Derniers Avis : Titane - Page 5

Ce que nous notons a nécessité des heures incalculables de travail. Ils méritent la meilleur note et une critique objective.

Nous vivons dans une société où les extrêmes se développent. Et ce film est du cinéma extrême dont la violence gratuite m’a fait sortir de la séance après cinq scènes crues et extrêmement dérangeantes, certes sûrement utiles pour développer le personnage joué par Rousselle (dont la qualité de jeu est indiscutable) mais qui choque à outrance le spectateur.

Cet extrême qu’est allé cherché le film pose question quand on voit l’engouement qu’il y a eu autour de lui. Impossible de passer à côté, la violence inouïe montrée à l’écran est elle à l’origine de cette médiatisation, non car Ducourneau est aussi très talentueuse, mais dans ce cas est-elle nécessaire à ce point ? Je ne pense pas. Par contre elle est nécessaire si l’on souhaite faire réagir les spectateurs, la presse et la communauté du cinéma. Chose indispensable si il y a un intérêt économique derrière le projet. Il faudrait demander plus d’explications à Ducourneau, savoir pourquoi elle a voulu réaliser ce film. Si c’était pour faire passer un message : le niveau de violence était-il adéquat ? Si c’était pour en faire un film célèbre vu par un maximum, dans ce cas c’est réussit grâce à l’utilisation de la violence comme moyen de faire réagir les critiques. Ou si c’était pour faire ce qu’elle avait envie de faire tout simplement. Dans ce dernier cas je défendrait la réalisatrice car chacun est libre de faire ce qu’il veut avec son art, mais je crains que ce ne soit malheureusement pour en faire un film célèbre, un film qui marque et qui fait parler de lui.

J’aimerais également évoquer l’interdiction aux moins de 16 ans attribuée à ce film. Apparemment le -18 est une interdiction très rare et je peux comprendre que l’intégralité du film ne mérite pas cet avertissement mais ce n’est pas pour autant que je serais rassuré de savoir mes enfants voir ce film à l’âge de 16 ans. Encore une fois les extrêmes se développent inexorablement et on ne peux pas indéfiniment protéger la jeunesse pourtant c'est justement le rôle de ces interdictions. Vomissements, évanouissements, ont été évoqué à Cannes pour la projection de ce film où il a gagné la palme d’or. Cela n’a pas de rapport avec l’âge, mais si le cinéma devient un lieux où l’on réagit de la sorte ce n’est pas ce que je souhaite.

Si ce film n’avait pas eu la Palme d’Or du festival de Cannes, je n’aurais même pas pris la peine de rendre un avis critique. Les films d’horreur sont légion et rarement intéressants, seuls quelques grands cinéastes s’en sortent. Mais là, nous avons une pépite. Le qualificatif pour ce film : malsain. Avec des moments franchement ridicules. Les avis positifs me font doucement rigoler : « questionnement sur les rapports au corps », « interrogations sur la paternité / maternité », » limite entre humain et non humain » etc…Il y a des films autrement plus subtils pour évoquer ces sujets. Se référer à Cronenberg ou Kubrick n’est pas un compliment pour eux. Il y a tout de même des moments de franche rigolade : quand Agathe Rousselle sécrète de l’huile de vidange, quand son « bébé » bouge dans son ventre et émet un jet de vapeur ( !).
Je comprends de moins en moins Cannes, il y a eu un rattrapage avec Parasite (bon film sans être exceptionnel), mais ces 15 dernières années, on se demande si le jury n’est pas frappé de démence ou cède aux sirènes à la mode.

Si vous avez aimé Irréversible ou tout autre film autheurisant démontrant son originalité par une surenchère de contenu malsain, ce film est fait pour vous.
Idem si vous avez apprécié "Rubber" (l'histoire du pneu tueur), alors vous avez de la chance avec cette "séquelle"... Allez, du positif : les maquillages et Vincent Lindon dans un solide (y compris physiquement) rôle de sapeur-pompier.

