Bon, Sidekicks se traine une assez mauvaise réputation. En fait ce n’est pas vraiment un mauvais film, c’est surtout un film naïf, qui ne pourra être apprécié vraiment que par des enfants ou ceux qui ont gardé une âme d’enfant. Et encore, le film a pas mal vieilli.
Le casting bénéficie d’acteurs solides, surtout dans les seconds rôles. Beau Bridges n’est pas immense mais s’en sort honorablement dans le genre de rôle très lisse qui est le sien ici, et Mako est tout à fait à la hauteur. Il parvient parfois même à maintenir à flot le film quand il commence à devenir trop délirant. A noter encore la très belle prestation de Julia Nickson-Soul, dans le rôle peut-être le plus intéressant du film, avec le plus de relief. Quand elle est elle-même bien sûr, pas quand on lui fait jouer cinquante fois dans le film la jolie femme en détresse (même si elle est très belle en détresse !). En tout cas ce casting de seconds rôles rattrape un peu un Chuck Norris pas mauvais mais tout de même très peu expressif et sans une once de second degré. Jonathan Brandis à ses côtés est moyen, inégal. Son rôle est surement trop inconsistant pour pleinement convaincre.
L’histoire est comme je l’ai déjà dit assez naïve. Le souci du film vient surtout de son manque d’humour, de son absence de second degré trop marqué, ce qui fait qu’il apparait plus d’une fois ringard et ridicule. Maintenant il y a plein de bons sentiments, un message sympathique, un rythme correct, et l’ensemble passe assez bien malgré sa désuétude générale. En tout cas je ne me suis pas vraiment ennuyé, et ce n’est déjà pas si mal.
La réalisation du frère de Chuck est franchement discutable. Surtout dans les scènes d’action. La Sidekicks n’est pas du tout au niveau. Les combats sont fadasses, il y a des passages totalement ratés (celui avec les bikers), et au final Chuck Norris est totalement mal exploité. C’est surtout regrettable pour la dernière partie du film. De même on ne peut pas dire que Sidekicks fasse des miracles niveau décors et photographie, mais enfin, on est dans une production assez minime du début des années 90, alors on ne pouvait pas s’attendre à quelque chose de dément non plus. Pour le reste la bande son est assez punchie et dynamique, collant bien au film.
En clair Sidekicks est un film à voir avec nostalgie. Clairement je ne vois pas trop ce qu’il peut apporter aujourd’hui, si ce n’est le charme de Nickson-Soul, le souvenir de Brandis, le monolithisme de Chuck. Mais prit pour ce qu’il est, il n’est pas mauvais. C’est l’exemple type du film auquel les années ont porté préjudice, et en général il n’y a rien qui vieilli plus vite que les films destinés à la jeunesse. 2.5.