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    Les Nouveaux sauvages
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    benoitG80
    benoitG80

    3 314 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2015
    "Les Nouveaux sauvages" se reçoit telle une gifle en pleine figure par la violence qui explose dans chacun des sketches qui constituent ce film...
    Si c'est bien ce thème central qui est à la base de ces six histoires, on retient surtout l'analyse et la construction habile et très précise du mécanisme qui fait surgir cette violence, par l'accumulation de petits riens qui font basculer la balance d'un seul coup, tel un couperet impitoyable !
    Chaque histoire est en fait très bien traitée sous un angle d'attaque très différent du déséquilibré dangereux embarqué dans une spirale sans fin, comme on nous le présente depuis quelques faits divers récents, jusqu'au personnage lambda qui va craquer à partir d'un détail qui va finir par le dévorer et l'engloutir complètement !
    Le réalisateur argentin Damian Sczifron a donc eu l'idée et l'intelligence de mettre dans son panier tout un tas de maux de notre société moderne, jalousie, moquerie, individualisme, persécution, sentiment d'injustice,... comme points de départ à chacune des situations mises en place et le résultat est tout simplement incroyable au niveau de l'efficacité de son film...
    Même s'ils ne sont pas reliés entre eux, le passage de l'un à l'autre sketch semble fluide comme si chaque petit film appelait le suivant pour aborder ce thème différemment mais avec toujours le même panache !
    Et on appréciera certainement plus certains que d'autres, car il faut bien avouer que certaines histoires très kafkaïennes sont proches de ce que l'on peut vivre dans sa vie et qu'on a donc forcément connu sans aller jusqu'à ce point de non retour forcément...
    Quoique rien ne peut nous dire ce qui nous sera un jour réservé ?
    L'identification joue donc en plein et le ressenti est dans ce cas d'autant plus fort !
    Et si l'on rit très nerveusement de ces règlements de compte, pétages de plomb, en tous genres, c'est sans doute pour mieux exacerber cette violence qui est contenue au fond de tout un chacun, mais qu'heureusement on maîtrise en général le mieux possible en personne apparemment civilisée que l'on essaie d'être aux yeux des autres !
    L'humour très noir est dans tous les cas, vraiment excellent, et l'imagination débordante de Damian Sczifron pour arriver à tous ces rebondissements spectaculaires, est franchement de haut vol !
    C'est tout simplement fou à ce niveau...
    Tous les comédiens dans ces rôles complexes sont d'ailleurs franchement remarquables.
    Certaines leçons sont assurément à tirer de ces histoires, en particulier celle de l'accident dans un milieu où règnent l'argent et le pouvoir, quant à celle de notre pauvre ingénieur, on se met tout à fait à sa place, car tout bon parisien risque de connaître cette situation identique avec sa propre voiture...
    Maintenant, quoiqu'il arrive, on n'oubliera pas de rester bien sûr prudent, courtois et même aimable sur la route, alors que toute invitation à un mariage sera soupesée en mesurant les risques comme il se doit...
    À réfléchir donc !
    Du cinéma cruel, drôle et pertinent avec un fond de vérité évident !
    Zoé B.
    Zoé B.

    442 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2015
    Maintenant je sais : le mot "jubilatoire" a été inventé tout exprès pour ce film. Je ne me souviens pas d’avoir déjà été habitée d’une joie pareille, d’avoir ressenti un plaisir aussi constant tout au long d’une projection. Damian Szifron nous attrape dès le pré-générique avec cette séquence brillantissime de l’avion, où le rire monte irrésistiblement en même temps que s’installe entre les passagers, révélation après révélation, l’effroyable compréhension de leur communauté de destin, et il ne nous lâche plus jusqu’à la dernière scène, le mariage, catharsis démente qui clôt en apothéose cette chronique du pétage de plomb. Je ne sais pas ce qu’il faut admirer le plus : l’originalité de l’inspiration, la qualité d’écriture, l’aisance de la mise-en-scène, Szifron s’affirme en tout cas comme un très grand et on aurait tort de chipoter sur l’évidence de son talent au prétexte qu’il s’exerce sur un genre mineur, le film à sketches. Au contraire, il faut le remercier de redonner enfin ses lettres de noblesse à ce format trop longtemps galvaudé par les producteurs en mornes compils et autres films-programmes. Le film à sketches est l’équivalent cinématographique du recueil de nouvelles, un auteur peut y faire œuvre aussi bien que dans la forme longue, et "Les nouveaux sauvages" en est un exemple magistral. Individuellement, tous ses segments sont des bijoux de courts-métrages (chacun pourrait concourir à l’aise pour les plus hautes récompenses), mais ensemble, agencés par Szifron avec un sens très sûr du raccord et de la progression, ils forment un tableau d'une impressionnante cohérence et, osons le, d’une classe folle. On notera au passage - signature ou tic de style ? - que le réalisateur argentin aime à parsemer son découpage de points de vue singuliers, l’action vue par un objet (compartiment à bagages, frigo, distributeurs de journaux, trou de cheville ou coffre de voiture… ). Petites coquetteries virtuoses qui ont encore rajouté à mon plaisir de spectatrice, pourtant déjà happée par ce festival d’humour noir et sa puissance euphorisante.
    Christoblog
    Christoblog

