    Jmartine

    149 abonnés 652 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2020
    En quelques mois nous avons pu voir Camille de Boris Lojkin qui retraçait la courte vie professionnelle de Camille Lepage, jeune photographe de guerre tuée en République Centre Africaine en 2014 à l’âge de 26 ans, puis Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay qui retraçait la vie de Paul Marchand, correspondant de guerre grièvement blessé lors du siège de Sarajevo, en novembre 1992, siège qu’il aura largement contribué à faire connaitre à une communauté internationale impassible…Ces deux films étaient des films de fiction où s’inséraient documents d’archives ou images prises par Camille Lepage ou Paul Marchand. Toute autre est la démarche de la documentariste Mariana Otero dans Histoire d’un regard qui s’est plongée dans la centaine de milliers d’images laissées par Gilles Caron, photoreporter pour l’agence Gamma, disparu au Cambodge en 1970 à l’âge de trente ans. En scrutant attentivement ces images, Mariana Otero essaye de comprendre l’approche du photoreporter notamment en disséquant la célèbre photo de Dany Cohn-Bendit, goguenard , narguant avec un sourire juvénile ce policier engoncé dans son uniforme…C’est l’une de photos iconiques de 1968 avec la photo de Jean-Pierre Rey, montrant la jeune mannequin anglaise Caroline de Bendern juchée sur les épaules du jeune plasticien Jean-Jacques Lebel….Ces deux photos ont fait le tour du monde, pour le malheur de Caroline de Bendern !!! Mariana Otero montre à travers la douzaine de photos prises avant puis après, comment Gilles Caron s’est déporté sur le côté de la scène pour trouver le bon angle et appuyer sur le déclencheur…Mariana Otero reconstitue la chronologie des photos, dans des séquences de prises de vue et suit le parcours de Gilles Caron, en 1967, en Israël pendant la guerre des six jours, où avec l’aide de l’historien Vincent Lemire, ils retracent les déplacements du photographe à travers la vieille ville jusqu’au Mur des Lamentations que Gilles Caron découvre…au Vietnam, sur la colline de Dak To, l’une des batailles les plus dures du conflit, au Biafra en avril 1968 , puis deux autres fois avec Raymond Depardon, la publication de ses images dans Paris Match fait de l’agence Gamma la première agence mondiale…Gilles Caron couvre en aout 1969 les émeutes de Londonderry côté catholique, et réalise le 12 aout cette autre photo iconique montrant cette jeune fille blonde en minijupe seule avec son petit sac à main au milieu d’une place couverte de gravats laissés par les émeutiers…Dans le film, Mariano Otero et Marjolaine, la fille ainée de Gilles Caron, se rendent cinquante ans après les émeutes, à Londonderry, retrouver certains protagonistes du drame…c’est un passage très émouvant notamment quand les deux sœurs retrouvent la photo de leur frère Jim tué par les policiers britanniques…
    Gilles Caron se rendra début 1970 au Tibesti Tchadien avec Raymond Depardon, Robert Pletge et Michel Honorin, rencontrer les rebelles Toubous. Tombés dans une embuscade, les quatre journalistes seront retenus un mois en détention par le gouvernement tchadien… En avril après la destitution de Norodom Sihanouk, il se rend au Cambodge et disparaitra sur la route numéro 1 qui relie le Cambodge au Vietnam, zone contrôlée par les forces de Pol Pot…Des années après, sa fille repassera le bac qui même à cette route pour retrouver la trace de son père…
    Mariana Otero, par un beau travail de voix off, s’efface derrière ces images comme Gilles Caron semble lui-même s’être effacé derrières ses prises de vue… Un travail remarquable et un grand film sur l’art et la manière dont les images s’impriment dans notre mémoire collective…. A ne pas manquer !!!
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 février 2020
    Gilles Carron (1939-1970) a couvert pour l'agence Gamma l'actualité avant de disparaître au Cambodge. Il est l'auteur de quelques unes des photos les plus iconiques de l'époque. La documentariste Mariana Otero reprend ses planches contacts et décrypte les photos qu'il a prises au Vietnam, au Biafra, au Tibesti, en Israel pendant la guerre des Six Jours, en Irlande du Nord et à Paris pendant mai 68.

