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    "On veut réinventer Alex Hugo"... Samuel Le Bihan évoque l'avenir de la série après les départs de Lionnel Astier et Marilyne Canto
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Bercé dès l’enfance au rythme de Sous le soleil, de P.J., ou des sagas de l’été, il se passionne de plus en plus pour les séries françaises au fil du temps. Et les dévore aujourd’hui (presque) toutes, de Balthazar à Scènes de ménages, en passant par Hippocrate, Candice Renoir, Ici tout commence.

    "Alex Hugo" revient ce soir sur France 3 avec une enquête intitulée "Les Indomptés". L'occasion pour Samuel Le Bihan d'évoquer à notre micro les départs à venir de Lionnel Astier et Marilyne Canto. Et l'avenir de la série, qui passera par les guests.

    Le flic des montagnes le plus célèbre du petit écran revient ce mardi 28 mars à 21h10 sur France 3 avec une enquête inédite qui marquera le départ de la commissaire Christine Dorval, incarnée par Marilyne Canto.

    À l'occasion du retour d'Alex Hugo, dont un autre inédit sera proposé mardi prochain, Samuel Le Bihan nous a accordé il y a quelques jours une interview dans le cadre du festival Séries Mania à Lille. L'occasion d'évoquer l'ADN de la série, l'avenir d'Alex Hugo après les départs successifs de Marilyne Canto et de Lionnel Astier (les adieux d'Angelo interviendront le 4 avril à l'antenne), et ses projets en parallèle.

    AlloCiné : Alex Hugo revient ce soir avec un épisode inédit sur fond d’écologie. C’est important pour vous que la série s’empare de sujets de société qui reflètent les préoccupations de nombreux Français ?

    Samuel Le Bihan : Bien sûr. On aborde pas mal de sujets dans cette série, comme les migrants ou le radicalisme. Ce sont des choses qui sont énormément présentes dans l’univers de la montagne. Et aujourd’hui, le réchauffement climatique et tout ce qui touche à l’environnement et à la planète sont évidemment de vraies questions. On se doit d’en parler. Et le mélange entre polar et sujets de société fait partie de l’ADN d’Alex Hugo. Avec cette pointe d'aventure aussi.

    Les notions se renouvellent vraiment d’un épisode à l’autre, on n’est pas vraiment sur un système de narration semblable d’une enquête à l’autre. On fait évoluer les sujets et les manières d’en parler, mais cela reste toujours lié à la montagne. C’est comme si, dans ce village, on avait rassemblé tout ce qui peut exister en termes d’intrigues, de questionnements, de sujets de société liés à la montagne.

    Alex Hugo
    Alex Hugo
    Sortie : 2014-03-19 | 90 min
    Série : Alex Hugo
    Avec Samuel Le Bihan, Mikaël Fitoussi
    Spectateurs
    3,8

    Justement, discutez-vous avec les auteurs des sujets que vous aimeriez voir abordés dans la série ?

    Non, pas vraiment, car ce n’est pas mon bébé. C’est la série de Delphine Wautier, la productrice, qui a acheté les droits du livre et est allée chercher des auteurs, à savoir Franck Thilliez et Niko Tackian. C’est elle qui gère vraiment sa création. Par contre, on fait beaucoup de débriefs tous ensemble, sur ce qui nous a plu, quand ça a marché, sur la manière dont on pourrait faire évoluer la série. Mais c’est plutôt général. Je ne suis pas impliqué dans l’écriture.

    Savez-vous pourquoi France 3 a d’abord diffusé les épisodes 2 et 3 de la saison 8 l’automne dernier, avant de proposer ce soir le premier épisode de cette même huitième saison, qui marque le départ de Marilyne Canto ?

    Je ne sais pas du tout, ce sont des questions de programmation, je ne suis pas en lien avec la chaîne à ce niveau-là. Mais j’imagine qu’ils font parfois des tests, ou qu’ils estiment que certains épisodes sont plus forts que d’autres. De toute façon, la série n’est pas feuilletonnante. Chaque épisode est indépendant des autres et peut se regarder dans le désordre. C’est le principe, c’est pour ça qu’il y a beaucoup de rediffusions. C’est une stratégie qui ne nous appartient pas (rires).

    François LEFEBVRE - FTV

    Ça vous étonne que, même avec des rediffusions, la série cartonne à chaque fois ?

    Il y a quelque chose qui nous échappe. Il n’y a pas de recette en tout cas. S’il y avait des recettes pour que ça marche, on ne serait pas là (rires). Le succès nous échappe. Bien sûr, on est responsable de bien faire les choses, d’être investi, de chercher une forme de perfection avec le budget qui nous est alloué. Il faut composer avec certaines règles.

