Les Morsures de l'aube vous promet deux puits saignants au creux du cou, mais vous aurez en fait deux piqûres de moustiques qui grattent. Autrement dit, une belle arnaque si vous venez pour regarder un film de vampires : on subit une heure et demi de scènes de bars (un peu craignos) avec Guillaume Canet qui cherche en vain un certain Jordan. Et c'est tout. Le côté fantastique arrive in extremis, est si mince qu'on voit au travers (concrètement, on ne sait même pas
si le frangin et la sœurette sont vraiment des vampires
, ou s'ils sont juste timbrés et en manque d'UV), et ne parachève cette intrigue minimaliste ("Il est où Jordan ? Ah il est là !") que sur une déception (il est là... Et ? Que doit-on faire avec cette info ? Allez,
sauvons la sœurette de ses griffes
, histoire de dire qu'on conclut le film sur quelque chose...). On s'est plus qu'ennuyé, ayant l'impression de voir toujours les mêmes scènes de bars (craignos, on vous l'a dit ?), les mêmes informateurs à l’œil torve, les mêmes musiques "hits du moment" (aujourd'hui : "Ah oui c'est vrai, ça existait, ça..."), Guillaume Canet en jeune victime du jeu "Où est Charlie ?" qui pose toujours les mêmes questions... On a l'impression d'une boucle sans fin, d'une errance sans but ("parce qu'il erre Jordan"... Vanne nulle, check), d'un film qui ne sait lui-même pas où il va et nous le fait payer au centuple (notre patience est mise à rude épreuve). Aussi, si vous voulez vous coucher avant la fin (inexistante), surtout n'hésitez pas, Les Morsures de l'aube est une belle arnaque, un dentier en plastique.