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    D'Iron Man à Infinity War : succès, échecs, futur... On fait le bilan de 10 ans de Marvel Cinematic Universe

    2008 - 2018 : alors que Marvel Studios triomphe actuellement dans les salles grâce à "Infinity War", l'heure est venue de faire un bilan de cette première décennies d'existence de son Cinematic Universe, entre hommes forts, succès, échecs et avenir.

    Le Marvel Cinematic Universe est une entreprise couronnée de succès. Il n'y a pas de débat possible là-dessus car les chiffres parlent d'eux-mêmes. Mais ça n'est pas pour autant que le studio n'a pas buté sur des écueils plus ou moins importants. Là encore, il ne s'agit pas tant du box-office que d'échecs (ou semi-réussites) de fond.

    HULK

    Cinq longs métrages (un film solo, une collaboration avec Thor et trois combats aux côtés des Avengers)... pour presqu'autant d'approches différentes. Il n'en faut pas plus pour se dire que les têtes pensantes du Marvel Cinematic Universe ne savent pas vraiment quoi faire de Hulk. Et son interprète Mark Ruffalo n'est pas en cause, pas plus qu'Edward Norton ne l'était devant la caméra de Louis Leterrier en 2008. Comme Ang Lee il y a quinze ans, les différents réalisateurs peinent à équilibrer le côté Dr. Jekyll/Mr. Hyde inhérent au personnage et la destruction massive qu'il peut engendrer, et sa place dans les différentes intrigues paraît ainsi peu convaincante.

    Sauf à la fin du premier Avengers ou dans Thor : Ragnarok, où le duo au bon goût de buddy movie qu'il forme avec l'héritier d'Asgard fait des étincelles. Assez pour laisser entendre que ça n'est pas forcément qu'une question de partage de droits avec Universal qui empêche la mise en chantier d'un nouveau film solo, et que Marvel s'en sort mieux en lui confiant un rôle secondaire. Comme Hawkeye, à ceci près que ce dernier n'a "qu'un arc et des flèches" pour combattre des ennemis de la trempe d'Ultron, comme le dit si bien le principal intéressé, là où la force surhumaine du géant vert devrait lui permettre d'être en première ligne.

    LES MÉCHANTS INTERCHANGEABLES

    Grâce à Thanos ou aux récents Erik Killmonger et le Vautour, adversaires respectifs de Black Panther et Spider-Man, le bilan est revu à la hausse. Mais jusqu'ici, les super-vilains représentaient le tendon d'achille du Marvel Cinematic Universe, à tel point que beaucoup sont tombés dans l'oubli (qui se souvenait de Malekith ou de celui qui se glisse dans la combinaison de Yellowjacket pour affronter Ant-Man, avant ces quelques mots qui ont précédé ?). En attendant que le Titan, annoncé dès Avengers en 2012, ne débarque pour de bon, les spectateurs n'ont pu se raccrocher qu'au seul Loki dans ce secteur, là où ses concurrents n'avaient pas le même nom, ni le même interprète mais des motivations similaires (bien souvent détruire ou dominer le monde).

    Il y a quand même eu du mieux sur la Phase 3 : sans être aussi réussi qu'annoncé, le Kaecilius (Mads Mikkelsen) opposé à Doctor Strange était un poil plus nuancé que d'habitude ; le plan de Zemo (Daniel Brühl) dans Civil War tenait mieux la route que prévu ; et le fait qu'Ego (Kurt Russell) soit aussi le père de Star-Lord permettait d'insuffler un peu d'émotion dans le combat final des Gardiens de la Galaxie 2. Faut-il en déduire que Marvel a compris comment approcher ses méchants ? Prochains éléments de réponse grâce à Ant-Man et la Guêpe et Captain Marvel, dont les antagonistes auront la lourde tâche de passer après Thanos.

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    LA PHASE 2

    Il s'agit là d'une semi-réussite et non d'un échec, et la Phase 1 y aurait également eu sa place. Mais nous sommes un peu plus indulgents avec cette dernière, malgré ses défauts (et Iron Man 2 dans sa quasi-totalité), car son but était avant de tout de mettre l'univers en place et de paver la voie aux Avengers, dont le succès fulgurant a définitivement lancé le MCU sur grand écran. La 2 devait donc profiter du fait que les autres avaient déjà essuyé les plâtres, pour mieux trouver son rythme de croisière. Ce qu'elle n'a pas manqué de faire, pour le meilleur comme pour le pire, en tombant dans le côté "formule", avec de l'action, de l'humour (parfois trop) et des easter eggs par-ci par-là.

