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Un visiteur
1,0
Publiée le 19 février 2019
Un brouillon d'Hitchcock. Le début est raté (et n'est pas drôle), malgré le charme de Nova Pilbeam, adolescente alors. A l'exception de Peter Lorre, les acteurs manquent de charisme. La scène du concert est assez décevante par rapport à la version de 1956 et la longue et sanglante fusillade de la fin du film (inhabituelle chez Hitchcock) se termine de manière grotesque spoiler: puisqu'un policier refuse de tirer pour ne pas toucher l'enfant ce qui pousse la mère à prendre l'arme et à tuer l'assassin . Une nouvelle fois, la police est ridicule (une obsession du cinéaste). Les quelques traits d'humour ne parviennent pas à sauver le film de l'ennui.
La version est un peu datée (1934), cependant un des grands thèmes hitchcockien y est présent: celui d'être témoin, contraint ou consentant, de ce qui se passe dans le monde (ici un assassinat contre un chef d'état) , et la quête de soi-même conséquente... La fin, avec un pigeon qui, cette fois n'est plus d'argile, est fort bien vue...
La première version est beaucoup mieux que la deuxième, c'est beaucoup moins long et les acteurs sont meilleurs. mais la deuxième version a un suspense que la pêmière n'a pas.
Pour la première version de "L'Homme qui en savait trop", Hitchcock se perd dans un scénario très brouillon, très superficiel. Le génie du maître n'est pas présent, la mise en scène reste correcte tout comme la performance générale des acteurs. Ce film restera comme un "loupé" dans la carrière d'un si grand réalisateur.
Sorti en 1934 aux Etats-Unis, The man who knew too much (titre français : L’homme qui en savait trop), est un film anglais de François Hitchcock, qui l’engage quasi-définitivement dans la voie des chefs d’oeuvres triomphaux du réalisateur, l’éloignant des différents genres auxquels il s’est essayé auparavant avec des succès relatifs. L’attachement du maître à cette histoire dont l’idée de départ a germé de son esprit lors de vacances à St-Moritz sera tel qu’il en fera 22 ans plus tard un remake prestigieux, avec des acteurs renommés.
Tout débute dans un hôtel de montagne, où le couple Lawrence et leur fille Betty côtoient différents protagonistes, dont le français Louis Bernard. Ce dernier se fait assassiner en pleine réception, exprimant lors de son dernier souffle un secret d’espionnage qui basculera la vie des Lawrence. Le couple est réduit au silence sur ce secret, Betty étant kidnappée et menacée de mort s’ils parlent. De retour sur Londres, Bob et Jill Lawrence, soucieux de sauver leur fille, vont être amenés à pénétrer en plein nœud de l’intrigue à laquelle ils sont mêlés malgré eux : changement d’identité, secte religieuse, concert classique dont la musique sera la mélodie d’un meurtre commandité, longue fusillade entre forces de l’ordre et terroristes, seront les épreuves que les Lawrence devront affronter.
Contrairement à son film précédent, Walzes from Vienna, on sent le plein investissement du réalisateur sur ce film. On notera comment il enchaîne en une fraction de seconde une scène humoristique (celle d’un danseur auquel un fil de laine est attaché, détricotant un haut) à un drame soudain (le meurtre du français), décontenançant quelques secondes les personnages présents et le spectateur lui-même. L’humour se retrouvera également lorsque dans le petit édifice des terroristes, Bill Lawrence et l’oncle de Betty échangent un dialogue en modifiant les paroles d’un chant religieux. Le suspens hitchcockien est bel et bien présent également, par exemple avec des ralentis sur des portes prêtes à s’ouvrir (mais de manière plus crédible que sur Numéro 17), lorsque Betty est poursuivie sur le toit par l’un des terroristes, mais surtout lors de la scène du concert philharmonique, qui pousse le suspens à son paroxysme de manière saisissante. Ces procédés suspendent le temps d’un récit pourtant intensif au niveau de son rythme, à l’exception peut-être de la scène de fusillade quelque peu longue.
La première version de The man who knew too much n’est donc plus une ébauche de ce pour quoi le réalisateur connaîtra le succès mondial, il est pleinement et à part entière un classique hitchcockien. A découvrir donc
Un film noir de toute beauté, plein de suspens. Je le conseille de tout cœur parmi la très longue liste de film Hitchcockien. Peut-être pas le plus connu du grand public bien que ses œuvres se soient toujours adressées au plus grand nombre. De Baeque explicite assez bien comment se construit l'articulation entre politique des auteurs et cinéma populaire, par ce qu'il appelle le truchement du cinéma de genre. Ceci étant à la fois un fait bien connu des penseurs du cinéma francais et tout autant méconnu du grand public. Comme il nous dit "La source d'une telle méconnaissance peut prendre différentes formes : une conception contemporaine figée de l'auteur conçu en opposition avec le cinéma populaire ; ou de façon plus positive, un intérêt pour le cinéma qui n'intègre pas la question de l'auteur" de façon centrale.