Comme tout le monde : les secrets du tournage

Comme tout le monde est né de la collaboration entre le scénariste et auteur de bande-dessinée Denis Lapière et l'ancien journaliste aujourd'hui réalisateur-scénariste Pierre-Paul Renders : "J'ai écrit le scénario avec mon ami Denis Lapière dans une parfaite et complète collaboration,à tel point que nous sommes incapables, aujourd'hui, de savoir qui a écrit quoi." Ce n'est qu'après trois ans d'écriture et onze versions du scénario que le tournage a pu débuter.

Pierre-Paul Renders a puisé son inspiration dans de nombreux domaines afin de porter Comme tout le monde sur grand écran. Il s'est essentiellement inspiré des jeux télévisés, comme La Famille en Or ou Attention à la Marche, qui permettent à n'importe quelle personne d'avoir une chance de gagner. C'est ensuite le concept de vidéo-surveillance, mis en évidence dans des films comme Brazil ou The Truman Show, qui a attiré le cinéaste. Il précise tout de même que "(...) l'ingrédient dela télé-réalité est venu en dernier. Nous voulions qu'à la fin le personnage devienne médiatique. Etaujourd'hui, les stars que les gens reconnaissent dans la rue sont issues de la télé-réalité, laquellerejoint la vidéo-surveillance..."

A l'affiche de Comme tout le monde, des jeunes talents côtoient des acteurs plus confirmés. Khalid Maadour, vu dans Marock ou OSS 117 et Caroline Dhavernas à l'affiche de Niagara Motel, donnent ainsi la réplique à Gilbert Melki, l'ex-membre des Nuls Chantal Lauby ou encore à Thierry Lhermitte. Pierre-Paul Renders explique son choix : "Pour le rôle de Jalil, le défi était de trouver quelqu'un qui reste attachant malgré le fait qu'ilsoit victime à son insu. Pour ne pas passer pour un demeuré, il fallait une certaine candeur, uncôté enfantin : un enfant n'est jamais vu comme un crétin même s'il ne perçoit rien de ce qui luiarrive. Khalid Maadour a cette qualité rare." Il rajoute même : "Ce mélange de talents divers étaitsouvent un vrai bonheur. Je sais qu'on a coutume de dire ça après un film, mais promis, c'est vrai,je ne dis pas cela pour faire... comme tout le monde."

Comme tout le monde est un film belge, cependant l'action du récit se déroule prend place en France. Pierre-Paul Renders s'explique sur ce sujet : "On a utilisé la France simplement pour l'idée d'une certaine démocratie présidentielle, ce"modèle idéal qu'on souhaiterait voir appliqué partout dans le monde". Et surtout pour arriver àce face-à-face symbolique du président et du citoyen. En Belgique, on n'a pas de président, nousvivons en monarchie parlementaire et, malgré les innombrables élections, nous n'avons pas àchoisir un chef du gouvernement sur qui se cristallisent toutes les passions."

Pierre-Paul Renders ne cherche pas à délivrer un message aux spectateurs à travers Comme tout le monde : "Je n'aime pas l'idée du "film à message". Sauf exception, le rôle de l'artiste n'est pas dedélivrer la bonne parole. Je préfère inviter à la réflexion à travers une situation complexe etambigüe."