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    "Tarantino avait raison" : Chris Evans revient sur son rôle de Captain America chez Marvel
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Dans une longue interview accordée au magazine GQ et balayant sa carrière sur plus de vingt ans, Chris Evans revient logiquement sur le rôle qui l'a mis sur orbite : celui de Captain America dans l'écurie Marvel. Entre incertitudes et modestie.

    C'est loin des projecteurs hollywoodiens de Los Angeles que Chris Evans a accordé un long -et très intéressant entretien- au magazine GQ. Revenu s'installer dans ses terres natales du Massachusetts, l'acteur, visiblement en pleine introspection, balaye une carrière débutée il y a déjà plus de vingt ans. De ses premières apparitions dans "de mauvais films" comme il le dit lui-même, jusqu'à celle de Ghosted, diffusé en avril dernier sur Apple+.

    Avec une part généreuse sur le rôle qui l'a définitivement mis sur orbite aux yeux du grand public : celui de Captain America chez Marvel, qu'il fut contractuellement tenu d'incarner à sept reprises, et qu'il avait, de prime abord, rejeté, avant de se raviser sur les conseils de sa mère.

    "J’avais beaucoup d’appréhension à l’idée d’accepter le rôle" raconte-t-il, alors qu'il approchait les 30 ans. "Je me souviens qu’à la fin de ma vingtaine, j’ai senti un vrai changement dans ma façon d’aborder les tournages, de faire la promotion des films : un peu plus d’anxiété, de doutes. Tu finis toujours par te demander si tu devrais vraiment faire ça. Je ne savais plus si je me rapprochais de moi-même ou si je m’en éloignais. Une petite voix en moi me disait en permanence que c’était plutôt la seconde option, que quelque chose dans ce milieu n’était pas sain".

    Marvel 2016

    Avant d'accepter le rôle, il pèse le pour et le contre. "Le pour : je pourrais mettre ma famille à l’abri pour toujours ; le contre : la célébrité et l’absence de contrôle risquaient de me rendre profondément malheureux".

    Kevin Feige, le patron du studio Marvel, n'est pas avare en compliments concernant Chris Evans : "On parle beaucoup de Robert Downey Jr., à juste titre, comme de la fondation du studio que nous avons ici. Mais à de nombreux égards, Chris Evans a été l’un des piliers sans lesquels la maison n’aurait jamais tenu debout” lâche-t-il au micro du journaliste de GQ.

    "J’adore interpréter ce rôle, je me sens connecté à lui"

    "Quand tu revisites un rôle aussi souvent, tu ne peux pas t’empêcher de prendre ta propre mesure à l’aune de certains traits de sa personnalité que tu as plus ou moins inconsciemment intégrés" poursuit Evans. Si les films de super-héros ont profondément bouleversé la physionomie du cinéma hollywoodien pour en devenir le modèle archi dominant -pour ne pas dire écrasant- de cette industrie, l'acteur ne semble s'accorder que très peu de mérite dans l'aventure Marvel.

    Et partage même le commentaire fait par Tarantino sur la vague hollywoodienne des super-héros. “C’est ce qui faisait le charme de ces films Marvel. Tu n’es jamais vraiment au centre du truc. Y compris parfois dans tes propres films. Quentin Tarantino en a parlé récemment. Et je me suis dit, il a raison. Le personnage est la star. Toi tu es là, mais tu ne portes pas le film sur tes épaules”” dit Evans.

    Marvel Studios

    Pour mémoire, dans le podcast 2 Bears, 1 Cave de novembre 2022, Tarantino évoquait la disparition des stars de cinéma en blâmant notamment pour cela les films Marvel et en s'en prenant à ses têtes d'affiche.

    "Une conséquence de la Marvelisation de Hollywood est que vous avez tous ces acteurs qui sont devenus célèbres en jouant ces personnages. Mais ce ne sont pas des stars de cinéma, pas vrai ? La star, c'est Captain America. Ou Thor. Je ne suis pas le premier à le dire. Je pense que ça a été dit des milliards de fois... Mais ce sont les personnages des franchises qui deviennent des stars" disait-il.

    L'analyse d'Evans et par extension celle de Tarantino est tempérée (logiquement...) par Feige, qui ajoute dans l'interview : "Je pense que c’est quelque chose dont il cherche à se convaincre, comme d’autres chez les Avengers, y compris Robert, et que ça a pu aider au cours du processus. Mais dans certains cas, et notamment celui de Chris, ce n’est pas entièrement vrai".

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