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soulman
70 abonnés
1 157 critiques
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5,0
Publiée le 22 mai 2023
C'est un grand film social mais aussi un polar passionnant. Inspiré d'un fait divers, "About Kim Sohee" est une plongée au coeur de l'univers terrifiant des lycées coréens, des centres d'appel et de l'éducation nationale où règne la surenchère et où les élèves comme les employés sont traités comme des robots. Admirablement interprétée, l'oeuvre de July Jung brosse deux portraits de femmes magnifiques, l'une victime, l'autre résiliante, qu'une séance de danse fera se croiser rapidement.
Une oeuvre passionnante qui porte haut le cinema politique, les hors champs subtiles, au coeur d'une société violente mise en lumière par ce film témoignage
Dressage glaçant d'un constat coréen ou plutôt d'un malaise coréen. Le film en deux temps est rudement mené et ne nous laisse que peu de choix. Sans pour autant entrer dans le mélodrame, on suit sans vivre une histoire. L'émotion est peut être la valeur d'ajustement manquante.
Un film riche en thématique, sur la marchandisation de la jeunesse sud-coréenne, la libéralisation de l'éducation nationale, la pression manageriale dans les entreprises où l'humain devient secondaire. Le film est découpé en 2 parties. L'interprétation est poignante.
Un film impressionnant sur la société sud coréenne ou le capitalisme et l'etat s'allient pour mettre au pas les lycéens qui découvrent avec horreur la socie6dans laquelle ils devront vivre.... Ou pas ! Glaçant
Réalisation magnifique ! Chaque plan a une signification et est savamment calculé en conséquence. La prise de son est éblouissante, surtout au regard des productions françaises désespérément monophoniques. Les voix sont ici spatialisées; on se sent investi, responsabilisé. Quant au sujet, il épouse totalement celui de "l'etabli ", sorti la même semaine : c'est l'actualisation de la maltraitance ouvrière, délocalisée aujourd'hui vers les call centers. Film passionnant, déprimant, mais, hélas, si actuel !
Ce film Coréen est basé sur un fait divers qui a bouleversé le pays et qui pour le coup m’a mis une jolie petite baffe…
On y suit donc Kim Sohee, une étudiante, passionnée de danse, au caractère bien trempé, et qui en intégrant un stage se verra pourtant broyé par un système ultra-libéral. Le film dresse un portrait glaçant de la société Coréenne où les libertés individuelles sont écrasées par l’aliénation au travail à laquelle sont soumis les citoyens. Que ce soit, dans le monde du travail, dans le milieu scolaire, la famille, c’est assez sidérant de voir la façon dont ils sont continuellement confrontés à un culte de la performance, à la compétition, et à la comparaison aux autres…
Mais si le film est aussi fort, c’est surtout grâce à son écriture, qui nous offre presque deux films en un, avec deux point de vus différents, mais complémentaires, et rendant le message du film encore plus puissant. On passera ainsi, d’un drame social et d’un portrait humain, à un polar tout aussi passionnant. Par contre, on peut se questionner sur le nom du film pour les salles françaises : son titre original NEXT SOHEE prend tellement plus de sens…
Ici, il n’y a aucune fioriture, et pourtant on sombre en même temps que l’héroïne. C’est d’une justesse et d’une subtilité qui impressionne. La mise en scène est très sobre, avec notamment très peu de passages musicaux mais qui viennent savamment souligner les propos du film. Un film sociétal implacable et qui laisse sans voix lors d’un dernier plan extrêmement fort de sens
Superbe et triste histoire du destin brisé d'une adolescente face à une société sans humanité, à l'exception d'une policière inspirée. Un trés beau roman filmé et joué avec grande maîtrise. Un exemple pour notre cinéma...
Voici le film , qui nous fait regretter la Corée du Nord avec une perfection dans l'analyse d'un système et un esthétisme de l'histoire, cela pourrait arriver aussi en France , précisément cela est une question courante dans la solitude que c'est de passer de l'école au monde du travail ou personne ne vous vois et les conséquences sont catastrophiques.
Le sujet relativement classique de la pression au travail, appuyé ici à l'extrème et de manière interminable, et trop lointain pour être comparable tant la culture professionnelle est différente en Corée, n'est pas ce qui fait le charme de ce film. Il reste l'exotisme de cette ville de second ordre, rarement montrée dans le cinema coréen et remarquablement filméeici, et le charme de l'interprète principale qui exprime bien la richesse de la personnalité de Sohee.
voilà un film remarquable sur l'omerta d'un système étouffant la population d'un pays dominé par une politique voué aux intérêts économiques, l'architecture de la mise en scène permet par l'enquête de police après le suicide de Sohee de voir à quel point les individus ayant gravité auprès de la protagoniste sont eux même emprisonné dans un système dont ils sont dépendant, mettant ainsi à l'évidence une jeunesse sacrifiée aux affres de la concurrence mondiale, interprété par la plus grande justesse par les principaux acteurs
C'est un regard qu'une cinéaste coréenne porte sur la société coréenne du Sud d'aujourd'hui.
