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    Ten
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ten" et de son tournage !

    Marin Karmitz troisième

    Ten est le troisième film d'Abbas Kiarostami financé par le producteur français Marin Karmitz. Les deux autres étaient Le Vent nous emportera et ABC Africa. Le producteur déclarait lors de la conférence de presse à Cannes 2002 : "Abbas Kiarostami est comme un grand oiseau migrateur qui s'arrête de temps en temps pour pondre, puis il confie l'oisillon à quelqu'un pour l'élever. C'est alors mon rôle d'élever son film."

    Un film sans metteur en scène

    Abbas Kiarostami revient sur le tournage de Ten : "La disparition de la mise en scène. Voilà de quoi il s'agit. L'abandon de tous les élèments indispensables au cinéma courant, et je dis avec beaucoup de prudence que la mise en scène, au sens courant du terme, peut disparaître durant ce genre de processus. Le metteur en scène dans ce cinéma ressemble plutôt à un entraîneur de football. Il doit faire l'essentiel de son travail avant le commencement de la prise de vue.(...)Si l'on me demande ce que j'ai fait en tant que metteur en scène dans ce film, je répondrais: "Rien, et pourtant si je n'existais pas, ce film n'aurait pas existé.""

    Secrets de tournages

    Si la caméra est posée sur le tableau de bord de la voiture, Abbas Kiarostami n'était pas totalement absent du véhicule pendant le tournage. Il se trouvait le plus souvent à l'arrière dictant une partie du dialogue de son actrice principale par le biais d'une oreillette. On sait aussi que la prostituée n'est pas une vraie, aucune des femmes contactées par le cinéaste n'ayant voulu se montrer devant la caméra.

    Les femmes et l'Iran

    La condition de la femme est un des thèmes centraux du cinéma iranien. Avant Ten d'Abbas Kiarostami, le sujet avait été traité dans des oeuvres comme Le Cercle de Jafar Panahi ou Gabbeh de Mohsen Makhmalbaf.

    Le film vu par son auteur

    "Ce film a été créé sans être fabriqué à proprement parler. Sans pour autant être un documentaire. Ni documentaire ni cinéma de pure fabrication. Ou bien à mi-chemin de l'un et de l'autre... La scène survient et je remarque qu'elle me convient. Plus tard, je constate que telle particularité était essentielle à l'intégration de l'ensemble."

    Une découverte

    "Les femmes sont souvent très attirantes pour le cinéma par leur beauté et leur complexité mais elles en sont aussi la respiration. Maintenant j'ai l'impression de me rendre sur un ring de boxe avec un poing lié dans le dos. Et j'aime cette situation qui offre la possibilité de donner son vrai souffle au film. Je crois que jusqu'à présent je faisais des choix et qu'à partir de maintenant je prends vraiment des risques. En éliminant la femme de mon cinéma, j'avais pris une décision pas très intelligente. Ma découverte est un peu tardive mais elle est."

    Enfance

    Mis à part les femmes du film, le seul protagoniste masculin de Ten est un enfant. Abbas Kiarostami a longtemps privilégié ces jeunes personnages. Ses premiers films, Le Passager, Les Elèves du cours préparatoire et Ou est la maison de mon ami?, avaient tous pour héros des enfants. Ensuite, le cinéaste s'est consacré à des personnages adultes. Abbas Kiarostami déclare à ce sujet : "J'aime les enfants parce que quand ils se battent entre eux, c'est sans colère et sans haine. J'aime les enfants parce qu'ils construisent et detruisent les choses sans avoir peur de les refaire. J'aime les enfants parce qu'ils sont polis et bien élevés, sans avoir à se forcer. J'aime les enfants parce qu'ils pleurent facilement et n'ont pas peur de montrer leurs émotions."

    Sélectionné à Cannes

    Ten a été présenté en compétition officielle au festival de Cannes 2002. Ce n'est pas la première fois qu'Abbas Kiarostami est sélectionné au festival. En 1997, il avait remporté la Palme d'or pour Le Goût de la cerise.

    Kiarostami et les voitures

    Ten a pour décor principal une voiture. Ce véhicule est une des composantes essentielles de certains films du cinéaste. Déjà une grande partie de Et la vie continue et Le Goût de la cerise se déroulaient dans une voiture. A ce propos, le réalisateur confie : "La première raison, c'est que je passe beaucoup de temps en voiture. Mes idées, mes histoires, mes plans me viennent dans le véhicule, il est donc naturel pour moi de l'inclure dans mes films. Ma voiture est en fait mon domicile en constant déplacement ; j'insiste sur la notion de déplacement parce que, bien que j'affectionne les plans fixes, cela m'aide à concevoir également des cadres mobiles. La seconde raison, c'est le voyage, aller d'un point à un autre. Dans notre culture, voyager ne signifie pas nécessairement aller d'un endroit à un autre. Tout changement d'idée constitue un voyage. Les poètes l'appelle "le voyage sans pieds et sans mains".

    Caméra Numérique

    Comme pour son film précédent ABC Africa, Abbas Kiarostami a décidé de tourner son nouveau long métrage Ten avec une petite caméra numérique. Ce choix lui donne une plus grande légèreté au tournage. Il a ainsi pu poser sa caméra et s'effacer devant ce qu'il tournait.

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