Avis sur La Blonde explosive

La critique de "La Blonde explosive" à venir très prochainement.

C'est un film que j'ai vu sans rien savoir ni du réalisateur, ni de quoi ça pouvait bien traiter et je dois dire que je me suis bien amusé. Car, si le film a vieilli, ici tout sent les années 50, de manière, il faut bien le dire, sans doute assez exagérée, il présente une histoire assez classique, mais avec un humour qui fait mouche et surtout une critique assez caustique de la télévision qui envahissait les foyers à l'époque.

On se retrouve ainsi avec une coupure pub pour ne pas perdre le spectateur de la télé, coupure assez grinçante par ailleurs, montrant tous les défauts de la télévision par rapport au cinéma, tout en prétendant faire son éloge. C'est assez cocasse pour le plaire.

J'ai bien aimé cette caricature de Marilyn Monroe qui permet de sauver la carrière du héros et on se retrouve alors avec une critique de la surmédiatisation assez rigolote. J'avoue avoir souri au gag tout simple, où le héros est poursuivi par des dizaines de jeunes filles en fleurs et il finit par se cacher dans les égouts, desquels sortent aussi des jeunes filles... on aurait dit des zombies...

Et si la critique de la télé, des stars n'est pas forcément nouvelle, ça reste malgré tout assez drôle et réjouissante. Le genre de film qui se regarde le sourire aux lèvres et qui est assez inventif pour capter son spectateur pendant 1h30. Donc j'ai passé un bon moment.

Oeuvre maitresse du rèalisateur Frank Tashlin, ce petit classique de la comèdie hollywoodienne des annèes 50 est un condensè de tous ces thèmes sur l'aliènation sociale à l'amèricaine et ses ridicules (encore que la notion même de ridicule soit beaucoup plus française qu'amèricaine): le hèros, Tony Randall, est un publicitaire (la profession, comme par hasard, où l'ambition la plus fèroce est de rigueur), ne rêve que de s'èlever dans la hièrarchie de l'entreprise qui l'emploie! il aspire à se voir reconnaitre des mèrites qui lui donneraient droit...à la clef des lavabos de la direction! Quoi qu'il en soit, son succès, il est sûr de l'obtenir si la cèlèbre vedette de cinèma Rita Marlowe (Jane Mansfield, vraiment explosive) accepte de prêter son concours pour la prèsentation de l'un de ses produits! Rarement l'obsession de l'argent et le mirage d'un certain type de succès n'auront ètè mieux observès et dècrits! Mais le comique de Tashlin, s'il ne laisse rien passer et dènonce sans pitiè les ambitions grotesques de ses contemporains, n'est cependant jamais cruel...

Une comédie grinçante, folle qui se moque de l'amérique et qui est franchement sympathique. Les idées de Tashlin comme les fausses pubs au début ou l'entracte au milieu sont vraiment pas mal, c'est à la fois amusant et ridicule, aussi ridicule que ce pays de fous. La mise en scène est simple, efficace, il n'y a pas de faute de goût, Jayne Mansfield nous fait son numéro de pouf parodiant Marylin. Je ne pense pas que j'en garderai un grand souvenir, mais c'est pas mal.

Frank Tashlin est le seul réalisateur de cartoons à avoir réussi à devenir un réalisateur de films "normaux"...
Mais ce n'est pas pour autant qu'il avait perdu quelques réflexes à savoir un ton tourné vers la loufoquerie, une profusion de couleurs bien aidée en cela par l'esthétisme très typique des années 50 et une composition d'images souvent très élaborée.
Par contre, ce que l'on retient ici principalement c'est que c'est un flingueur à tout va, qui tire sur tout ce qui bouge : sur un de ses films précédents, avec déjà Jayne Mansfield, "La Blonde et moi" (que votre serviteur n'a pas encore vu !!!), sur le logo de la 20th Century Fox (c'est fréquent aujourd'hui de flinguer les logos de production, beaucoup moins à l'époque !!!), sur la société américaine (tant qu'à faire !!!) et sur les américains moyens qui croient comme des moutons tout ce que leur dit la presse à scandales, mais surtout sur la télévision et par cet intermédiaire sur la publicité (le générique de début avec des pubs vantant les mérites de produits foireux est excellent !!!) qui s'en prennent sérieusement sur la gueule.
En dehors de ça, il y a deux ou trois très bonnes choses comme le gag Monty Python avant l'heure du boss qui veut en fait cultiver des roses ou encore le personnage de Jayne Mansfield qui loin de l'apparente blonde idiote dont elle se donne volontairement l'air s'avère être au contraire le personnage le plus pragmatique et le plus manipulateur du lot.
Autrement Tony Randall qui en fait désespérément des tonnes ferait passer Jerry Lewis (que j'aime beaucoup !!!) pour un acteur bressonien, Betsy Drake ne sait pas faire les pompes (serre tes abdos bordel sinon tu vas te péter le dos !!!), et visiblement la Fox n'avait pas suffisamment de moyens pour se payer quelqu'un qui sache parler le français vu le nombre de fautes qu'il y a sur la une de journal à un moment du film. Sans parler d'un scénario qui ne casserait pas trois pattes à un canard et d'un rythme parfois inégal.
Mais il y a du réussi dans tout ça, surtout en ce qui concerne la satire et tout particulièrement celle qui est faite sur la publicité.

Un chouïa moins fort que La blonde et Moi, peut-être, mais le plaisir est encore au rendez vous. Une Jayne Mansfield pas dupe de son image mais toujours aussi sexy, belle et drôle quand elle s'autoparodie avec une certaine malice, pendant que Tashlin s'en donne à cœur joie dans l'irrévérence envers cette société de consommation triomphante de l'après guerre et ce culte de la réussite à tout prix. L'ironie avec laquelle l'ambition du héros est dépeinte dans toute sa vacuité, est un pur délice.

On peut voir Jayne dans son bain moussant, scène 1001 fois plus sensuelle que les ébats impudiques plutôt musclés de nos amazones contemporaines, belle leçon de grâce féminine, n'en déplaise aux hommasses du féminisme contemporain qui crieraient à la caricature et au cliché, Mansfield une femme véritablement instruite et intelligente était leur leur antithèse à tous points de vue. Les vrais hommes savent faire cette différence et ils achèteront avec une larme de nostalgie, tous les DVD possibles de la Star ne serait ce pour instruire leurs "dulcinées", qui pour beaucoup en ont bien besoin. Lol.