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    Nos frangins
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nos frangins" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Rachid Bouchareb appartient à la génération qui a grandi avec l’affaire Malik Oussekine, survenue en décembre 1986. Le réalisateur explique : "Nous l’avons tous traversée à cette époque, juste après les larges mouvements dont celui de SOS racisme fondé en 1984."

    "Je venais de faire en 1985 mon 1er film, Bâton rouge, et ce drame est arrivé quelque temps après. Il a embrasé toute la France, des centaines et centaines de milliers de personnes. J’étais parti avec ce mouvement de SOS racisme, et l’espoir qu’on allait changer la société car on y croyait beaucoup."

    "On a d’ailleurs fait avancer les choses. Toute la génération des étudiants de cette époque a été très touchée par ce qui s’est passé cette nuit-là. A l’époque, on se demandait ce qu’allaient devenir tous ces enfants nés de l’immigration, la place qu’ils allaient avoir dans la société."

    "Le débat de l’intégration a été posé pour la 1ère génération, la 2ème génération, la 3ème génération... On voit bien qu’entre 1985 et aujourd’hui, rien ne bouge vraiment."

    L'inspecteur Mattei

    Le personnage de l’inspecteur Mattei de l'Inspection Générale des Services de Police (qui fait le lien entre l’affaire Malik Oussekine et la mort du jeune Abdel Benyahia tué à Pantin par un policier ivre), a été créé par Rachid Bouchareb. Ce dernier explique : 

    "Enfin, même si je l’ai créé, ce n’est pas pour autant qu’il n’existe pas car si on a décidé de cacher la mort d’Abdel, c’est bien parce qu’une décision a été prise et que ces deux affaires, survenues la même nuit, ont dû être gérées par la police des polices."

    "Comme l’affaire de Malik et d’Abdel concerne des policiers, je peux créer pour le film un personnage qui passe d’une affaire à l’autre. Pour raconter cette histoire, j’ai pris cette liberté d’inventer ce personnage tout en restant dans une réalité plausible."

    Images d'archives

    Rachid Bouchareb a utilisé beaucoup d’images d’archives liées aux manifestations étudiantes contre la loi Devaquet, favorable à une sélection à l’entrée à l’université, et à l’affaire Malik Oussekine. Le cinéaste développe : "Je voulais raconter la deuxième histoire politique avec le mouvement populaire, très fort, la colère des jeunes quand ils apprennent cet événement, l’enterrement."

    "Il est important de rappeler que la France de l’époque, dans de nombreuses villes, est sortie et n’acceptait pas ce qui s’était passé. Je tenais à ce que le film se nourrisse de ces archives qui nous rapprochent d’aujourd’hui. Le film est contemporain, toujours d’actualité. Je n’ai pas ressenti le besoin de marquer les années 80 dans le film car ce qui se passe aujourd’hui est aussi fort qu’à l’époque."

    Un choix

    Rachid Bouchareb n'a pas voulu montrer le matraquage de Malik ni la bavure policière à Pantin pour Abdel. Le metteur en scène explique : "Dès le départ, je ne voulais pas. Si on peut garder dans l’imaginaire du spectateur comment le deuxième garçon Abdel a été tué, cela sera plus intéressant."

    "Pas la peine de faire la scène. Au spectateur de faire lui-même le travail. Beaucoup de gens ne connaissaient pas l’affaire d’Abdel à l’époque et aujourd’hui encore. Je voulais rééquilibrer tout cela, en l’intégrant au film, tout en montrant le déséquilibre et l’effacement dont elle a fait l’objet."

    Promiscuité

    Samir Guesmi incarne le père d’Abdel. Un rôle rappelant indéniablement son personnage dans Ibrahim, qu'il a réalisé en 2020. Rachid Bouchareb précise : "Sauf qu’il a fallu que je lui dise de revenir dans les années 80. Il s’est inspiré de sa famille, de son père, car il a bien connu cet effacement de la première génération. Je lui ai demandé de bouger le moins possible, y compris dans son visage."

    Qui pour la BO ?

    Côté bande-originale, Rachid Bouchareb collabore pour la première fois avec Amin Bouhafa : "On en avait parlé il y a plusieurs années mais cela ne s’était pas fait. On a pu avec lui par la musique raconter la partie enquête du frère Mohamed et à d’autres moments apporter des sonorités africaines qui se mêlent aux images."

    "Dans le film, il y a aussi beaucoup de titres, Mala Vida de Mano Negra, un groupe fondé à l’époque, en 1987, il y a Rita Mitsouko, Renaud à la fin, et la chanteuse algérienne Warda..."

    Le choix du titre

    Le choix du titre, Nos frangins, est inspiré de la chanson de Renaud "Petite" que l'on entend à la fin du film, où le célèbre chanteur parle de Malik et Abdel "nos frangins qui tombent" : "Quand nous avons fait des recherches, on a retrouvé cette chanson. Dans les années 80, avec l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, on vivait avec l’espoir que la société allait changer."

    "On était tous des frangins, on partait sur cet enthousiasme à construire une fraternité, qu’elle allait se solidifier, qu’elle avait un avenir surtout. Le titre, outre la référence à Malik et Abdel, englobe ce moment", confie Rachid Bouchareb.

    Mise en scène

    Sur Nos franginsRachid Bouchareb collabore pour la première fois avec le directeur de la photographie Guillaume Deffontaines. Les deux hommes ont cherché à se rapprocher le plus possible des archives (qui étaient disponibles au Parti Communiste et à L’INA). Le cinéaste se souvient :

    "Il y a eu une grande couverture des événements de novembre et décembre contre la loi Devaquet. Toutes les régions filmaient. Pour commencer, nous avons vu ensemble les images d’archives. On a pu en avoir certaines de la qualité de l’époque, tournées avec de la pellicule."

    "Je voulais un filmage ordinaire. Raison pour laquelle j’ai décidé à un moment donné de filmer avec les caméras de l’époque, avec lesquelles nous avons filmé par exemple l’arrivée des CRS à l’intérieur de la Sorbonne, images mixées avec celles d’archives à l’extérieur, filmées avec ces mêmes caméras."

    "Pareil avec les voltigeurs à moto, où on intègre nos images avec nos figurants. Beaucoup de scènes ont été tournées avec ces caméras vidéo des années 80. Nous avons fait des choix pour savoir à quel moment les utiliser dans le scénario, en lien avec les archives."

    "Elle sert notamment à l’interview du policier qui a matraqué Malik, reconstitué pour le film, où on voit à l’image le bouton témoin d’enregistrement de la caméra. Je voulais ajouter à la confusion du début sur les corps, une autre forme de confusion, sur la source des images."

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