    742 abonnés 1 614 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 janvier 2015
    Cela faisait longtemps (Pulp fiction, Femmes au bord de la crise de nerf ?) que je n'avais pas éprouvé ce plaisir inouï d'une déflagration cinématographique mêlant à la fois maîtrise totale du rythme, mauvais goût et éclats de rire.

    Et d'abord, évacuons l'antienne du film à sketches, qui serait systématiquement moins bon (ou bien meilleur) qu'un film normal.

    Les nouveaux sauvages est seulement un excellent film : les histoires s'enchaînent avec une science consommée de l'assemblage. On n'est pas du tout ici dans la morne succession de vignettes indépendantes les unes des autres (type Paris je t'aime), mais dans l'oeuvre d'un créateur qui nous présente un tableau raisonné du genre humain.

    Le film de Damian Szifron respire la classe à l'état pur, que ce soit pour agencer des trames scénaristiques difficilement prévisibles, installer en quelques plans une ambiance, ou entretenir sur la durée un atroce suspense.

    Les scènes d'anthologie se succèdent, pour finir dans un tourbillon de folie insensé et jouissif lors du sketche du mariage, un chef d'oeuvre. Le cinéaste argentin dégage alors une puissance énergisante incroyable, et son cinéma apparaît comme tout à coup neuf. Il a fait souffler un vent salutaire de jeunesse dans la sélection officielle de Cannes 2014, en replaçant le plaisir du spectateur au coeur de son projet.

    La vision que Szifron offre de nos congénères est à la fois cruelle, drôle, et terriblement réaliste : on en redemande.

    Aux 1000 articles :
    Edgar L.
    Edgar L.

    184 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 janvier 2015
    Le film a connu un réel succès en Argentine puisqu’il a fini l’année en tête du box-office devançant tous ses concurrents américains. Il était donc normal que le film traverse les frontières et vienne nous apporter une bonne dose de fraîcheur nécessaire dans cette période des plus moroses. Il dresse une toile vivante de la société argentine qui trouve un fort écho chez nous.

    [...]

    Le film est divisé en plusieurs histoires plus ou moins longues et plus ou moins efficaces. On en voit en tout cas de toutes les couleurs dans ces différentes histoires revanchardes. Le cynisme est assumé et poussé à l’extrême. Le film est une véritable ode au sadisme humain réprimé par une société moderne souvent injuste. On peut le regarder comme un défouloir un peu à la manière dont le réalisateur a imaginé lui-même le film.

    [...]

    Voilà donc une comédie pleine d'énergie et de fraîcheur ! On en prend plein la tête et ces différentes histoires ont chacune leur charme. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais pas seulement ...
    tixou0
    tixou0