    Des ingrédients que l'on retrouve bien sûr dans tous les films du Marvel Cinematic Universe, mais le dosage semble aujourd'hui meilleur, à tel point qu'il est plus facile de différencier un opus d'un autre, là où l'on pouvait avoir du mal à déterminer si une scène venait de Thor 2 ou Ant-Man, qui abusait un peu d'un humour pourtant efficace et parasitait les moments héroïques qui jalonnaient son récit. Et, pour ne rien arranger, Avengers : L'Ère d'Ultron a fait office de petite déception, tant pour le public qu'au niveau du box-office. Il faut donc compter sur le twist autour du Mandarin dans Iron Man 3, ou des opus tels que les suprenants Captain America : Le Soldat de l'Hiver et Les Gardiens de la Galaxie pour réhausser le bilan d'une Phase qui a pu laisser penser que la machine se grippait et n'osait pas tuer le moindre personnage important. Et puis la 3 est arrivée...

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    EDGAR WRIGHT

    Ou plutôt ces réalisateurs avec lesquels Marvel n'a pas su s'entendre pendant de nombreuses années, aussi bien Kenneth Branagh et Alan Taylor, qui ont connu des remous pendant la production de leurs Thor respectifs, que Patty Jenkins, qui a quitté le tournage du Monde des Ténèbres avant même le premier tour de manivelle pour des questions de "différends d'ordre créatifs". Mais c'est avec Edgar Wright que Marvel s'est offert ce qui reste, à ce jour, son plus gros couac. Et pour cause : le metteur en scène anglais développait son adaptation d'Ant-Man depuis 2006, et c'est à quelques semaines du début des prises de vues qu'il a claqué la porte, en mai 2014.

    Ce jour-là, la colère des fans se déchaîne sur la Maison des Idées, coupable d'avoir laissé partir l'un des chouchous du public geek en essayant à tout prix de faire rentrer son film dans le moule MCU, à grands renforts de caméos et autres références ajoutés lors de réécritures effectuées, parfois, sans l'aval du réalisateur. Mais le studio a visiblement retenu les leçons de ce divorce à l'amiable puisqu'il n'a depuis plus connu de problème de ce style, et même laissé à quelques cinéastes (Scott Derrickson, Taika Waititi, Ryan Coogler) les mains un peu plus libres pour faire des films qui leur ressemblent un peu plus. Tout en respectant le cahier des charges habituel.

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    LA MUSIQUE

    Il y a le thème, glorieux, des Avengers. Celui de Captain America et son côté triomphant. Voire les percussions de celui qui accompagne les aventures de Black Panther. Et c'est à peu près tout pour le Marvel Cinematic Universe, qui ne brille pas non plus côté musique, aussi bien lorsque Ramin Djawadi (Iron Man) est à la baguette que quand Brian Tyler (Thor 2, Iron Man 3, Avengers 2) ou Henry Jackman (Le Soldat de l'Hiver, Civil War) occupent ce poste. Un défaut qui ressort d'autant plus lorsque Michael Giacchino réorchestre le célèbre thème de Spider-Man pour les besoins d'Homecoming, malgré le bon travail d'Alan Silvestri sur le premier Avengers ainsi qu'Infinity War.

    LES PERSONNAGES FÉMININS

    Vanity Fair

    Grâce à Walkyrie et aux femmes qui entourent Black Panther (et vont jusqu'à lui voler la vedette), la donne est en train de changer, et Captain Marvel devrait enfoncer le clou début 2019, en solo puis aux côtés des Avengers. Pareil pour la Guêpe Evangeline Lilly, qui se révèle plus imposante qu'Ant-Man sur l'affiche de leur prochaine aventure, attendue le 18 juillet chez nous. Et quelque part il était temps : si la rumeur d'un film sur Black Widow flotte dans l'air depuis des années, sans jamais se concrétiser, les femmes n'ont pas vraiment été au premier plan dans le Marvel Cinematic Universe, qui a surtout senti la testostérone pendant ses premières Phases. Sans décrire précisément ce qu'elle contient, on peut voir la scène post-générique d'Infinity War comme la promesse d'un changement (et d'un renouveau ?) à venir dans l'univers.

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