Au delà de la petite histoire derrière le film, il y a celle à l’intérieur. Au bord de la piscine d’une villa isolée, deux amoureux passionnés (Romy Schneider et Alain Delon) sont rejoints par un vieil ami (Maurice Ronet) accompagné de sa séduisante fille (Jane Birkin, dans son premier film français !). Durant ces vacances ensoleillées, se mêlent chaleur, complicité, érotisme, amour puis, peu à peu, ennui, tensions, jalousies, et amertumes. Le tout, dans une atmosphère d’abord tranquille voire légère, mais rapidement pesante puis glauque. En contemplant les corps et les décors, Jacques Deray signe donc là un huit-clos psychologique sur les relations entre des personnages tourmentés par les sentiments, par la séduction, et surtout, par une passion dangereuse.
Au milieu de tous ces non-dits, les sous-entendus et les mensonges, le récit démontre surtout avec une certaine froideur, et de façon inattendue, jusqu’où peut aller l’amour. Malgré tout, l’oeuvre souffre de quelques longueurs dues à un scénario un peu léger qui, près de cinquante ans après sa sortie, dénotent avec la grande postérité qu’elle a acquise. Porté par des acteurs de légende dont le charisme ne peut nous laisser insensibles, La Piscine reste cependant un film brillant parce qu’il mêle la tension à l’érotisme.