    632 abonnés 1 970 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 février 2015
    Un "film à sketches", genre bien oublié et dans la tradition italienne, de "Les Monstres" (1963) et "Les nouveaux Monstres" (1978), que "Relatos Salvajes" ("Récits Sauvages" - platement traduit, mais avec clin d'oeil aux Transalpins, en "Les Nouveaux Sauvages"), réalisé comme le modèle le plus ancien, par un seul metteur en scène ("Les Monstres" était dû au seul Dino Risi). Une tragi-comédie en... 6 tableaux, d'une rare férocité de trait (pour moi, le "2" le moins bon, et le "6", de loin, le meilleur). Une chronique sans pitié de la société argentine (plutôt du côté des nantis), façon Danse macabre, montrant combien la plus policée des collectivités peut, à tout moment, faire "déraper" ses membres, la plupart du temps les plus inoffensifs, les rendre esclaves, pour un instant (ou beaucoup plus), de leurs instincts élémentaires les moins recommandables (vengeance, colère, passion, jalousie, appât du lucre, etc.), les muer de citoyens respectueux, à primitifs déchaînés. C'est du brut, voire du "brutal", pas vraiment un "conte moral", en tout cas classique.... C'est jubilatoire dans l'"hénaurme", admirablement maîtrisé et diversifié - d'un humour délicieusement noir. Le à peine quadra Damiàn Szifron réussit (aussi, seul, à l'écriture, et même, en partie, au montage - excellent) des petits bijoux de cinéma, aussi incorrects (ne pas y emmener un jeune public - risques de "1er degré" !), que revigorants.
    La distribution est impeccable - que du bonheur.
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2015
    Je ne connaissais pas Damián Szifrón. La plus grande partie des membres du casting m'étaient également totalement inconnus. Une curiosité donc, largement récompensée par le plaisir ressenti du début à la toute fin du film . Une très grande et belle surprise. Un vrai coup en plein cœur. L'intelligence du tout jeune scénariste et réalisateur lui permet tout. Mêler avec brio le démoniaque, la jalousie, l'amour aussi, un mariage mémorable, la bêtise, le pouvoir et les compromis qui vont avec, la prise de tête avec les méandres de l'administration sans oublier la corruption. Avec, comme trait d'union entre chaque séquence, l'exaspération et la violence, provoquées par des tracas quotidiens, qui paraissent dans ce long-métrage totalement démesurées. Le tout mis en scène avec brio. Derrière la farce se dessine une sévère critique de la société argentine, certes, mais également de nos sociétés libérales qui n'en sont que le parfait reflet. Avec ce détail, entre autres, celui de l'argent qui améliorerait les rapports entre coupables et la justice. Mais ça, on fait semblant de ne pas y croire ! Que dire des comédiens ? Il faudrait les citer tous. Un casting de premier ordre. Damián Szifrón est un virtuose qui balaie tout sur son passage, un cinéaste argentin à suivre. Ses Nouveaux sauvages vont vite, décoiffent et font un bien fou.
    Caine78
    Caine78

    6 024 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 juin 2015
    Qui dit film à sketchs dit presque inévitablement inégal, et « Les Nouveaux sauvages » n'échappe pas vraiment à la règle. Malgré tout, on a vu bien pire niveau hétérogénéité et chaque histoire est suffisamment grinçante et provoc pour qu'on y adhère un minimum, quitte à ce qu'on tombe parfois un peu trop dans la vulgarité gratuite, dont le mariage apocalyptique concluant l'œuvre est le meilleur exemple. Reste qu'après un premier récit court mais franchement réjouissant, les suivants nous apparaissent moins mordants et drôles, si bien que l'on garde paradoxalement un souvenir assez vague de chacun. Bref, loin d'être déplaisant et même parfois savoureux dans son cynisme, voilà un film qui s'avère toutefois nettement moins marquant que promis : fréquentable donc, mais sans plus.
    reymi586
    reymi586

    402 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2015
    Complètement fou ! Complètement barré ! Un truc que seuls les Hispanos peuvent nous sortir. Une palette de personnages haut en couleurs qui en ont marre de se laisser faire et que pètent les plombs et c'est juste jouissif pour le spectateur ! On passe un très bon moment devant cette comédie absurde totalement délirante.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 148 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2015
    S’il y a bien une réserve que j’ai à l’égard de ce film, c’est bien le format de son intrigue. Six épisodes indépendants mis bout à bout avec une seule thématique et un seul état d’esprit en guise de liant. D’habitude c’est le genre de trucs qui me fait sortir du film. Alors qu’on est bien avec une histoire et des personnages, soudainement, elle s’arrête ; on passe à autre chose ; et il faut refaire l’effort de s’immerger dans une nouvelle intrigue qui ne sera peut-être pas à la hauteur de la précédente. Mais bon, pour ces « Nouveaux sauvages » l’effet ne s’est pas trop fait ressentir me concernant. Pourquoi ? D’abord parce qu’il y a une belle progression dans l’enchainement des histoires. La première est courte et pose tout de suite l’état d’esprit. La seconde créé la rupture juste après le générique pour poser le propos. Et ensuite je dois avouer que ça sait maintenir un niveau d’exigence élevé. Parce que l’air de rien, même si les intrigues sont bien déconnectées les unes des autres (…et c’est d’ailleurs dommage de ne pas avoir tenté de légers ponts à la « J’ai toujours rêvé d’être un gangster ») il y a quand même une vraie unicité dans cet humour noir féroce et surtout dans la rigueur formelle. Ce film a clairement une patte, un ton, une atmosphère qui lui est propre, auquel s’ajoute un très bon savoir-faire pour amorcer chacune des histoires et les vivifier tout le long de ces deux heures. Donc oui, au final j’ai totalement adhéré, pour mon plus grand plaisir. Une belle surprise que voilà pour ce début d’année…
    velocio
    velocio

