Voilà un film vraiment à hauteur d’enfant.
Radical et efficace selon moi.
Car tout est vu à hauteur des yeux de Nora. Ainsi les adultes apparaissent que s’ils se courbent, que s’ils se penchent, que s’ils s’asseyent, que s’ils s’abaissent.
L’ouïe est aussi mise à contribution ; ainsi, on voit Nora attirée par les bruits, les cris, les interpellations.
Cependant, le spectateur n’est pas toujours convié à voir ce qu’elle voit, ce qu’elle entend. Ça reste dans le domaine du hors-champ.
« Un Monde » de la réalisatrice Laura Wandel est un récit sensoriel et immersif.
La radicalité de la réalisatrice va jusqu’à imposer une seule unité de lieu : l’école, avec sa classe, les toilettes, la cantine, la cour de récréation, le gymnase, la piscine, l’infirmerie, le bureau du directeur et la sortie de l’école.
Le spectateur ne sera jamais invité dans le foyer de Nora.
Il n’y aura pas d’autres échanges que ceux qui se déroulent dans l’école, entre le frère et la soeur, entre Nora et son père à la sortie ou à l’entrée de l’école.
Le thème traité est évidemment le harcèlement et je m’étonne que l’on s’interroge sur le fait que le personnel enseignant ou éducatif ne s’aperçoit de rien.
Combien d’enfants, d’adolescents qui ont mis fin à leurs jours, parce que victimes de harcèlement, ont gardé le silence ?
Il suffit de lire les faits divers.
Par contre, Laura Wandel n’en a-t-elle pas trop rajouté ?
Je suis de ceux qui se questionnent sur le comportement d’Abel dans le dernier quart du film.