Partager sur WhatsAppPartager sur FacebookPartager sur Twitter
Synopsis et détails
À Abidjan, les Go se servent de leur corps comme d’un tiroir-caisse pour avoir un peu de liberté quitte à vivre dans le déshonneur. Très jeunes, elles fuient les violences familiales. Prises dans des trajectoires de résistance et de soumission, elles affrontent l’autorité dans l’espoir de pouvoir, un jour, choisir seule. Cette quête folle de liberté, les amène dans les ghettos de « fraîchenies » où je les photographie. À l'extérieur, on ne voit en elles que des « maudites, hurlantes, violentes, des filles foutues » qui apportent la honte et le malheur. Mes portraits semblent leur apporter le reflet d'une dignité, ils me permettent d'établir un lien avec elles.
Trois ans après, je les filme, sans narration, sans parole ou presque. Elles me font cadeau de leur intimité dans un demi silence. Pour avoir travaillé deux ans sur les sites de prostitution, je le reçois comme une grâce qui permet de faire émerger une autre face d’elles-mêmes en rupture avec les préjugés qui les condamne à la flétrissure.
Un peu plus tard, elles tentent ensemble de sortir du bannissement. Au moment où elles arrivent à se libérer, elles se débarrassent de leurs corvées sur deux petites bonnes, analphabètes comme elles. Une malmenée trouvera toujours une plus faible qu’elle dans un système de dépendance qui s’étend à toutes les relations dans un monde où "chacun est dans son chacun".
Dans nos univers saturés de discours, je cherche un cinéma tourné vers l'expression intérieure de l’être qui souffre et résiste, sans qu'il n'ait forcément envie d'en parler face caméra.
Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus.
Suivre son activité
185 abonnés
Lire ses 258 critiques
4,0
Publiée le 2 mars 2016
(...) Un film d'une grande sincérité : il reste à distance de tout spectacle, cherchant une forme nouvelle pour un témoignage non-intrusif. La relation des Go avec la réalisatrice est peu abordée, jamais théorisée. Ce sont les Go qui entrent dans sa vie plutôt qu'elle qui développe une intention. La quête de la cinéaste est alors de reconnaître une tension, ce qui s’impose à elle, sans forcément avoir l’œil rivé sur le sujet ...
Lire plus
Daniel C.
Suivre son activité
110 abonnés
Lire ses 707 critiques
3,5
Publiée le 12 mars 2016
C'est un peu comme une promenade anthropologique au sein des ghettos d'Abidjan. Eliane de Latour a acquis la confiance de ces jeunes filles, qui survivent à l'aide de leurs corps. La brusquerie et la tendresse voisinent chez elles et elles peuvent être attendrissantes dans leur combat existentiel. L'usage du silence est effectivement éloquent. Il y a une démarche d'aide chez la cinéaste et un réel engagement de la productrice. Le film ...
Lire plus
ni r.
Suivre son activité
Lire sa critique
5,0
Publiée le 20 mars 2016
Little go girl est un film profond, ces jeunes femmes sont touchantes, enfaite ce film est très touchant ! Merci de mettre en lumière cette situation !
Avant de réaliser Little Go Girls, Éliane de Latour avait déjà donné à voir l'intimité des "fraîchnies" d'Abidjan, de jeunes prostituées, à l'occasion d'une exposition photographique soutenue par la Mairie de Paris en 2011.
Cinéma impliqué
En plus de filmer les jeunes femmes, la réalisatrice Éliane de Latour a fondé une "Casa des Go" afin de les recueillir et de les sortir de leur ghetto. C'est principalement dans cette maison que la cinéaste a tourné son film.
Cinéma muet
Little Go Girls est un documentaire pratiquement sans dialogue, la réalisatrice préférant se concentrer sur les expressions des visages et des corps de ses protagonistes.