Derniers Avis sur Les Salauds

Claire Denis réalise avec "Les salauds" une commande qui lui permet tout à la fois de bousculer ses méthodes de travail habituelles, empreintes de lenteur et de se conformer à un genre, le film noir. Elle concocte avec son scénariste attitré, Jean-Pol Fargeau, cette descente aux enfers autour du thème de la spoiler: dépravation sexuelle et de l'inceste.
Vincent Lindon qui a déjà travaillé avec Claire Denis ("Vendredi soir" , 2002) apporte sa caution commerciale à ce film au thème difficile qui sera pourtant sélectionné à Cannes dans la section Un certain regard où il recevra un accueil très mitigé de la critique. Voulant comme d'habitude sortir des sentiers battus, la réalisatrice semble mal à l'aise avec ce scénario écrit en un mois qui mélange enquête et description morbide des mœurs dépravées d'un milieu bourgeois où l'argent qui achète tout régit les rapports de domination entre les personnes. Lindon bloc monolithique, comme un peu trop souvent ces derniers temps, débarque en plein drame spoiler: dans la vie de sa sœur (son mari vient de se suicider et sa fille a été retrouvée nue errant dans les rues de Paris après avoir subi des sévices sexuels) pour y découvrir un tableau familial complètement ravagé
. Denis toujours hors norme refuse sur le papier de vêtir Lindon des frusques du super héros un peu à la manière de Liam Neeson dans la franchise "Taken" mais à y regarder de plus près elle a cédé à beaucoup des archétypes du "revenge movie" et souvent de manière suffisante. Marco (Vincent Lindon) officier de marine est un quidam moyen mais il suffit qu'il loue un appartement au-dessus de celui spoiler: du présumé tortionnaire de sa filleule pour que la femme de celui-ci se jette dans ses bras sans qu'il n'ait rien d'autre à faire que de lancer sa chemise à 300 euros par la fenêtre pour dépanner sa jolie voisine (Chiara Mastroianni) tombée en rade de cigarettes devant le bureau de tabac. Que croyait vous que fera la belle Chiara ? Tout simplement laver la chemise de Marco et monter lui rendre toute nue sous son imper pour s'offrir à lui
. Ca arrive à qui ça ? A Bogart, Clooney ou a Bruce Willis mais certainement pas à Marco simple commandant de tanker un peu rustre fraichement emménagé dans un appartement vide. Parti comme ça, la crédibilité du film en prend un sacré coup. Soit Claire Denis refuse tous les clichés pour donner un semblant de réalisme à son propos soit elle nous en exclut en nous narrant une histoire de nantis qui ont tout le loisir comme Marco de larguer leur boulot pour se consacrer à une enquête cousue de fil blanc en distribuant des liasses de billets à tous ceux dont il sollicite l'aide comme spoiler: le chauffeur de taxi à qui il demande de le conduire dans la ferme glauque où se déroulaient les orgies sexuelles au centre du drame. Malgré tout ses soucis , Marco prend le temps de prendre du bon temps avant de démêler les fils de son enquête car de son côté, le spectateur a très vite compris ce qui se trame. La sœur de Marco et son époux pour préserver leur usine et sans doute aussi leur train de vie, se sont acoquinés avec un riche industriel revenu de tout qui en échange de son argent les a transformés en Thénardier version bourgeoise, pour faire de leur jeune fille un objet sexuel. Dans cette affaire le père s'est découvert des penchants incestueux jusque là refoulés et a fini par se suicider
. Bien sûr c'est l'omerta traditionnelle qui se met aussitôt en place quand les affaires tournent mal, chacun ayant peur pour sa respectabilité ou cherchant à préserver ses intérêts. Claire Denis habille tout ceci d'images chiques qui ne rendent par pour autant les affaires moins sordides. En faisant un vrai polar la réalisatrice au réel de talent ne se serait pas reniée pour autant et aurait évité à Lindon le ridicule . Quant à Vincent Lindon, notre plus grand acteur dramatique actuel, il faudrait peut-être qu'il arrête de se lancer tête baissée dans tous les rôles mutiques qu'on lui propose même par amitié.

