Le mal du siècle se devait d’inspirer une série comme il a déjà inspiré le cinéma, et notamment le beau « Ma vie sans moi » dont The Big C a le même prologue. Mais peut-on se permettre de traiter d’un sujet aussi tragique que le cancer dans un format qui est justement apprécié pour son aspect divertissant ? Darlene Hunt le démontre avec brio dans cette série qui fait mouche par son humanité, son humour, sa profondeur, son réalisme mais surtout par sa générosité et son espoir. Car la série est tout sauf déprimante et son message épicurien de « remettre les compteurs à zéro et profiter de chaque instant qui nous reste à vivre », même s’il semble redondant voire banal reste fondamental et salvateur dans notre société capitaliste. On rigole beaucoup et intelligemment, les dialogues étant particulièrement bien écrits. Laura Linney, comédienne multi-primée au théâtre et à la belle carrière cinématographique est aussi pour beaucoup dans cette réussite. Son charme et son charisme font rayonner son rôle pourtant grave de condamnée. Comme toujours dans les séries actuelles, on a droit à une galerie de personnages plus ou moins tarés (on retrouve d’ailleurs avec plaisir Cynthia Nixon de « Sex and the City », ainsi que l'énorme Gabourey Sidibe du cruel "Precious") qui rendent la 1re saison de The Big C profondément attachante, humaine et aux résonances actuelles et universelles. Si la série est tout sauf tire-larmes, préparez quand même vos mouchoirs pour la scène finale…
Edité pour ajouter que Laura Linney a remporté à juste titre le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série comique, et que The Big C a aussi été nominée au titre de meilleure série comique, remporté de façon incompréhensible par Glee...
Saison 2****
La suite de la meilleure séries tragico-comique du moment n'a pas déçu, en maintenant son haut niveau de qualité : dialogues intelligents, personnages délicieusement fêlés, humour, impertinence (la saison 2, tout en restant grand-public, semble un rien plus osée), (rares mais beaux) moments mélo, avec toujours beaucoup d'humanité, de dignité et beaucoup moins de superficialité et d'hypocrisie que la norme US. Laura Linney, gagnante méritée du Golden Globe de la meilleure actrice pour la 1re saison, continue de nous émouvoir avec son jeu fort mais tout en nuances, secondée par une palette d'acteurs talentueux. A ne pas manquer.