Aaaaaah ! Le Cinéma Français (prenez garde aux majuscules) ! Ses talents, ses combats, ses expériences aussi diverses qu'(a)variées au service de l'Art, celui face auxquels l'on se prosterne. Voilà qui force le respect...
Aussi, j'invite tout amateur de bon cinéma, à passer on chemin.
Oui, oui, à aller voir ailleurs s’il y est ! Un film comme "Parking", que dis-je (instant d'oubli), une œuvre, ne devrait être placé devant les seuls rétines capables d'en apprécier toutes les saveurs, tout le suc. Pensez donc, manants !, que seul des génies pouvez avoir l'idée de transposer le mythe d'Orphée et d'Eurydice dans les années 80, dans un savoureux tourbillon de rock et paillettes ! Seul un orfèvre comme Môssieur Demy, déjà orchestrateur des époustouflants "Parapluies de Cherbourg" (ou "Comment relancer l'économie d'une zone industrielle puante en 90mn") et des "Demoiselles de Rochefort" ("High School Musical" avant l'heure, un précurseur je vous dis !), pouvez s'atteler à un tel péplum. Imaginez... Orphée joué par un Francis Huster encore juvénile, habillé façon M. Jackson dans "Thriller" mais revisité (heureusement...) par JP Gautier, rockstar-poète-philosophe (BHL n'a qu'à bien se tenir) de son état dans un Paris strass et synthétiseurs, seul territoire restant au hommes, la limite du monde étant magnifiquement symbolisé par le boulevard périphérique (si cher au travailleurs matinaux mais qui ne comprendront pas l'allégorie, les sots...), l'enfer en étant le sous-sol, les catacombes, les... parkings ! Et pour sauver de la mort sa pauvre Eurydice, morte d'overdose car la sculpture est sa passion (donc comme tous les artistes elle se drogue, puissante évocation du stakhanovisme poussant au stupre), Orphée meurt à son à tour en plein orgasme musical, sur scène et de désespoir (vous pouvez pleurer)... Les Enfers étant dominées par le terrible Hadès, ici campé par le virtuosonissimement suprêmement sacré Jean Marais, vivant dans un étrange et terrifiant cabinet de chirurgien dentiste reconverti en salle de guerre, que ne renierait pas le Pr. Folamour, en noir et blanc et rouge (parce que c'est l'Enfer et que les diablotins à fourches c'est bon pour les américains à Halloween !). Un décor aussi dantesque que fantasmagorique mais aussi étonnement jubilatoire et tendance, un peu comme le quartier du Marais, mais dans le futur ! Bref, je vous passe les détails (mais il est très, très méchant) et le film fini en apothéose avec notre Héros, les yeux bandés, tirant à bout de bras sa belle, dans un tunnel de la porte de Saint Ouen. Une voiture allume ses phares, passe à 6m près d'Orphée, Eurydice pousse un cri, il se retourne, elle est morte. Orphée fini par se balader dans un parc en chantant une complainte qui restera dans toutes les mémoires...
"Eurydiiiiiiiice. Où vas-tuuuuuu ?
Eurydiiiiiiiice. Que fais-tuuuuuu ?" x6
Transcendantale. Jubilatoire. Profond. Génial. Puissant. Subversif. Une œuvre majeure du Cinéma d'Exception de la Tradition Artistique Frônçaise que tout un chacun se doit de posséder dans sa vidéothèque à défaut de n'être qu'un petit rustaud provincialement mal dégrossie. Humpf.