Les frères Guit ont adopté une esthétique visuelle qui s'inspire directement de YouTube, Snapchat et TikTok. Par exemple, la scène du casino a été filmée avec des téléphones de mauvaise qualité pour donner un effet de séquence "volée", rappelant les vidéos amateurs en ligne. Ce choix stylistique visait à capter l'adrénaline du jeu et à brouiller les frontières entre fiction et réalité.
Le personnage d'Armande Pigeon a été façonné en collaboration avec l'actrice Maria Cavalier Bazan. Les réalisateurs ont intégré ses retours et sa vision dans l'écriture du scénario, permettant au personnage d'évoluer au fil des échanges. Lors des castings, Maria a même spontanément adopté des comportements que son personnage aurait dans le film, confirmant aux réalisateurs qu’elle était l'incarnation parfaite d'Armande.
En plus des comédies américaines modernes comme celles de Nathan Fielder et John Wilson, les réalisateurs ont été influencés par des documentaires tels que Les Glaneurs et la Glaneuse d'Agnès Varda et l'émission belge Strip-Tease. Cette combinaison d'influences a permis de créer un film qui oscille entre fiction et documentaire, avec une dose de comédie absurde et réaliste.
Catherine Ringer, plus connue pour sa carrière musicale avec Les Rita Mitsouko, a accepté de jouer dans le film après avoir vu Mother Schmuckers. Enthousiaste à l'idée de participer, elle a même demandé si elle pouvait faire des grimaces à l'écran, ce qui a ravi les frères Guit, fans de ce type d'humour décalé.
Les frères Guit ont voulu que certaines scènes, notamment celles tournées dans des lieux publics comme le métro ou le casino, donnent l'impression d'être filmées clandestinement. Ce choix visait à renforcer l'immersion du spectateur, comme s'il assistait à des moments volés de la vie des personnages. Ce style "brut" reflète l'énergie et le chaos qui entourent la vie d'Armande.
Bruxelles n'est pas qu'un décor dans Aimer perdre ; c'est un personnage à part entière. Les frères Guit ont imaginé la ville comme un grand plateau de jeu où chaque rue et chaque bâtiment devient une étape dans l'aventure d'Armande. Contrairement à leur précédent film Mother Schmuckers, où Bruxelles avait des airs de village, ici la ville est vaste et exigeante, obligeant le personnage à naviguer constamment pour survivre.