    1 166 abonnés 3 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 janvier 2015
    Réalisateur de 2 longs métrages jamais diffusés dans notre pays, l'argentin Damian Szifron a vu son 3ème film de cinéma sélectionné dans la compétition cannoise 2014. Un film à sketches, un film dans lequel il arrive qu'on hurle de rire, autant dire que, côté récompenses, il allait au casse-pipe, quand bien même ce film était le seul à représenter l'Amérique latine. Il n'empêche : « Les nouveaux sauvages » s'est avéré être un des tout meilleurs films d'une sélection 2014 de haut niveau. En effet, si l'on rit beaucoup, c'est le plus souvent d'un rire jaune, et ce rire jaune est dû au fait que le film est en fait aussi sombre qu'il est drôle, allant creuser dans ce que l'âme humaine peut avoir de plus vil, que ce soit la violence, la vengeance, l'individualisme, la corruption, etc. Il n'y a aucun rapport entre les 6 sketches qui nous sont présentés mises à part la violence qui couve de notre société moderne, cachée par un vernis de civilisation, et la façon dont les choses peuvent dégénérer à partir d'une « bricole ». A propos de ce film, on peut faire 3 rapprochements. Tout d'abord, film à sketches sur la violence, on peut penser au film chinois « A Touch of Sin » : autant ce dernier film est brouillon et mal maîtrisé, autant « Les nouveaux sauvages » est percutant et bien construit. Ensuite, le film est produit par El Deseo, la société de production de Pedro Almodovar : aucun rapport entre « Les nouveaux sauvages » et le cinéma d'Almodovar ! En fait, le rapprochement le plus pertinent qu'on puisse faire, c'est avec le cinéma italien des années 60, et en particulier avec le réalisateur Dino Risi. Dernier point : ne ratez surtout pas les 5 premières minutes du film, absolument époustouflantes.
    vincenzobino
    vincenzobino

    95 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2015
    Quel jubilatoire "films à sketches" sur un thème clair : comment peut-on dérailler sans avoir d'antécédents psychiques (au sens médical) à cause de situations nous faisant perdre le contrôle de nous-mêmes.

    6 récits (ou sketches qui au sens propre s'avère effectivement correct) composent le film et autant de conseils
    spoiler: - faites attention à ne pas insulter un camarade de classe publiquement - si vous êtes mafieux, surveillez vos arrières - si vous roulez sur une route déserte, ne laissez personne vous dépasser - si vous avez offensé quelqu'un, ne vous arrêtez pas sur son lieu de travail - si vous avez un important rendez-vous, ne vous parquez pas hors limites - et surtout, si vous vous mariez, veillez à ce que votre ex ne se soit pas auto-invitée.


    Tout du long, on rit de bon cœur et l'unique regret serait peut-être d'avoir eu les 6 récits à la suite et non simultanément. On sent la patte d'Almodovar et l'inspiration de Tarantino voire d'Oz. A recommander vivement...
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    186 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 février 2015
    Le titre français de "Relatos Salvajes", "les Nouveaux Sauvages", a introduit une fausse référence dans l'esprit des cinéphiles français, celle des "Monstres" et "Nouveaux Monstres" de l'âge d'or de la comédie italienne. Contre-sens assez grave à mon sens, même si "l'italianité" de la culture argentine peut prêter à confusion, puisque, alors que Risi faisait dans la critique sociale, voire politique, ce n'est nullement le propos de Damián Szifron, qui nous offre plus modestement une série de sketches à la fois dérangeants et jouissifs, combinant une justesse psychologique impressionnante - on est donc loin de la pantalonnade italienne, aussi drôle soit-elle - avec une démesure dans la violence très actuelle, qui louche évidemment du côté de Tarantino (pour le meilleur), voire de Guy Ritchie ou Matthew Vaughn. Quand ça marche, c'est tout simplement remarquable, comme lors du sketch mettant en scène brillamment le combat à mort de deux automobilistes. ou comme lors du magnifique mariage final, grand moment de perdition et de désespoir vraiment sauvage. Bien entendu, ça ne fonctionne pas toujours, le pire étant atteint avec le segment interprété par le grand Ricardo Darín, segment que l'on peut facilement accuser de poujadisme anarchisant vu de France, tandis que Szifron semble en perdre sa maîtrise et nous fait un peu n'importe quoi avec sa caméra. Même si par sa nature de film à sketches, "Relatos Salvajes" est donc inégal, il propose assez de moments intenses pour faire notre bonheur.
    Julien D
    Julien D