L'histoire de Les Salauds est certes prometteuse mais pas très bien exécutée. Tous les gens en particulier les méchants agissent mécaniquement et même l'orgie sadomasochiste pécheresse se fait apathiquement comme une routine de travail ennuyeuse. La partie la plus faible est le caractère de Raphaelle très souscrit et Chiara Mastroianni ne peut pas non plus compenser cela. Elle devrait être profondément contente et en même temps désespérée dans le rôle de la maîtresse mère. Elle devrait être très belle et excitante ce qu'elle n'est pas, elle n'est pas laide mais épuisée. Il devrait y avoir une chimie entre elle et Marco depuis le début mais nous ne le voyons pas et son implication avec lui semble totalement infondée. En fait ils semblent se sentir gênés quand ils sont ensemble et même leurs rapports sexuels sont difficiles à regarder. Même sa vie avec son fils manque de vitalité nous pourrions tout aussi bien regardez deux clients dans un magasin de meubles. Théoriquement nous savons ce qu'elle est censée ressentir ou la fin ne serait pas crédible. La réalisation est parfois étonnamment mauvaise. La façon dont l’important accident de voiture est filmé ne peut généralement être vue que dans des films très anciens et à très petit budget. Les bons côtés, Vincent Lindon fait de son mieux il se sent authentique dans ce rôle difficile. Regardez le si vous voulez mais ce n'est un chef-d'œuvre....

Film riche formellement pour une histoire dense aux drames multiples. On se perd un peu dans les méandres de cette conjonction de drames humains. Marco (Lindon) patauge et nous aussi pour le meilleur, la force du propos, et pour le moins bon, sa complexité et son côté lointain. Le film aurait grandement gagné à plus de simplicité. Une scène finale inutile qui rend le propos cupide.

Je crois que le titre décrit presque tous les personnages. Le montage et l'histoire sont durs à suivre. Tout ça rebute les sens et on a beau chercher, il n'y a pas de héros, au contraire.

Film découvert par hasard, ce jour. Je ne comprends pas tous ces commentaires négatifs. Je trouve ce film riche, très bien joué. Les personnages sont poignants et le scénario est emprunt de mystère, alimenté par cette musique lancinante.

Complètement déstructuré et extrêmement difficile à comprendre, le film qui se compose petit à petit est cru et froid voire indigeste.

J'ai trouvé ce film assez beau.
La narration laisse parfois un peu perplexe mais on comprend finalement assez bien l'histoire.
Néanmoins un peu de détails ici et là aurait permis de se sentir un peu moins perdu et de comprendre quelques détails supplémentaires.
Les acteurs sont très justes et touchant, surtout le personnage principal incarné par V. Lindon, on sent énormément d'émotion dans ce film. C'est ce qui m'a plus dans ce film.

Le cinèma de Claire Denis n'est pas de tout repos avec une part hypnotique et un côtè sombre qui ne peuvent plaire à tout le monde. "Les salauds" est de cela! C'est une oeuvre dèrangeante, dèrangèe et malèfique, qui divise une fois de plus! Dans quel ètat de colère, de dèsespoir ou de souffrance peut être une rèalisatrice comme Claire Denis pour rêver comme dans une sorte de fièvre et avoir envie de raconter une histoire aussi terrible et aussi sinistre que celle-ci ? On a l'impression que c'est un film qui veut rendre compte d'une rèalitè, entre crise morale et mètaphysique, avec une pression quasi permanente! Plus clairement, "Les salauds" (titre qui rend hommage à Kurosawa...et à Faulkner, bien que l'épis de maïs soit là) est un constat d'une certaine èpoque! Les images viennent petit à petit comme un puzzle dans un mètrage qui sait beaucoup construit au montage! Reste que l'ensemble est particulièrement confus et qu'il faut aimer ce long pour ce qu'il est : non pas un film sur des « salauds » mais un film sur des « menteurs » . Saluons malgrè tout la rôle difficile de Lola Crèton...