    Mais, parfois, le bide est injuste car il y a des fictions formidables qui ne rencontrent pas leur public, de façon très cruelle. Il n’y a pas de justice à ce niveau-là. Mais quand le succès est là, c’est un cadeau. Il faut le prendre comme ça. Dans ce métier, tout est toujours très fragile. Et j’imagine que les planètes se sont alignées à un moment donné, car il y a une forme de sincérité dans cette série et car elle a sa place dans le paysage audiovisuel français.

    Comment avez-vous vécu les départs de Marilyne Canto et de Lionnel Astier ?

    C’est normal. Ils ont leur aventure de comédien à poursuivre. Ils ont envie de faire des choses sur lesquelles ils sont leader, avec des rôles plus centraux. C’est tout à fait normal. Je ne peux que le comprendre, même si ça fait évidemment quelque chose de les voir partir.

    Vont-ils être remplacés par de nouveaux personnages récurrents ?

    Non, ce n’est pas l’idée. Pas pour le moment en tout cas. D’abord, ils continuent à exister. Il y a des photos d’Angelo partout dans le commissariat. On s’est amusé à évoquer son absence, on la joue à l’écran. Mais l’idée est plutôt d’apporter une autre forme de nouveauté. On veut réinventer Alex Hugo après ces départs. On ne sait pas encore trop comment, on y travaille, chaque épisode arrive dans ce sens-là.

    Vous savez, au départ, Alex Hugo ce n’était pas calibré pour être une série, c’était un unitaire. On a créé les choses au fur et à mesure. On aurait pu "remplacer" Lionnel, évidemment, mais est-ce qu’il n’y a pas une meilleure idée à trouver ?

    Dans l’immédiat, on a fait le choix de donner plus de place à des guests. C’est l’occasion de faire des rencontres, d’essayer de nouvelles choses. On l’a fait avec Anne Charrier, sur un épisode qui est déjà tourné. Elle a plus de place, elle existe vraiment de façon très forte. C’est d’égal à égal avec Hugo, car elle joue une flic de la ville qui vient perturber son univers. C’est ça qui est intéressant aujourd’hui. On voit comment on peut bouleverser un peu les choses et aller de l’avant.

    François LEFEBVRE - FTV - DALVA

    Mikaël Fitoussi lui reste bel et bien dans la série ?

    Oui, Pascal Renart est toujours là. C’est comme Tony Leblanc (Fabien Baïardi), ils sont là depuis le début, ils sont toujours en place. Heureusement qu’il y a des piliers qui ne bougent pas (rires).

    Et donc là vous repartez pour deux nouveaux épisodes qui seront tournés cet été, c’est bien ça ? Dont un qui verra Alex se confronter à une inspectrice de police britannique ?

    C’est ça, on tourne deux épisodes en juin et en juillet. Par contre, je ne suis pas du tout au courant des scénarios pour le moment, vous en savez plus que moi (rires). Je fais partie des derniers à lire les épisodes. Mais ça ne me dérange pas, je fais confiance à la production. Je sais pourquoi Delphine Wautier fait les choses. Il y a toujours de bonnes intentions derrière. Parfois, ça s’organise plus ou moins bien, avec plus d’inspiration selon les épisodes, c’est normal. Mais je lui fais assez confiance.

    Avez-vous des projets en parallèle de la série dont vous pouvez nous parler ?

    Oui, j’ai terminé le tournage du téléfilm Tu ne tueras point, qui sera diffusé prochainement sur France 2. Je joue un avocat qui doit défendre une femme qui a tué son enfant et qui ne veut pas être défendue. C’est un unitaire sur un sujet de société très fort, très dramatique. C’est vraiment un film social.

    Et je vais bientôt tourner le téléfilm Seul, qui raconte l’histoire du navigateur Yves Parlier, qui lors du Vendée Globe en 2000 avait cassé le mât de son bateau et l’avait réparé tout seul. Il avait ainsi continué la course en allant beaucoup moins vite et n'avait plus rien à manger à bord de son bateau. C’est une vraie aventure humaine. Et ça va être assez physique. Là je suis au régime pour préparer le rôle et c’est assez épuisant.

    Seul sera réalisé par Pierre Isoard, qui vous a déjà dirigé dans Alex Hugo et dans T’en fais pas j’suis là. C’était un argument supplémentaire ?

    Oui, j’aime beaucoup ce qu’il fait, j’aime bien sa vision. Je suis très à l’aise avec lui. Et j’aime sa manière d’aller chercher la fragilité, j’aime sa façon de filmer les hommes. Il est très intéressé par l’idée du destin chez l’homme, et ça, ça me plaît. Les épisodes d’Alex Hugo qu’il a réalisés font partie de mes préférés. Ce sont les épisodes les plus emblématiques de la série, où il y a cette idée de destin et cette envie de pureté. Il y a toujours des personnages idéalistes qui sont broyés par le destin.

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