    1 105 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 janvier 2015
    Rien que dans le titre et dans son concept de film à sketchs, on devine que c’est un hommage aux Nouveaux monstres qu’a voulu faire le réalisateur argentin Damián Szifron, qui a reçu pour l'occasion le soutien non négligeable de Pedro Almodovar, une collaboration surprenante tant cet humour désespéré est loin de l'univers du réalisateur espagnol. Le défi à relever se montrait énorme tant la comédie de Dino Risi est une référence en matière de d’humour noir et politiquement incorrect. A partir six petites histoires, d’une qualité inéluctablement inégale, Szifron parvient à alterner entre un ton trash et des dénonciations de la situation de son pays. Mais là où le classique italien tapait sur des institutions alors jugés inattaquables ou s’attaquait à des sujets très sensibles tels que, respectivement, le pouvoir de l’église et le négationnisme, celui-ci ne semble ne pas trouver de cible plus pertinente que la corruption de l’administration. Des gags inoffensifs donc, mais surtout terriblement prévisibles même si, certains d’entre eux, restent des explosions de violence gratuite plus cathartiques que réellement amusantes. Sans doute Est-ce là la conséquence directe de la difficulté des six saynètes de s'achever dans une chute mémorable (seule le plan de fin de la première, qui fait office de pré-générique, est littéralement percutante). Coté interprétation, on ne retiendra que celle Ricardo Darin, et sa classe légendaire, du fait qu'il incarne le personnage le plus nuancé de l'ensemble du film.
    traversay1
    traversay1

    3 099 abonnés 4 626 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 janvier 2015
    La mode du film à sketches est passée depuis longtemps. Le genre ne souffre pas la médiocrité, l'écriture doit être soignée, l'unité conservée, la mise en scène acérée. Depuis Les monstres de Risi, un modèle, RAS dans ce domaine. Les nouveaux sauvages, véritable grenade dégoupillée d'humour noir, relève le gant de façon hyper brillante. Un thème commun aux différents segments : la vengeance. Violente, cynique, désespérée, sous forme de pétages de plomb taille XXL. Et incroyablement drôle (attention, les situations sont extrêmes voire trash). Le film de Damian Szifron, ce sont des montagnes russes vertigineuses, des histoires dingues qui font ressortir ce qu'il y a de plus bestial en l'homme. Tellement horrible que cela en devient hilarant. Pas un seul sketch ne fait baisser la tension, tout est de niveau presque égal. Mieux, le dernier, une noce qui vire au naufrage, rayon hallali, est le meilleur, le plus gonflé, le plus fou. Ricardo Darin et ses petits camarades sont tout bonnement exceptionnels au diapason de scenarii méchants et jubilatoires car cathartiques. Produit par Pedro Almodovar, qui a dû se régaler à la lecture du script, Les nouveaux sauvages est déjà un immense succès en Argentine et un peu partout dans le monde. Un film culte qui n'a aucune raison de ne pas le devenir en France.
    Marceau G.
    Marceau G.

    360 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 janvier 2015
    "Relatos Salvajes" est un bon exemple pour bien différencier l'objectivité de la subjectivité. Car, premièrement, il met en scène des sketchs (oui parce que c'est un film à sketchs) à l'humour cinglant, cruel ou politiquement incorrect, un humour qui ne plait pas à tout le monde (d'où la subjectivité). Mais d'un autre côté, objectivement, le film est une merveille d'intelligence et d'ironie, de par l'authenticité de son propos, et la virtuosité de sa mise en scène. Tous les sketchs ne sont pas du même niveau, du moins chacun aura sa préférence en fonction de ses goûts, mais il y a dans chacun d'eux un message et un thème bien particulier, dont le sketch est censé illustrer l'idée par une métaphore, ou tout simplement de manière directe. Les sujets abordés sont la cupidité, l'animalité, la corruption de l'Homme, et aussi le ras-le-bol général ! Si je devais qualifier chaque sketch, ce serait, par ordre chronologique : spoiler: Diabolique ; Barjot ; Epique ; Astucieux ; Cruel ; Nihiliste.
    Donc, si subjectivement j'ai bien apprécié (sans vrai plus), il est certain qu'objectivement, ce film est une vraie bombe !
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