Dans l'obscurité feutrée d'une nuit sans fin, Le Choix de Gilles Bourdos nous entraînes dans l'habitacle confiné d'une voiture, où Vincent Lindon, incarnant Joseph Cross, livre une performance magistral. Marié et père de deux enfants, sa vie bien ordonné bascule au cours d'un trajet nocturne, où chaque appel téléphonique devient une note dissonante dans la symphonie de son existance. Lindon, solide comme le béton que son personnage connais si bien, porte le film sur ses épaules avec une intensité rare. Son visage, éclairé par les lueurs vacillantes des réverbères, reflète une palette d'émotions allant de la détermination à la vulnérabilité. Emmanuelle Devos prête sa voix à Catherine, l'épouse de Joseph, ajoutant une profondeur émotionnelle aux échanges téléphoniques. Micha Lescot et Pascale Arbillot complètent ce quatuor vocal, leurs interventions contribuant à tisser la toile complexe des relations qui se dévoilent au fil des conversations.
La mise en scène de Bourdos, confinant l'action à l'intérieur du véhicule, crée une atmosphère claustrophobe où chaque silence pèse lourdement. Les jeux d'ombres et de lumières, capturés par la caméra de Mark Lee Ping Bin, accentuent le sentiment d'enfermement, transformant la voiture en un théâtre intime des tourments intérieurs de Joseph.
Cependant, le film n'échappe pas à certaines critiques: bien que la performance de Lindon soit irréprochable, le film souffre de son manque de surprise, surtout pour ceux familiers avec l'œuvre originale dont il s'inspire, avec une certaine monotonie dans la narration, malgré la tension palpable qui émane des dialogues.
Néanmoins, Le Choix reste une œuvre audacieuse, explorant les méandres de la conscience humaine et les conséquences de nos décisions. La sobriété de la mise en scène, alliée à la puissance des performances vocales, offre une expérience cinématographique introspective, où le spectateur est invité à partager l'intimité d'un homme face à ses dilemmes.
En conclusion, Gilles Bourdos signe avec Le Choix un drame intense et minimaliste, porté par un Vincent Lindon au sommet de son art. Si le dispositif narratif peut déconcerter, il n'en demeure pas moins que le film réussit à captiver par la force de son interprétation et la profondeur de son propos.