    Le numérique a révolutionné le photojournalisme. Aujourd'hui, un photographe peut prendre des centaines de photos sans se soucier de changer de pellicules. Il peut immédiatement en apprécier le résultat et prendre les mesures correctives appropriées. Dans la seconde, elles seront transmis à l'autre bout de la planète et seront mises en ligne dans l'heure, là où leur publication dépendait jadis d'un cheminement laborieux par le prochain avion.

    Mais c'est moins à l'exercice d'une profession que s'intéresse Mariana Otero qu'au regard d'un homme disparu dans la fleur de son âge. Le destin de Gilles Caron résonne avec celui de la mère de la documentariste, la peintre Clotilde Vautier, décédée en 1968 des suites d'un avortement clandestin, à laquelle elle avait consacré en 2003 "Histoire d'un secret".

    Avec une patience de laborantine, Mariana Otero développe les planches contacts de Gilles Carron, en tapisse les murs de son appartement, les reclasse dans l'ordre chronologique et identifie les lieux où ses photos ont été prises. C'est ainsi qu'elle reconstitue, en compagnie de l'historien Vincent Lemire, le cheminement de Gilles Caron, avec les troupes de Moshe Dayan à l'intérieur de Jerusalem reconquise pendant la guerre des Six Jours jusqu'au Mur des Lamentations. De la même façon, elle décrypte le concours de circonstance qui a conduit à la célèbre photo de Daniel Cohn-Bendit durant mai-68, jetant à un CRS imposant un regard narquois devant les portes de la Sorbonne.

    "Histoire d'un regard" réussit à faire revivre une époque, celle de la fin des années soixante, avec son grain noir et blanc et ses voix nasillardes. Mais c'est surtout un hommage pudique à un homme trop tôt disparu et à son oeuvre dont on en saura jamais quelles évolutions elle aurait pu connaître.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 février 2020
    Les films documentaires qui plongent dans l'œuvre de photographes ne sont pas légion. C'est déjà une bonne raison de voir ce film. Ensuite, il y a dans l'approche de Mariana Otero une conjonction d'histoires vraiment singulière et intéressante : l'histoire de Gilles Caron en écho à l'histoire de la réalisatrice (et ses réflexions sur le deuil, l'absence, le déchiffrage des images laissées) ; une histoire du regard du photographe dans une histoire mondiale tourmentée (guerre des 6 Jours, Mai 68, guerre du Vietnam, conflit en Irlande du Nord, famine au Biafra, guerre civile au Tchad…) ; et histoire d'un métier exigeant, photoreporter. Par ailleurs, la réflexion sur le travail de l'image, sa valeur artistique, historique, morale ou intime, est souvent passionnante et touchante. Petits bémols sur l'ensemble : une progression narrative un peu répétitive (grand reportage après grand reportage) et quelques longueurs ici et là (notamment sur le sujet israélien).
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    579 abonnés 2 748 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2020
    L’objet du documentaire Histoire d’un Regard est celui d’une recherche. Les négatifs sont réunis par bandes et isolés sous la forme de blocs monochromatiques sur un fond noir, le fond de l’écran d’ordinateur ; les photographies qu’ils révèlent apparaissent, elles, telles les pièces d’un vaste puzzle qui serait celui d’une existence tout entière, dont l’ordre et le sens sont à réorganiser. Le long métrage se mute rapidement en une collecte d’indices, à la manière d’un détective soucieux de mettre la main sur l’artiste disparu sans laisser de traces : les murs du laboratoire de tirage se couvrent peu à peu de fresques quadrillées, suivant une logique chronologique que la voix off, doublée par la voix d’autres intervenants, explicite. Se décante ici l’art de composer un film documentaire, le travail d’archives étant exhibé, s’activant devant nos yeux au fur et à mesure qu’il sert le récit, à savoir la quête de Gilles Caron. Les clichés sont superbes. Vibrent en eux l’âme d’une époque, le tumulte des contestations policières, les horreurs de la guerre. Les images sont des bribes d’une mémoire à reconstruire, comme si la personne qui narrait était victime de confusion, d’incertitude quant au déroulement linéaire des actions qu’elle relate. Film sur la mémoire, Histoire d’un Regard est donc également un film sur les dangers de perdre la mémoire, de laisser au soleil ces photographies (ou enfermées dans leurs négatifs) qui, en disparaissant, emporteraient avec elles l’Histoire. Il s’agit bien là d’un sauvetage, alors même que l’homme derrière l’artiste est et restera insaisissable ; Gilles Carron ressemble, en ce sens, à ce jeune homme courant sur le toit d’un train, en Inde, près du Mékong : le photographe ne nous donne accès qu’à son dos, qu’au mouvement de fuite qu’il effectue. Nous ne le rattraperons jamais, il aura toujours sur nous un train d’avance. Le long métrage est hanté par la figure de Carron, figure qu’il commence par exhumer d’une rétrospective dans un catalogue. Alors, il pose une question essentielle : comprendre le regard d’un artiste sur le monde qu’il capte peut-il contribuer à le ramener d’entre les morts, à le re-représenter pour le faire parler par l’intermédiaire de ses clichés ? Oui, et non. C’est dans ce flottement que le film trouve une grâce, passionne et envoûte ; quand les images s’affranchissent un temps de la voix off (parfois envahissante) pour se raconter d’elles-mêmes, aidées par le bruitage. Un grand documentaire.
    Egide M
    Egide M