Primé à Cannes? Rarement vu une daube pareille .Complètement débile. Un pompier toxico qui tombe amoureux de son fils victime d'une relation avec une voiture ...

Bon j'ai eu du mal à regarder ce film, je n'ai pas compris, ou alors il s'agissait de faire une œuvre décalée pour exister. Bref, un film gênant, dérangeant, bien réalisé certes, bien interprété, certes mais quelle laideur

Ayant remporté la palme 2021, les attentes envers ce film étaient d'autant plus importantes que les réactions dépeintes envers Titane étaient curieusement brutales. C'est plein de curiosité et d'appréhension que je lance ce film dont on ne sait rien, dont on ne comprend rien grâce à la bande-annonce et au résumé.
Nous voilà parti pour un voyage auditif et visuel d'une qualité et d'une originalité alléchante. Le jeu d'acteur et leur sensibilité transmise n'est pas négligeable. Cependant le fil conducteur reste trop suggéré et le mystère ou en tout l'aura qui plane au dessus de ce film est de l'ordre de l'imperceptible.
Pas de second visionnage pour ma part : j'ai assouvi ma curiosité sans en être pleinement satisfaite

Je ne vais pas vous cacher que lorsque Julia Ducourneau a reçu la Palme d'Or en 2021 avec Titane ça m'avait laissé assez indifférent. Déjà car je n'avais pas apprécié Grave de cette même réalisatrice mais aussi car mon rapport avec le Festival de Cannes se résume à une relation d'amour/haine qui penchait plus vers la haine ces dernières années malgré la victoire de l'excellent Parasite en 2019. Cependant, sans être bouleversé, cette fois je me suis retrouvé dans cette proposition de cinéma. Peut-être puisque garante d'une plus large indépendance Julia Ducourneau se lâche davantage et explore le corps humain avec plus de maturité qu'avec son coup d'essai. Esthétique plus soignée, dosage plus exponentiel et maîtrisé du suspens et mise en scène plus léchée dans la manière de torturer la chair, les irrégularités de Grave sont corrigées et la grande influence de David Cronenberg est mieux digérée pour donner un résultat plus efficace. Personnellement ça m'a laissé à bout de souffle. Si Ducourneau continue sur cette lancée, pour sûr qu'elle atteindra rapidement la grâce du grand David.

Les trois critiques qui ont été "modérées" sont rédigées en parfait français, et n'insultent personne. je suis obligé de reformuler. :donc : Quand on a les moyens, les appuis financiers et la culture du "plus c'est débile plus ça passe", pourquoi s'en priver? N'est pas Cronenberg qui veut, petite. 1/20.. C'est bon, là? ou il faut cirer des chaussures?

Après la surprise qu'avait été le plus bon film de genre Grave, je me demandais ce qu'allait donnait le second film de Julia Ducournau. La bande annonce m'avait laissé de marbre et me laissait attendre le pire, et bien c'est le cas.
Le film est glauque, assez incompréhensible dans son propos. On ne s'attache pas le moins du monde à ces personnages tordus.

Je ne savais pas à quoi m'attendre en regardant ce film. Je savais juste qu'il avait eu la Palme d'Or en 2021. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne m'attendais pas à ça. Le film est original par son histoire. Il est très violent et rappelle le cinéma de Tarantino par moments. On est choqué et interloqué en voyant ce film. C'est comme passé de la peinture classique au surréalisme sans transition. A voir.

Titane est un film pour le moins space.
Après Grave, relatant l'histoire d'une jeune fille végétarienne sombrant dans le cannibalisme, Titane confirme la prédilection de Julia Ducournau pour les histoires malsaines et glauques.
Le pitch est assez burlesque sur le papier : une serial killer étant tombée enceinte avec un rapport sexuel avec une voiture décide de se cacher à travers l'identité d'un ancien garçon porté disparu, il y a des années et accompagne son nouveau père d'adoption dans la caserne de pompier dans laquelle il travaille tout en cachant sa grossesse.
Mais l'aspect comédie de boulevard de l'intrigue, le film est très malaisant et réussit son pari.
Les acteurs sont très bons avec un Vincent Lindon au sommet de sa forme et une jeune Agathe Rousselle particulièrement intriguante.
Un drôle de film.

