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Matis H.
12 abonnés
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4,0
Publiée le 18 juillet 2018
Avec "Le Plaisir" Max Ophüls adapte trois nouvelles de Maupassant, pour un résultat inégal, mais néanmoins réjouissant.
Les deux premières parties souffrent ainsi de problèmes mineurs, le premier segment ne se structure autour d'aucun enjeu, fait presque office d'anecdote tant il se déroule en une proposition formelle et narrative à laquelle on ne donne pas le temps de s'épanouir, là où le second, au contraire, semble trop étiré pour ce qu'il a à raconter. C'est moins un problème de durée que de construction dramatique qui porte préjudice à ces deux histoires.
Cependant, la capacité d'Ophüls à penser sa mise en scène en totale empathie avec ce que ressentent ses personnages pallie à ce problème. L'énergie débordante du "Masque" laisse place à un montage plus stable et des mouvements moins amples une fois l'identité du danseur révélée. De même que son découpage du cadre dans "La Maison Tellier" rend compte d'une vision du collectif en constante évolution, de surcadrages qui permettent une présentation intime et individuelle des personnages, jusqu'à une scène de communion bouleversante, le cadre, dans son expansion ou sa contraction, est vecteur d'émotions. Enfin, "Le Modèle" se révèle être la partie la plus moderne dans ses intentions, pour sa narration évidemment, mais surtout pour ses choix formels inattendus, comme l'utilisation soudaine et tétanisante d'une caméra subjective.
Ophüls livre une œuvre ludique et inventive, qui dépeint des protagonistes pour qui l'amour est une occasion manquée, il le fait sans gravité mais avec drame, s'autorisant des parenthèses plus légères, et en résulte un long-métrage d'une humanité palpable.
Grâce à une lumière divine et à des décors de studio magnifiques, Max Ophuls réalise un film magique en trois segments très égaux (excepté le Modèle, plus faible que les autres). Max Ophuls ne filme quasiment aucun plan fixe, mais préfère rythmé son oeuvre de mouvements de caméra amples et de plans longs qui font son style particulier. On peut deviner une influence d'Ophuls chez Scorsese et De Palma avec ces plans, en particulier dans La Maison Tellier.
Max Ophüls adapte trois nouvelles de Guy de Maupassant (Le Masque, La Maison Tellier, Le Modèle) pour un résultat décevant : les histoires d'inégales longueurs (15 minutes, 1 heure, 20 minute) se révèlent barbantes et se concluent – du moins pour les deux premières – de manière abrupte, laissant un goût d'inachevé. Quelques beaux passages et une superbe interprétation de Jean Gabin ne parviennent pas à sauver le film de l'ennui.
Loin des œuvres monolithiques et dépourvues de toute subtilité, le Plaisir est un film que l’on peut voir et revoir sans jamais se lasser ; c’est un tableau plein de fraicheur, il en sort une image radieuse… Dès les premières secondes, dans l’obscurité, une voix off (Jean Servais) s’élève du néant et se présente a nous comme étant Maupassant, et nous emporte dans chacune des trois histoires. La première séquence du bal est vertigineuse, la caméra valse au milieu des personnages et nous communique leur frénésie avec une rare intensité. Tous au long du film cette camera poursuit sa trajectoire sans jamais s'éterniser, dans une totale fluidité qui est propre au cinéma d’Ophüls. Un casting formidable, des commentaires et dialogues qui déploient les richesses de la langue française. Ce film cultive la joie de vivre, même s’il est boudé par certain a cause de son coté pessimiste ; c’est que lorsque l’on traite du plaisir en tant que satisfaction des désirs il ne faut pas s’attendre a ce qu’on flatte vos illusions… Aussi quand Ophüls prend le partie de filmer la maison Tellier de l’extérieur, on pourrait penser que c’est une manière de dénoncer la prostitution. La conclusion est que le plaisir n’est pas à confondre avec le bonheur et « qu’il n’est pas de bonheur positif » comme disait Schopenhauer. Quoi qu’il en soit cette œuvre nous confie qu’il ne suffit pas de vivre pour jouir, mais vivre de vivre, vivre de célébrer l’existence.
Exellent film, comme tout les Ophüls d'ailleurs. L'adaptation est exellente et la mise en scène virtuose comme d'habitude. Ophüls ne filme aucun plan fixe et nous offre quelques longs plan-séquence agrémenté d'une photographie magnifique et des travellings vertigineux qui ont fait sa renommer et dont d'autres cinéaste, notemment Kubrick, ce sont inspiré. L'interprétation est superbe, mais en particulier celles de Gabin et de Darrieux, qui sont surrement les personnages les plus attachant grâce à leurs charismes hors du commun. La mise en scène d'Ophüls dans "Le modèle" est moins puissante, moins présente que dans les deux autres, mais le film n'en souffre aucunement, car elle est tout de même d'un niveau exeptionnelle. La voix-off est très bien utilisé et grâce à elle le film garde un certain équilibre entre les nouvelles de Maupassant et une adaptation cinématographique qui ne les aurait pas respecté. En fin de compte, c'est un essentiel d'Ophüls à ne pas manquer.
C'est Maupassant et le réalisateur Max Ophüls qui m'ont incité à regarder ce film à sketchs, genre dont je ne suis pas fan. Ça se regarde, c'est plaisant mais sans plus malgré une grande distribution : Claude Dauphin, Gaby Morlay, Jean Gabin, Danielle Darrieux, Madeleine Renaud, Ginette Leclerc, Pierre Brasseur, Daniel Gélin, Simone Simon. "Le plaisir" comprend 3 histoires "Le masque" (elle mérite à elle seule 3,5 sur 5), "La maison Tellier ensuite (2,5 sur 5) et enfin "Le modèle", pas terrible (2 sur 5). Le film "La ronde" réalisé aussi par Max Ophüls est amplement mieux..
C'est toujours le risque des films à sketchs, que certains soient réussis tandis que d'autre non, donnant ainsi à l'ensemble une sensation de non aboutie. Et c'est en partie le cas ici. En partie seulement car le film est décomposé en trois contes distincts, et si la première et dernière histoires sont inintéressantes, heureusement la deuxième porte le film à elle seule. spoiler: On y suit notamment un groupe de fille de joie accompagnant à la campagne leur patronne pour assister à la communion de la nièce de cette dernière. Un postulat étonnant mais qui fait mouche, offrant d'ailleurs une scène magnifique dans l'Eglise.
Cette seconde histoire est d'ailleurs bien plus longue que les deux autres réunies (on en vient même à se demander pourquoi Ophuls les a tourné tellement elles sont anecdotiques et courtes), et a de loin le meilleur casting avec Jean Gabin, Danielle Darrieux ou encore Pierre Brasseur.