Un très beau film, intense, fort, austère mais envoutant. Un bon suspens sur un scénario bien construit. Beaucoup de critiques sur le film que je ne comprends pas du tout. L’histoire est belle, dure, sur un thème scabreux certes, mais qui existe malheureusement aussi dans la réalité. L’inceste lié a l’abus sexuel a bien existé , et on se rappelle tous des incidents dans une ville du nord, qui ont défrayés la chronique, où des parents abusaient de leurs enfants , avec d’autres . Claire Denis a parfaitement le droit de s’inspirer librement de ce genre de thème pour créer un thriller. Les personnages sont crédibles et magnifiquement interprétés. Claire Denis nous démontre tout son talent dans la direction d’acteurs . Vincent Lindon est excellent (mais cela est dans son habitude), Chiara Mastroianni est superbe et joue magnifiquement bien, très émouvante . Le personnage du « méchant », qui arrive à corrompre et/ou à pervertir tout le monde, est superbement joué par Michel Subor, que l’on ne voit plus assez au cinéma. De bons seconds rôles , parfois très courts, mais qui sont très soignés , comme la jolie Helene Fillières , la toute jeune Lola Creton impeccable, ou même Maître Dupont Aignan très bien . Le climat est très oppressant, l’image sombre est superbe, et le final est plein de surprises. On ne s’attend pas du tout au geste de Mastrioani et pour une fois, il y a une vraie surprise, un retournement de situation . L’épilogue tant décrié (scène dans la grange) est tout à fait logique, il fallait absolument le maintenir, il explique tout le film, et résonne comme le point d’orgue final au drama. Un film fort, dérangeant et unique.

Avis mitigé sur ce dernier Claire Denis... Il y a une ambiance intrigante, mystérieuse et surtout glauque qui fait son effet mais l'ensemble est un peu brouillon, on ne sait pas trop vers où Claire Denis veut nous emmener et ce jusqu'au bout du film qui, du coup, ne ma jamais donné l'impression de vraiment décoller. Lindon n'est pas aussi convaincant qu'à l'habitude, son personnage a trop de zones d'ombre pour que l'on s'attache à lui tout comme Chiara Mastroianni que je n'ai pas spécialement trouvé excellente. Ce sont surtout les personnages secondaires qui pour moi ne sont pas à la hauteur que ce soit dans l'interprétation ou dans l'histoire tout simplement comme le personnage de la soeur de Lindon par exemple.... Niveau mise en scène, c'est un peu mou mais ca colle bien à cette histoire froide et sombre d'abus sexuels... Un film qui me paraît donc un peu vite fait et qui m'a laissé bizarrement presque indifférent. Avec un sujet pareil, ça veut tout dire! Dommage....

Bien qu'il dispose d'un d'acteur que j'apprécie particulièrement, Vincent Lindon , ce long-métrage de Claire Denis ne m'a pas emballé du tout...
Les salauds est un film désagréable, pas tant à cause de son histoire de secret de famille bien glauque et dégueulasse, mais parce qu'il est très difficile de suivre cette histoire dont le montage est souvent étrange, nous laissant parfois croire quelque chose (la découverte du vélo par exemple) pour ne plus jamais y revenir... C'est souvent filmé sans aucune lumière, de très près et on ne comprend parfois rien à ce qui est dit, ce qui est très désagréable.
Sinon, les personnages font tous la tronche.
On dirait que la réalisatrice, a cherché à faire un film choquant à tout pris... mais le truc , c'est que son film est surtout moche et sans intérêt...

lent et soporifique . Je suis passé à côté .
Dommage pour vINCENT LINDON pour qui j'ai une grande admiration

Nul, mou, lent. Difficile à comprendre sans lire de résumé avant. La place des différents acteurs n'est pas claire. Pas d'action, ni de rebondissement dans ce film plat et sans grand intérêt.

Oh que voilà un vilain ratage de la grande Claire Denis… Saupoudrer un film d'ellipses, de non dits, de musique psychés, d'ambiances déviantes, ne suffit par à créer un climat digne du grand film malade qu'on essaye de nous vendre… tout ici tombe à côté tant chaque intention semble au choix trop appuyée ou au contraire volontairement trop floue…

Du cinéma poisseux, qui prend son temps, du glauque gratos comme une mauvaise exposition d’art contemporain, du voyeurisme à outrance, de faux moments de grâce et de sensualité.

Au milieu Vincent Lindon et Chiara Mastroianni sont beaux comme des anges, simples et délicats, mais le reste les éclabousse.

Un casting déséquilibré, Miossec joue faux, ça fait mal au coeur. Un mélange d’amateurisme et de totale maîtrise. On navigue en eaux troubles et ça met mal à l’aise sans raison.

Vincent Lindon est inébranlable, comme les chats qui sautent dans le vide et retombent sur leurs pattes, il garde de sa grandeur et c’est la classe.

Chiara Mastroianni est plus fragile, mais son élégance naturelle et sa sensibilité la sauve du navire.

Claire Denis ne m’a jamais attirée, c’est un cinéma trop sulfureux, presque agressif et ce dernier film confirme mon impression. Cerise sur la gâteau une BO épouvantable.