    2 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2020
    Ne vous attendez pas à un jeu de mise en scène, ce film est surtout saisissant par sa richesse documentaire, la quantité d’informations historiques se cumule à l’émotion contenue dans les clichés de Gilles Caron. Ces moments de silence avec les photos qui défilent sont juste incroyables. La narration arrive à nous attacher au photographe dont la tragédie pressentie, l’hésitation, le regret n’ont pas triomphé de l’appel de la passion et font tristement penser aux destins de Chris Hondros ou Camille LEPAGE.

    Merci à la production pour ce bijou!
    lilyzab
    lilyzab

    24 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 juin 2023
    Décue en partie par ce documentaire qui m'a frustrée de mieux voir l'oeuvre photographique de Gilles Caron! 100000 photos et on passe plus de temps sur des planches contacts ou l'on n'a pas le temps de voir les images ou sur la réalisatrice qui classe les photos...( et au ciné quel dommage ! c'est tellement un régal de découvrir des photographies en très grand écran!
    Un montage très inégal... le film est intéressant sur le travail du photographe mais le commentaire est soporifique .... et la démonstration de son travail à l'image et par les photos brouillons.Dommage!!!
    Ufuk K
    Ufuk K

    465 abonnés 1 398 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 avril 2020
    " histoire d'un regard" plébiscité par la critique est un beau portrait du reporter Gilles Caron. En effet celui-ci fut un grand reporter de la fin des années 1960 jusqu'en 1970 année de sa disparition au Cambodge, même si j'ai trouvé le début du documentaire bancal la suite s'avère intéressante et instructive sur le difficile et dangereux métier de reporter et j'ai pu connaître un bout de l'histoire de Gilles Caron qui a couvert de grands événements mondiaux ( guerre du Vietnam, mai 1968, guerre du Cambodge....).
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    472 abonnés 920 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 avril 2020
    Il y a plusieurs films qui cohabitent dans Histoire d'un regard.
    Il y a d'abord la quête de recomposition mémorielle entreprise par les filles du photo-reporter Gilles Caron. Disparu en 1970 au Cambodge, Caron n'est cependant pas parti sans rien laisser derrière lui. Ses photographies (sublimes) sont autant d'instantanés gravés dans la mémoire collective que les liens indestructibles permettant à ses enfants de le retrouver, de le (re)connaître. Au travers des personnes qui ont peuplé ses clichés, les héritières (dont la réalisatrice, dans un sorte de transfert par rapport à son propre trauma familial) de l'illustre photo-reporter parviennent à garder le dialogue avec lui.
    Puis l'éloge d'un art qui tient à la singularité de celui qui se l'approprie. Ici, il s'agit du regard. Celui d'un homme qui semblait doté du sixième sens, celui de savoir où le diriger pour l'immortaliser sur pellicule. L'intuition devient l'image, l'image devient l'Histoire, une Histoire écrite par le regard. Derrière le décorticage (anecdotes, entretien télé) du travail de Caron, c'est la place du photographe dans le processus vital de l'information qui est rappelée ici. Sa position de relais indispensable, ce juste milieu nécessaire à la compréhension, à la réflexion ou à la méditation.
