La boxe, ou l’art du déplacement. Clint Eastwood nous mène là où il le veut, quand il veut. A qui sont destinées les paroles du personnage interprété par Morgan Freeman. Et Mo Cuishle, c’est quoi ? Et au bout de quelques rounds on pleure comme des Madeleine.
Le film est en trois actes: la naissance, la vie, la mort. L’esprit libertarien plane sur ce film comme dans une partie de l’œuvre du réalisateur : ça se ressent dans sa façon de montrer les individus et leur parcours, dans l’évocation de la religion, dans son approche de la famille génétique et celle du coeur.
Pour le montrer Eastwood a souvent filmé des personnages déclassés, pauvres ou paumés (Breezy, Gran Torino, Bronco Billy, Josey Wales, …) : ici on a une serveuse, un laveur de salle de boxe, un doux rêveur. Et malgré l’âge des uns et des autres, chacun a des choix à faire, avec un passif et un actif.
La femme se fait une place dans un monde où elle n’a pas sa place. Et c’est ce que montre Eastwood : « plus dur n’est pas assez ». La boxe ne sert que de fond, d’exemple. La boxe est aussi un lieu filmé dans tous les sens. Dans la salle d’entraînement, les toilettes, le ring, ...
La photographie est en clair obscur mais les thèmes abordés font que le film ressemble plus à un tableau impressionniste. Le film est plein de pudeur pour montrer les blessures des uns et des autres. Eastwood ne les montre pas tout de suite mais les dévoile au fur et à mesure. Par petites touches.
Je n’ai pas mémorisé un thème musical mais c’est du fait maison, signé Eastwood Family. Elle va très bien dans le ton du film. Tout le travail sur l’ambiance sonore est excellent.
Ma scènes préférée : "Mo Cuishle", qui aurait dû être le titre du film pour moi.