Je trouve le jeu des acteurs vraiment bon, d'autant que ce sont des français.
Ca fait plaisir.
Par contre le scénario, bof.. mais l'idée est bonne

Vraiment pas bon, aucun intérêt si ce n est le jeu de l actrice principal. Et le scénario mon dieu ... pitoyable.

Du grand n'importe quoi. On assiste à des crimes qui n'auront pas d'explication, à un rapport sexuel avec une voiture, au délire d'un père, à une danse sensuelle du personnage principal (androgyne de surcroît) sur un camion devant des pompiers, à un accouchement surnaturel...Seule une maigre curiosité maintient le spectateur en haleine, mais le film ne se revoit pas deux fois sous peine d'un profond ennui.

Autant ‘Grave’ m’avait instantanément conquis, autant c’est un peu plus compliqué que ça avec ‘Titane’, même si on ne peut vraiment pas dire que Julia Ducournau aurait échoué à confirmer son extraordinaire talent formel et sa singularité au sein du paysage cinématographique français. Que ‘Titane’ ait choqué les festivaliers de Cannes, qu’il ait choqué (certainement encore plus) ceux qui n’ont aucune pratique soutenue du cinéma de genre et n’y consentent ici que parce que le phénomène est emballé dans une palme d’or et un drame d’auteur, je le comprends parfaitement. Il est vrai que Julia Ducournau, dont les influences vont plus que jamais puiser aux sources du giallo et de la body-horror, sait y faire en matière de frontalité et, plutôt que les grandes lignes volontiers déviantes du scénario, préfère les petits moments qui font sortir son film des rails des pratiques communément admises dans le cinéma de bon ton, par exemple une fracture auto-infligée de la cloison nasale, ou des pertes vaginales constituées de cambouis. On tient peut-être là une des limites d’un tel projet : ‘Titane’ est un vaste foutoir conceptuel dont émergent des notions comme l’empowerment féminin, la masculinité ostentatoire ou la parentalité en tant que simple construction culturelle, réunies sous une charpente assez lâche qui tournerait autour de la répression et de la libération des pulsions. S'évadant des structures narratives trop traditionnelles, Julia Ducournau peut laisser l’impression de ne pas raconter grand chose…mais elle le fait (ou ne le fait pas) avec une virtuosité intacte, qui la place bien au-dessus de pratiquement tous ses collègues français…et j’appuierais sans problème le constat d’une cinéaste parmi les des plus doués de sa génération toutes nationalités et genres confondus. Son cinéma restant plus sensoriel que narratif, on peut largement se contenter d’une trame fictionnelle qui fait fi de la cohérence et de la rationalité et a pour seule utilité de structurer un tant soit peu la vision et les obsessions de Ducournau. Néanmoins, au vu de ce relatif désintérêt pour l’histoire qu’elle raconte, couplé à sa haute expertise technique et esthétique et au nombre élevé de fois où elle cherche ouvertement à choquer le public ou à brutaliser ses habitudes, le soupçon de “posture” continue de planer et ‘Titane’ est, dans un certain sens, une baudruche de festival, que son excellence visuelle empêche heureusement de trop se dégonfler. Il n’est en effet saisissant d’audace et d’une originalité inédite que pour ceux qui ne parcourent pas habituellement les sentiers ténébreux du cinéma-bis. Par exemple, l’une de ses scènes possiblement subversives a été exploitée tout récemment, et de manière beaucoup plus explicite, par la réalisatrice Zoé Wittock avec le bizarre ‘Jumbo’...sans compter qu’il est impossible de ne pas songer à l’influence écrasante du cinéma de David Cronenberg, celui de ‘Crash’ évidemment mais aussi de ‘Videodrome’, dans le genèse de ‘Titane’...qui reste donc, quoi qu’il arrive, un sacré OVNI à l’échelle du cinéma français.