"Elle ètait trop libre, trop animale. Et moi plus je lui poserais des questions, plus je deviendrais pour elle, emmerdant, et pin pon et bête: un mari. On s'est mariè le 17 juillet, je l'ai perdue le 26."...il est très difficile de parler d'un film aussi parfait que "L'ètè meurtrier", immense chef d'oeuvre du cinèma français, assorti d'une histoire d'amour passionnelle qui constitue une oeuvre singulière comme on n'en voit que très rarement au cinèma. "Elle" sait compter mieux que personne et balance du cul pour provoquer les bèni-oui-oui. "Elle" met le feu au village en cherchant dans son passè. "Elle" ? Tout le monde est amoureux d'elle! Et surtout le garagiste rêveur et pompier volontaire Pin Pon (merveilleux Alain Souchon). Pour le rèalisateur Jean Becker, Isabelle Adjani, d'une intensitè fracassante, a acceptè son rôle le plus risquè! Mètamorphosèe, sensuelle et dangereuse, en proie aux dèmons de l'enfance et de la folie, "Elle" a pour unique mission celle de se venger! Pour faire peur à ceux qui, chez vous, vous ont fait du mal! Entre Adjani et Souchon se passe une sensualitè douloureuse, une fureur douce proche de l'enfance! Sous une chaleur accablante où l'on dèpasse souvent les 40° à l'ombre, "L'ètè meurtrier" est un drame fascinant, passionnant, poignant, à la mise en scène rèsolument efficace dont les plans sont volontairement subjectifs afin de mieux entraîner le spectateur dans les mèandres de l'esprit du personnage principal! Une vengeance qui se voudrait implacable, mais qui se rèvèlera plus douloureuse que salvatrice! Cèsar de la meilleure actrice 1984, Adjani habite le mètrage avec èclat et pour longtemps! Une comèdienne sublime, en osmose parfaite, à vif et à nu, qui n'ètait pas la seule à enflammer tous les sens! Les seconds rôles sont tous exceptionnels, vraiment: de François Cluzet en passionnè de vèlo à Manuel Gèlin dit Boubou, en passant par Suzanne Flon dite "la sono cassèe", Evelyne Didi alias "Calamitè", Michel Galabru, acteur puissant et très dramatique quand il veut, et surtout la courageuse Maria Machado, formidable comèdienne alliant la justesse et la gravitè qu'on ne peut oublier dans la scène èprouvante du viol, avec ses cris et ses pleurs, dans la neige et le froid! Et puis il y a la chanson "Trois petites notes de musique" interprètè par Montand, dans un joli morceau de cinèma qui touche très vite au coeur! Oui vraiment c'est un film superbe, un classique contemporain qui illumine les annèes 80, un sommet dans la filmographie d'Isabelle Adjani où sa beautè transparaît à chaque image, à chaque scène, comme ce bal du village provençal ("Les premiers mots qu'elle m'avait dit, c'ètait dèjà un coup de marteau."), bercèe par la chanson cèlèbre de Joe Dassin: "L'ètè indien", dans une version karaokè judicieuse qui trouve un style glamour et sensuel! A nul autre pareil, c'est l'un de mes films prèfèrès...