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    Notre-Dame brûle
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Notre-Dame brûle" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Fin décembre 2019, le président de Pathé Jérôme Seydoux propose à Jean-Jacques Annaud de faire un film de montage d’archives à grand spectacle pour écrans larges (avec son immersif) sur l’incendie de Notre-Dame. Le metteur en scène se rappelle :

    "Mon premier réflexe est de craindre qu’il n’existe pas suffisamment d’images variées pour construire un film de 90 minutes, mais j’écoute. Je repars avec une pochette de documentation, des articles en français et en anglais. Avant d’aller me coucher, j’y jette un œil."

    "Je dévore le tout jusqu’au milieu de la nuit. Il était trop tard ou trop tôt pour appeler, mais ma décision était prise. Ce que j’y ai découvert était inimaginable. Une fascinante cascade de contretemps, d’obstacles, de dysfonctionnements. Du pur invraisemblable mais vrai."

    "Avec par-dessus le marché tous les composants d’un scénario de fiction : dans le rôle-titre, une star internationale, Notre-Dame de Paris. Son adversaire : un démon redoutable et charismatique, le feu. Entre les deux, des jeunes gens humbles prêts à donner leur vie pour sauver des pierres."

    Parlons argent !

    Le budget consacré aux décors de Notre-Dame brûle est estimé à cinq millions d'euros, soit 20% du coût de production total du long métrage, qui est de 25 millions. S'il est question d'un budget confortable, il ne s'agit pas, et de loin, du film le plus cher du réalisateur Jean-Jacques Annaud, habitué aux grosses productions comme en témoignent Or Noir (40 millions d'euros), Deux frères (60 millions d'euros), Stalingrad (68 millions de dollars) ou encore Sept ans au Tibet (70 millions de dollars).

    Travail de documentation

    Dans un premier temps, Jean-Jacques Annaud a décidé de se limiter aux faits en se lançant dans une chronologie des événements. Le cinéaste a eu un mal fou à obtenir les heures exactes du déroulé : en recoupant les différents témoignages dont il disposait, il a constaté que chacun donnait sa version de la première apparition de la fumée, des flammes et de l’arrivée des secours... Il confie :

    "J’ai vite compris que dans l’intensité de la catastrophe, personne n’a le temps de regarder sa montre. J’ai fait lire à Thomas Bidegain, le scénariste attitré de Jacques Audiard, une première version embryonnaire du scénario. 'Mais qu’est-ce que je peux apporter de plus moi là-dedans ?' me demande-t-il après lecture. Je lui explique que j’ai besoin de l’œil critique d’un juge sévère et des apports bénéfiques d’un auteur de talent."

    Lieux de tournage

    Jean-Jacques Annaud a commencé par tourner Notre-Dame brûle dans les cathédrales de Sens, Amiens et Bourges, ainsi qu'à la fameuse basilique de Saint-Denis. Les scènes de feu ont quant à elles été recréées dans les studios de la Cité du cinéma à Saint-Denis. Par ailleurs, une séquence a aussi été mise en boîte à la gare de Versailles-Château-Rive-Gauche.

    Images d'archives

    Jean-Jacques Annaud a aussi lancé un appel à contribution pour recueillir des vidéos amateures d'embouteillages dans Paris le soir de l'incendie ou de foules regardant, dans les capitales étrangères, la catastrophe à la télévision.

    Reconstitution à l'identique

    Jean-Jacques Annaud et son équipe ont pu tourner quelques scènes à l’intérieur de Notre-Dame mais ils ont surtout dû reconstruire à l’identique une partie de la cathédrale en studio. Le réalisateur se rappelle : "Le bâtiment restait inaccessible par l’omniprésence du plomb et des risques d’effondrement... Mais de toute façon, il fallait noyer l’édifice dans la fumée, recouvrir le sol de cendres et de poussière, y faire chuter des tonnes de poutres enflammées, inonder le dallage."

    "Nous avons reconstruit à l’identique. Nous avons enflammé nos décors avec des centaines de tuyères. Nous avons reconstruit en studio à l’échelle 1, une grande partie de la nef, les escaliers en colimaçon, les coursives extérieures et la charpente du transept Nord, et l’intérieur du colossal beffroi des cloches de la scène finale. Bref tous ces lieux emblématiques de Notre-Dame qui ont été au cœur de la catastrophe et qu’il fallait absolument montrer avant et pendant l’incendie."

    Accès facilité

    L’apport des témoignages des pompiers était vital pour le film. Au moment des préparatifs et du travail de documentation, le premier confinement est intervenu... Jean-Jacques Annaud se souvient : "Nos démarches pour entrer en contact avec les témoins-acteurs privilégiés de la catastrophe nous ont cependant été grandement facilitées."

    "Pour caler les rendez-vous avec les membres de la BSPP (la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris), Jean-Yves Asselin, mon Producteur exécutif, est passé par la Lieutenant-Colonel Claire Boët, responsable de la communication. Idem du côté de la Mairie de Paris : Anne Hidalgo nous a très tôt fait savoir que l’accès au parvis de Notre-Dame nous serait possible au moment du tournage."