    Enfin, c'est la grande Histoire elle-même que le film cadre. Les mouvements contestataires de mai 68, les guerres au Vietnam ou en Israël, la famine au Nigeria. Ces lieux plongés en enfer qu'un œil avisé doit partager. Non seulement pour raconter les choses, et peut-être même les changer (les photographies de Caron ont permis de lever le voile sur l'agonie de populations en sous-nutrition au Biafra).
    Trois angles que Mariana Otero choisit d'aborder, à défaut d'en choisir un. Ce qui se comprend, compte tenu du destin à la fois individuel et hors norme de son sujet. Mais c'est bien ce qui empêche (un peu) Histoire d'un regard de le capter durablement. La narration pâtit légèrement d'une chronologie chaotique et d'une voix-off monotone (un peu trop écrite d'ailleurs). Pour autant, l'objectif est globalement rempli. Le long-métrage est un joli morceau d'histoire, parsemée de vrais moments d'émotions (notamment dans les parties concernant Belfast ou au Tchad).
    Il y a dans cette révérence à l'homme qui a contribué à "faire" l'Histoire une forme de justice. S'il a pu avec son œuvre réconcilier les peuples avec leur passé, ne mérite-t-il pas également qu'on s'attarde à lui et au sien ?
    Loïck G.
    Loïck G.

    282 abonnés 1 629 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 août 2020
    En lisant le livre consacré à Gilles Caron, célèbre reporter photographe mort à 30 ans au Cambodge, Mariana Otero remarque que le mystère autour de sa disparition fait écho à ses propres interrogations. Elle était enfant quand sa mère, trentenaire également, est décédée. Il ne lui reste que les dessins qu’elle faisait d’elle et de sa sœur. C’est le même vide qu’elle entrevoit alors de combler en défrichant quelques centaines de clichés sur les 100.000 répertoriés numériquement par la famille Caron. Le cheminement d’un regard, ses raisons d’être, de s’y attarder, c’est une analyse à distance qu’opère la réalisatrice, aidée un temps par Vincent Lemire le directeur du CRFJ (Centre de recherche français à Jérusalem). Tous les deux tracent le parcours supposé du photographe dans la vieille ville de Jérusalem. Un moment très fort de ce documentaire tout aussi puissant pour ce qu’il raconte du monde et de la manière dont un témoin, de plus en plus acteur au fil des reportages, a su le raconter. AVIS BONUS Deux points de vue professionnels passionnants. Le « regard » porté par l’historien Michel Poivert sur Gilles Caron, son époque et la valeur du photojournalisme à laquelle il a pu contribuer. Le point de vue du jeune photographe Edouard Elias sur son confrère, sa technique et le monde du photojournalisme est tout aussi passionnant
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    80 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 janvier 2020
    Dans Histoire d’un regard, Mariana Otero trace un parallèle entre sa mère artiste-peintre, Clotide Vautier, et le photographe et reporter de guerre, Gilles Caron. Tous deux nés en 1939 sont décédés jeunes, respectivement en 1968 et 1970. Deux trajectoires éphémères pour deux artistes partis trop tôt.
    La réalisatrice retrace la carrière de Gilles Caron à travers les milliers de bobines produites durant la deuxième moitié des années 1960. Les évènements de mai 1968 bien sûr, mais aussi ceux du Vietnam, de Jérusalem, du Biafra permettent de retracer le parcours du photographe à la carrière aussi brève que marquante jusqu’à sa disparition en 1970 alors qu’il couvrait les troubles du Cambodge. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/oeillades-2019/
    cortomanu
    cortomanu