À ce titre le film a une véritable dimension anthropologique.
La société traditionnelle coréenne n'est pas loin sous le vernis de l'occidentalisation relativement récente. À titre d'exemple : le "mee too" façon coréenne, la persistance d'une soumission aux figures d'autorité qu'on supplie à genoux...
Le film ne manque pas non plus de caricatures excessives (grossières). C'est une fiction qui n'a rien de réaliste.
Enfin, malgré l'arrivée dans la seconde partie d'une inspectrice, ce film n'appartient pas au genre policier. On est loin d'Agatha Christie ou de Sherlock Holmes, voire de Colombo ! On est loin de Georges Simenon et du commissaire Maigret.
La durée d’un film au-delà du double tour de cadran interroge toujours, intimide parfois. Celle de About Kim Sohee – 2h14 – pose question avant visionnement. L’étendue des thèmes abordés par le scénario écrit par la réalisatrice July Jung justifie amplement la longueur de ce long-métrage. En effet, la scénariste-réalisatrice livre pas moins de deux films en un. Il y d’abord le récit d’un drame qui laisse ensuite la place à une enquête policière. About Kim Sohee, qu’on pourrait donc aisément découper en deux chapitres, jouit d’un bel équilibre entre ses deux parties. La tenue de la narration et la qualité de la réalisation ne sont en effet jamais prises en défaut. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/c/fifp2023/#AKS
« Ceux qui font un travail ingrat méritent le respect, mais on les méprise encore plus. » Absente depuis près de dix ans, July Jung nous propose une plongée glaçante dans le monde du travail et dans un système pourri jusqu'à l'os. Inspiré d'un fait divers survenu en 2016, "Next Sohee" nous fait suivre une adolescente d'un lycée professionnel qui va vivre sa première expérience de travail et qui va en réalité se retrouver dans une véritable machine à broyer. Alors que le mot d'ordre est pas de pression, Sohee va expérimenter tout l'inverse... La pression, elle va venir de toute part, car tout le monde la subit et que tout le monde a quelque chose a gagné que ce soit celui qui lui a trouvé ce stage ou le manager qui doit également rendre des comptes. C'est même beaucoup plus large et ça fait froid dans le dos... Personne ne veut perdre la face et se met donc à s'en prendre à celui qui est en dessous hiérarchiquement. "Next Sohee" est édifiant, révoltant, âpre et poignant, mais c'est aussi un drame humain ou plutôt une tragédie humaine qui tente de redonner l'humanité qui a été enlevée à cette adolescente en s'intéressant à elle et à ce qu'elle ressentait. En somme, un bon film qui est touchant et remarquablement incarné.
Habituellement peu évoqué dans leur cinéma, le suicide est pourtant loin d’être anecdotique dans la société coréenne. Pour preuve, le pays a le taux de suicide de plus élevé de tout l’OCDE ! Cela serait en partie du à la culture locale, où la pression sociale impose de travailler dur et de réussir à tous les niveaux. Il faut se rappeler que c’est en travaillant d’arrache-pied que la Corée du Sud est passée en à peine quelques décennies du statut de pays sous-développé à celui de grande puissance économique… « Daeum sohee » aborde frontalement cette thématique, à travers l’histoire (inspirée de faits réels) d’une jeune stagiaire qui sera exploitée comme du bétail. Kim Sohee est une lycéenne, qui doit réaliser une expérience en entreprise. Son professeur est ravi de lui avoir dégoté un stage chez un gros opérateur de télécommunication. Mais une fois sur place, elle se rendra compte, d’une part, du cynisme de son métier. Qui consiste principalement à entuber les clients pour les convaincre de ne pas résilier. D’autre part, elle subira les affres des call-centers, à savoir manager envahissant, culture de compétition, et cadence infernale ! Tout le monde en prend ici pour son grade. La jeunesse broyée et exploitée par des entreprises peu scrupuleuses. Un système d’éducation basé sur des taux de réussite, où personne ne se sent responsable. Des parents déconnectés de la réalité. Des particularités de la société coréenne, mais pas que. Le volet sur les call-centers pouvant sans doute être transposé sans mal en Europe. Le tout filmé avec grande sobriété, afin de mettre l’accent sur la situation cauchemardesque et les dialogues parfois ubuesques. Et porté par deux actrices principales très talentueuses. spoiler: A ce niveau, le changement de protagoniste en plein milieu du film est relativement osé ! Un film classique aurait démarré avec la police retrouvant le corps de Sohee puis démarrant l’enquête.
Je regretterai juste quelques lenteurs dans la seconde partie. La première prenant en revanche aux tripes.