un film qui débute par un long plan séquence, très réussi sur le plan technique, un peu déroutant pour le spectateur, mais qui, en fait, dresse parfaitement le fond du film, à savoir la pétaudière grenouillante qu'est Hollywood avec ses producteurs, ses directeurs, ses scénaristes en quête de succès, ses acteurs, ses avocats, ses responsables de la sécurité, et tout le personnel. L'intrique, elle, met surtout en scène un directeur de production plus ou moins sur la sellette, qui se sent harcelé par des cartes postales injurieuses. Tombant dans la paranoïa il va tenter d'en identifier l'auteur, le tuer lors d'une bagarre avant de séduire sa compagne et manœuvrer cyniquement pour échapper à la police et reconquérir sa place et même au delà.
la critique du milieu du cinéma est acerbe, la mise en scène nerveuse soutient l'attention du spectateur et le perd parfois dans des digressions ou parmi une myriade de rôles secondaires, dont beaucoup joués par des acteurs célèbres qui incarnent leur propre rôle; Quelques scènes d'anthologie, outre celle d'ouverture, celle de la responsable de la police, black, qui joue avec ses tampons en interrogeant le suspect, celle du flic dans la scène dite d'alignement, désigné comme coupable par une dame qui ne voit pas très clair, celles aussi du film dans le film avec l'exécution interrompue in extrémis (qui marque aussi le caractère très relatif de la pureté des sentiments et convictions des scénariste) et enfin la dernière scène où le film que l 'on vient de voir se révèle être le scénario proposé par son harceleur au personnage principal, et en toute dernière image, le cynisme de ce dernier qui rentre chez lui, satisfait où l'attend sa compagne, enceinte, celle-là même qui vivait avec celui qu'il a assassiné....
Altman a du talent et beacoup d'audace !