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    Ultranova
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ultranova" et de son tournage !

    Lanners déboule

    Ultranova est le premier long métrage du comédien belge Bouli Lanners. Célèbre dans son pays pour ses sketchs à la télévision, il a promené sa silhouette imposante dans plusieurs films qui se distinguent par leur originalité, comme Les Convoyeurs attendent, Aaltra, Quand la mer monte ou même Un long dimanche de fiançailles. Lanners est déjà l'auteur de deux courts-métrages qui avaient fait le tour des festivals : Travellinckx en 1999 et Muno en 2001. Plusieurs complices de ces courts l'ont d'ailleurs suivi sur Ultranova, notamment le comédien Michaël Abiteboul, le chef-opérateur Jean-Paul de Zaeytijd, le compositeur Jarby McCoy et le producteur Jacques-Henri Bronckart. Ajoutons que Lanners et Vincent Belorgey (un des protagonistes du film) étaient tous deux à l'affiche de Atomik Circus, le retour de James Bataille en 2004.

    Etoiles du nord

    Bouli Lanners parle des héros de son film, ce qui lui permet au passage d'expliquer son titre, Ultranova : "Au fond, mes personnages s'emmerdent tous profondément. Ils aspirent à vivre autre chose. Pourtant ils ne s'en donnent pas les moyens. Comme nous, ils sont tous fragiles, ils sont traversés de questions, ils ont tous besoin de tendresse. Mais plutôt que de l'avouer, ils se laissent lentement glisser. Ils ne se rendent pas compte que doucement ils s'endorment. Mes héros sont comme des petites étoiles dont on ne percevrait la chaleur que lors de leur implosion, comme les "supernovas" qui brillent une dernière fois avant de mourir définitivement. Moi, j'espère qu'ils ne mourront pas définitivement. J'espère qu'ils iront au-delà de ça. Pour moi, ce sont des "ultranovas"."

    Drôle de tristesse

    Dans Ultranova, Bouli Lanners décrit avec humour des situations plutôt tristes. Il justifie ce choix : "Je m'inspire de situations vécues par des proches, des anecdotes que les gens me racontent ou des petits récits de vies que je vole d'une oreille indiscrète. Le film s'est construit comme un puzzle fait de tous ces petits éléments. Et si j'aime bien parler de gens un peu perdus, si j'aime bien les histoires qui s'effilochent, si j'aime bien parler des petits égarements c'est parce que ce sont ces histoires-là qui me touchent (...) Si on veut rendre le propos digeste, il est important d'amener un petit décalage. C'est toujours aux enterrements qu'on a les meilleurs fous rires."

    Présenté à Berlin

    Ultranova a été présenté en Sélection officielle au Festival de Berlin, dans le cadre de la section Panorama, en 2005. Il y a décroché le Prix de la CICAE, Confédération Internationale des Cinémas Art et Essai.

    Contrastes et paradoxes

    A travers le portrait d'une poignée de personnages décalés, Bouli Lanners livre un point de vue ironique sur la société moderne. "Je voulais mettre en parallèle les vies décousues des personnages et la fausse image du bonheur véhiculé par ces maisons préfabriquées", explique-t-il."L'urbanisme actuel porte une charge poétique forte et une sorte de nostalgie involontaire ; on construit des fermettes dans des zonings industriels (...) ça ne correspond plus à rien, si ce n'est au souvenir de quelque chose de proche, mais qui déjà n'existe plus. C'est un contraste fort qui, pourtant, est devenu banal. Aujourd'hui, chez nous, tout le monde veut faire construire sa maison, alors que la famille, comme les rapports sociaux, se détricotent." De même, l'airbag qui apparaît à plusieurs reprises dans le film symbolise la "sécurisation à outrance" à l'oeuvre dans nos sociétés : "(...) imaginons que cet airbag se déclenche sans raison", note le cinéaste. "Là, du coup, ce qui était sensé nous protéger nous met subitement en danger. J'aime bien cette idée."

    Bouli se fait une toile

    Le réalisateur, qui fut peintre avant d'avoir été acteur, évoque la dimension picturale de son film : "D'abord, il faut savoir que mes premiers émois artistiques viennent de la peinture, surtout du paysage. Pour ce film, tout est parti d'un sentiment plutôt que d'une idée. Ce sentiment ne m'a pas quitté tout au long du travail. C'est l'instinct qui m'a guidé, comme lorsque je peins. C'est pourquoi le scénario a été déconstruit, remodelé, reconstruit sans cesse, de l'écriture à la fin du montage, par petites touches successives. Le cadre en format scope est devenu une toile, les comédiens des touches de couleurs et le film une peinture."

    Western wallon

    Le cinéaste s'est attaché à montrer sa région, la Wallonie, sous un aspect peu connu : "J'ai voulu exagérer la vacuité des rapports entre les gens, marquer le vide qu'il y a entre eux, en les plaçant dans des grands espaces vides, comme les cow-boys solitaires dans les westerns. Paradoxalement en Belgique, tout est petit, on n'a pas de grands canyons, mais on a des grands et horribles zonings, alors je me suis servi. Il y a aussi des endroits américanisés, comme par exemple le café "Le Rustique", qui dans le film, se met vraiment à ressembler à un bar américain, sur une grande nationale. J'aime ce qui se dégage des peintures de Hopper, j'ai rencontré la même chose dans ce décor. C'est ma Wallonie que je montre, pas celle des syndicats d'initiative. Et je préfère ma Wallonie." Le film a d'ailleurs failli s'intituler Zonings - Lonesome cowboys, mais le cinéaste avait également pensé l'appeler La vraie vie et Le Chagrin des autres.

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