    63 abonnés 403 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 février 2020
    Documentaire sur un photographe surdoué disparu au Cambodge. On revisite les lieux où Gilles Caron a fait ses photos, parfois on rencontre les témoins présents sur l'image. Attachant.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    73 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 avril 2020
    La documentariste Mariana Otero se plonge dans les quelques 100 000 clichés du photojournaliste français Gilles Caron, disparu à l’âge de 30 ans – comme la mère de cette première – en 1970 au Cambodge. Avec finesse et intelligence, elle nous guide à travers ses reportages plus personnels comme à travers ceux couvrant les grands conflits mondiaux de la fin des années 60 (guerre des Six Jours, Vietnam, Biafra, mai 68 en France, Irlande du Nord, Printemps de Prague, Tibesti tchadien, Cambodge). En résulte un témoignage émouvant et enrichissant sur un monde à la fois si proche et si lointain, âge d’or de la photographie où l’image était bien plus rare et précieuse qu’aujourd’hui.
    Jrk N
    Jrk N

    33 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2020
    A travers l'histoire du grand photographe et reporter Gilles Caron (1939-1970) la spécialiste française du documentaire nous fait vivre avec beaucoup de sensibilité des moments majeurs des années 68-70 en France, en Irlande, en Afrique, à Jérusalem...
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    35 abonnés 1 077 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2020
    Le synopsis laisse présager une histoire forte et tragique, à savoir, il y a 50 ans, en 1970, la disparition brutale du photographe Gilles CARON, à l’âge de 30 ans, au Cambodge (au cours de combats entre cambodgiens et vietnamiens, le corps n’ayant jamais été retrouvé), laissant une épouse, Marianne et 2 filles, Marjolaine et Clémentine. Le film est passionnant car à double lecture, d’une part, le regard de photographe de Gilles Caron et d’autre part, le regard de Mariana Otero sur le photographe. Tout débute par la réception par la réalisatrice d’un colis, envoyé par son ami Jérôme TONNERRE (scénariste, notamment de Claude Lelouch, Claude Sautet, Yves Robert) et contenant une biographie du photographe. spoiler: En le feuilletant, elle découvre les photos prises pendant les événements de mai 1968, année à forte résonnance pour elle car sa mère, Clotilde Vautier, peintre, est morte à 28 ans, en mars, à la suite d’un avortement clandestin.
    Elle décide d’approfondir les 100 000 photos (numérisées et disponibles sur disque dur externe) qu’il a prises au cours de sa courte carrière (3 ans) et notamment 2 pellicules prises en mai 68 et où se trouve une photo très connue de Daniel Cohn-Bendit, goguenard face à un policier. L’observation minutieuse des photos permet de suivre le chemin de Gilles Caron et les circonstances de prise de cette photo devenue iconique. En 1966, suite à la rencontre avec Raymond Depardon, il entre à l’agence Gamma, fondée par ce dernier. Son premier grand reportage (48 pellicules) s’est déroulé en Israël pendant la guerre des 6 jours (du 5 au 10 juin 1967). spoiler: A son arrivée, il quitte le bus des journalistes, loue une voiture et suit les soldats israéliens qui entrent dans Jérusalem. Il photographie ainsi des soldats qui embrassent le Mur des Lamentations ainsi que Moshé Dayan (ministre de la défense, doté de son célèbre cache-œil) qui déambule dans la ville, des fleurs sauvages à la main.
