Superstar du cinéma d'arts martiaux, Jackie Chan a régalé le public grâce à ses combats absolument dantesques et ses cascades complètement folles ! Artiste prolifique, il a participé à plus de 150 films au cours de sa longue carrière, débutée dans les années 70.
Après le décès de Bruce Lee en 1973, Jackie Chan a pris la relève, popularisant un genre longtemps négligé et vu comme de la sous-culture. Avec sa fantaisie, il a inventé quasiment à lui tout seul le concept de comédie d'action et d'arts martiaux.
Jackie Chan au sommet de son art
Combattant hors pair, le comédien nous a offert des séquences mémorables dans de nombreux films restés dans les mémoires, notamment chez les fans du genre. Du Marin des mers de Chine au Maître chinois en passant par Police Story, Opération Condor, Mister Cool ou Rush Hour, Jackie a multiplié les scènes de combat pour notre plus grand plaisir.
Il est donc très difficile de sélectionner une séquence parmi toutes celles qu'il nous a offertes, tant elles sont presque toutes d'une virtuosité formidable. Cependant, il y en a une qui se détache du lot et qui peut facilement se hisser parmi les meilleures scènes d'action de tous les temps.
Il s'agit du combat final entre Wong Fei Hung (Jackie Chan) et John (Ken Lo) dans Combats de maître (1994). En plus d'avoir co-réalisé le film avec Chia-Liang Liu, Jackie Chan a également conçu les chorégraphies spectaculaires avec son équipe de cascadeurs chevronnés.

Pour mémoire, l'histoire part sur une sorte de quiproquo. Le jeune et insouciant Wong Fei Hung intervertit le paquet d'un voleur, contenant un sceau impérial, avec le sien contenant du ginseng. Les deux hommes se retrouveront et échangeront leur paquets.
Le voleur explique alors à Fei Hung qu'il a voulu sauver le sceau, un des bijoux du patrimoine chinois convoité par des colons anglais, qui font passer diverses oeuvres d'art chinoises en Angleterre...
Si ce long-métrage est particulier et mémorable, tout comme son combat final, c'est notamment en raison d'une technique martiale particulière utilisée par Jackie Chan : la boxe de l'homme ivre. Aussi appelé Zui quan ("le poing ivre"), c'est un des styles de kung-fu dont les gestes ont été inspirés par une personne saoule.
Un style de combat... étrange
Ce qui fait la particularité de cette discipline, c'est qu'elle puise sa force dans la faiblesse supposée de celui qui la pratique. En usant du déséquilibre de son corps et au fait de ne pas résister aux saisies de son ennemi, on parvient à le déstabiliser. Chanter et tituber en combattant fait partie de cette discipline.
C'est ce que fait Jackie Chan dans la séquence finale de Combats de maître, utilisant l'élasticité de son corps et des gestes désordonnés pour désorienter son adversaire. Cela fonctionne car John (Ken Lo) subit les attaques intempestives de Wong Fei Hung sans parvenir à vraiment riposter, pour finir par se faire mettre KO.

Chorégraphiée de main de maître, réalisée avec brio et montée de façon intelligente, la scène est lisible de bout en bout, haletante et divertissante. Le travail sur le son est aussi très important, soulignant les impacts des coups avec puissance. On a mal pour eux tout en admirant le sublime spectacle offert par les deux artistes martiaux.
Rythmée par la musique emblématique composée par Wai Lap Wu, la séquence n'aurait pas la même dimension sans cet aspect. Finalement, si ce combat final est aussi marquant, c'est pour sa parfaite combinaison de talents, de la comédie aux arts martiaux en passant par le montage, le travail sonore, la mise en scène et la gestion de l'espace. Virtuose, tout simplement.