    "Florence Parly, (la Ministre des Armées dont dépendent les Pompiers de Paris), ainsi que le Préfet de police Didier Lallement ont également œuvré pour nous ouvrir des portes et fermer des rues."

    Etre crédible

    Pendant le tournage, un adjudant des pompiers de Paris a veillé à la sécurité et était parallèlement conseiller technique, s'assurant que tout ce qui allait être montré à l'écran soit crédible. Les acteurs se sont aussi immergés dans une véritable caserne et ont été formés aux gestes du métier. Jean-Jacques Annaud a par ailleurs écouté les témoignages de tous les pompiers ayant vécu la catastrophe.

    Saint-Denis et Bry-sur-Marne

    Les plateaux devaient être suffisamment vastes pour accueillir des décors (qui seraient en plus pour la plupart totalement brûlés !) de parfois 25 ou 30 mètres de haut. Jean-Jacques Annaud a pu tourner à La Cité du Cinéma de Saint-Denis, et à Bry-sur-Marne. Il explique :

    "À Saint-Denis, nous avons tourné en intérieur et à Bry, sur le « back lot » comme on dit, un vaste espace en extérieur. Il nous a également fallu des ateliers de menuiserie, de ferronnerie, de sculpture, de moulage de plâtres, etc. J’ai réussi à obtenir le minimum d’espace vital pour mon film en termes d’infrastructures. À la Cité du Cinéma, j’ai pu compter sur l’expérience des équipes techniques, qui ont l’habitude de ce genre de productions."

    Matériaux utilisés

    Notre-Dame a été reproduite en plusieurs parties sur plusieurs plateaux. Le chef décorateur Jean Rabasse avait confié à France Inter : "C'est un film qui est extrêmement technique : il faut que les matériaux résistent à 1 200 degrés pendant des jours. On est revenu aux bonnes vieilles techniques, c'est à dire du bois et du plâtre : du bois massif pour faire toutes les poutres en incrustant des rampes à gaz à l'intérieur et du plâtre, car on a testé des résines, des bétons et la seule chose qui marche bien, qui coûte pas très cher et qui est naturelle, c'est le plâtre."

    La charpente

    La charpente de Notre-Dame est partie en fumée lors de l’incendie d’avril 2019... Jean-Jacques Annaud et son équipe ont donc dû la reconstituer. "Nous avons d’abord fait modéliser cette charpente en images 3D avant de la faire bâtir pour de vrai. Ce décor a été installé à Bry-sur-Marne et nous y avons mis le feu. Nos cloches ont été fabriquées en plâtre-armé, capables d’endurer 400° lors du tournage", se souvient le metteur en scène.

    Construction des décors

    Les bureaux de production ont été installés à la Cité du Cinéma, sur la surface d’un étage. Dessins, maquettes, modélisations 3D : Jean-Jacques Annaud a demandé que l’on reproduise plusieurs versions réduites de Notre-Dame. Chaque objet a demandé des semaines de travail car ils ont été fabriqués selon les plans des originaux. Il se rappelle :

    "Cela m’a permis très en amont d’imaginer les axes de mes caméras, l’emplacement de mes acteurs, les segments à enflammer ou la manière d’acheminer à travers tout cela les dispositifs de sécurité comme l’eau ou même les issues de secours... Et puis, tout ce travail de préparation minutieux nous a fait gagner un temps précieux lorsque j’ai tourné dans les vraies cathédrales ou sur les plateaux des décors."

    "En parallèle nos techniciens ont mis au point des caméras spéciales ignifugées, capables de résister à la chaleur des scènes d’incendies. Tout au long de ce travail minutieux de préproduction, j’ai été enthousiasmé, en passant d’un atelier à un autre, de constater la joie, la fierté de ces artisans passionnés. Ébénistes, plâtriers, ferronniers, vitriers, peintres, etc : toutes et tous sont de véritables orfèvres."

    "J’ai emmené mes équipes décoration à plusieurs reprises en repérage dans les vraies cathédrales pour qu’elles s’inspirent de la patine des murs et des statues par exemple. Nous avons également effectué des tests pour trouver la bonne manière de reproduire la fonte du plomb des toitures sur le sol ou les casques des pompiers à cause de la chaleur de l’incendie. Je me suis senti « porté » par cet enthousiasme collectif."

    Effets spéciaux

    Mikros, une société française, s’est chargée de la conception des effets spéciaux de Notre-Dame brûle (concernant un quart des plans, soit 400 sur les 1500/1600 du film), sous la supervision du coordinateur et superviseur VFX Laurens EhrmannJean-Jacques Annaud note :

    "Pour la moitié d’entre eux, il s’agissait surtout de faire disparaitre des câbles de sécurité retenant les acteurs ou des tuyaux d’alimentation en eau ou en gaz sur les décors. L’autre moitié du travail a été plus complexe, consistant à ajouter de la fumée en arrière-plan ou des flammes quand ce n’était pas possible ou trop dangereux sur le plateau..."

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