    D’après ses photos et grâce à une carte de la ville et un historien (Vincent LEMIRE), Mariana Otero montre le parcours de Gilles Caron dans la vieille ville de Jérusalem, notamment dans le quartier magrébin (qui sera détruit dans les jours qui suivent) et l’esplanade des Mosquées avant de rejoindre le canal de Suez. spoiler: Lui qui a fait la guerre d’Algérie comme appelé, il est interpellé par le fait que les soldats israéliens portent les surplus de l’armée française pendant la guerre d’Algérie
    . Ce reportage, paru dans Paris Match, le rend célèbre. Il a aussi photographié des artistes (Liza Minnelli, Johnny Halliday, Catherine Deneuve), notamment à une Première à l’Olympia ou des hommes politiques (Georges Pompidou) à Paris. En novembre 1967, il part au Vietnam (3 000 photos) et participe à la bataille de Ðăk Tô sur les hauts plateaux centraux du Vietnam du sud. spoiler: Il envoie ses pellicules par un vol Air France mais qui décolle avec du retard (à cause du brouillard), les empêchant d’être publiées lors de la sortie de Paris Match. Il reste sur place, photographiant alors des prostituées en compagnie de soldats américains. Mariana Otero illustre ses photos du Vietnam par la lecture des lettres qu’il a écrites à sa mère pendant la guerre d’Algérie. Sa fille Clémentine nait pendant son séjour.
    En avril 1968, il couvre la guerre du Biafra au Nigeria. Après 2 voyages au Biafra (état ayant fait sécession et qui subit la famine suite au blocus effectué par l’état nigérian, à l’origine d’un million de morts), il est interviewé en juillet 1968 à la télévision par Pierre Sabbagh (seule interview filmée existante). Il est bouleversé par ce qu’il a vu : les images d’enfants décharnés, dénutris sont bouleversantes. Il y croise Raymond Depardon. En août 1969, il couvre les manifestations des catholiques en Irlande du nord ainsi que la marche des protestants le 5 août à Derry (1 200 photos en 3 jours). spoiler: Mariana Otero a rencontré des femmes ou des hommes qui avaient participé aux manifestations de l’époque : 2 sœurs, encore émues, évoquent le souvenir de leur frère, pris en photo et qui fut tué plus tard, à 21 ans, par des soldats britanniques. Une peinture murale reproduit d’ailleurs une photo de Gilles Caron.
    Il repart ensuite pour Prague pour couvrir les manifestations à l’occasion de l’anniversaire de l’occupation soviétique et de la fin du « Printemps de Prague ». En janvier 1970, il part au Tchad en compagnie de Raymond Depardon, Michel Honorin et Robert Pledge pour couvrir la rébellion des Toubous dans le Tibesti. spoiler: Ces derniers sont attaqués et tués par l’armée gouvernementale et les 4 journalistes, présents à leurs côtés, incarcérés pendant 1 mois.
    Suite à la destitution de Norodom Sihanouk, chef d’état du Cambodge, par le général et premier ministre Lon Nol, le 18 mars 1970, Gilles Caron, seul photographe disponible de l’agence Gamma, s’y rend le 31 mars. Il est pris en (dernière) photo le 5 avril 1970 par un autre photographe, en prenant le bac qui traverse le Mékong et rejoindre la R.N.1., route qui relie Phnom Penh à Saigon. spoiler: Ses affaires étaient restées à l’hôtel Le Royal. Avant de disparaitre, il avait écrit une lettre à sa femme, faisant état de sa solitude et ennui au Cambodge, voyage qu’il n’aurait pas dû faire à son retour du Tchad… Sa dernière pellicule contient des photos, à la fois de ses filles dans son jardin et du Cambodge.
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